Discours du pape Léon XIV aux participants au « Seminario de Ética en el Gerenciamiento de la Salud », 17 novembre 2025 © Vatican Media

Discours du pape Léon XIV aux participants au « Seminario de Ética en el Gerenciamiento de la Salud », 17 novembre 2025 © Vatican Media

Le Saint-Père met en garde contre les dérives éthiques dans la gestion de la santé

Discours du pape Léon XIV aux participants au Séminaire sur l’éthique dans la gestion de la santé

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Le 17 novembre 2025, dans la Salle Clémentine, le pape Léon XIV a rencontré les participants du « Seminario de ética en el gerenciamiento de empresas del sector salud ». Il les a exhortés à promouvoir une gestion de la santé respectueuse de la dignité humaine, face aux risques de dérives liées à l’intelligence artificielle et aux nouveaux outils technologiques.

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
La paix soit avec vous !

Je salue Mgr Bochatey, directeur de ce Séminaire sur l’éthique dans la gestion du secteur de la santé, ainsi que tous les participants qui ont souhaité se réunir, sous l’égide de l’Académie pontificale pour la vie, afin de réfléchir à l’éthique des soins de santé, à l’intelligence artificielle et aux innovations technologiques et numériques. Toutefois, alors que vous approchez des tombeaux des apôtres Pierre et Paul dans le contexte de cette Année jubilaire, votre rencontre n’a pas seulement une valeur formative : elle devient aussi un pèlerinage, où la réflexion sur la valeur éthique de nos propositions constitue une étape féconde sur le chemin que, comme société et comme Église, nous sommes appelés à parcourir. Aujourd’hui, l’Église vous accueille comme des pèlerins de l’espérance, reconnaissant la valeur de vos approches diverses, de vos compétences et de vos intentions dans l’établissement d’un dialogue de vie et d’action au service commun des malades.

De nombreux aspects intéressants émergent des thèmes que vous abordez, peut-être trop pour être traités ensemble dans cette brève allocution ; cependant, j’aimerais souligner un concept qui semble les traverser tous. Je fais référence à la possibilité de préjugés : l’introduction d’une condition, d’une prémisse, d’une note qui fausse, tronque ou exclut trompeusement notre perception de la réalité sociale et du malade concret, créant ainsi une situation d’injustice dans la gestion des ressources nécessaires à une administration correcte de la santé.

Bien que, comme individus et comme société, nous soyons appelés à défendre activement la dignité incontestable de chaque être humain, à chaque étape et dans toutes les dimensions de son existence, cela ne correspond malheureusement pas toujours à la réalité. Des outils très efficaces, tels que l’intelligence artificielle, peuvent être manipulés, orientés ou guidés de manière à générer, pour des raisons de commodité ou d’intérêt — économique, politique ou autre —, des préjugés parfois imperceptibles dans l’information, la gestion ou la manière dont nous nous présentons ou approchons les autres.

Les personnes entrent alors dans une manipulation perverse qui les classe selon les traitements dont elles ont besoin et leur coût, ou selon la nature de leurs maladies, les transformant en objets, données ou statistiques. Je pense que la manière d’éviter cela est de changer notre perspective : percevoir le bien avec une vision large, regarder — si je puis dire — comme Dieu regarde, pour ne pas nous focaliser sur le profit immédiat, mais sur ce qui sera le meilleur pour tous, en sachant être patients, généreux et solidaires, en créant des liens et en construisant des ponts, en travaillant en réseau, en optimisant les ressources, afin que chacun puisse se sentir acteur et bénéficiaire de l’œuvre commune.

En même temps, Dieu nous enseigne que cette vision large ne doit jamais être séparée de la relation humaine, du contact, de la reconnaissance de la personne réelle, dans sa fragilité et sa dignité. C’est une vision profonde, une vision qui atteint le cœur de l’autre et élargit le nôtre. Ces deux regards seront le meilleur antidote pour éviter que nos structures de gestion ne perdent de vue l’essentiel : le bien que nous sommes appelés à protéger.

Que le Seigneur nous aide à être fidèles dans ce service.
Merci beaucoup.

Traduction réalisée par ZENIT

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Pape Léon XIV

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