Vendredi 18 juillet 2025, le glas de Notre-Dame et les cloches des églises de Paris ont sonné pour saluer l’archevêque émérite de Paris, Mgr André Vingt-Trois (1942-2025), décédé ce même jour.
Ayant travaillé avec lui comme prêtre à Paris, puis comme évêque, je viens rendre hommage à un homme de Dieu, grand serviteur de l’Église en France. En septembre 2008, il fut sous les lumières des médias à l’occasion de la visite de Benoît XVI à Paris et à Lourdes, à la fois comme archevêque de Paris et comme président de la Conférence épiscopale de France. Il avait en effet exercé cette double mission pendant six ans, et était donc au cœur de la vie de l’Église en France et dans la capitale.
Jeune prêtre, le P. André Vingt-Trois a été vicaire à la paroisse Sainte-Jeanne-de-Chantal aux côtés du charismatique curé, le P. Jean-Marie Lustiger. Puis, il a enseigné les futurs prêtres au séminaire Saint-Sulpice à Issy-les Moulineaux. Mgr Lustiger, qui le connaissait bien, l’a choisi en 1981 comme vicaire général.
Dans le sillage du cardinal Lustiger
En 1988, à 46 ans, il a été nommé évêque auxiliaire de Paris. Je me souviens bien de son ordination épiscopale à Notre-Dame. Deux évêques auxiliaires ordonnés : Mgr Georges Soubrier et Mgr André Vingt-Trois.
Pendant plus de dix ans, Mgr Vingt-Trois a été un fidèle évêque auxiliaire du cardinal Lustiger avec toutes les initiatives de l’archevêque : animation des paroisses, formation des prêtres et des laïcs, communication, JMJ de Paris en 1997. Il a accompagné les personnes et les projets, dont celui de la visite des reliques de sainte Thérèse dans la capitale. Je me souviens ainsi de la messe qu’il a présidée à Saint Ferdinand-des-Ternes et Sainte-Thérèse en 1996, dans cette paroisse dont j’étais le curé. Ainsi que de son homélie, car il parlait avec conviction et facilité.

Card. Vingt-Trois 08/01/2015 © L’Osservatore Romano
De 1999 à 2005, il a exercé la mission épiscopale à Tours, tout en assurant la présidence de la Commission de la famille au sein de la Conférence épiscopale. En février 2005, il a été nommé archevêque de Paris et, deux ans plus tard, élu président de la Conférence épiscopale de France.
Devenu moi-même évêque de Pontoise en 2003, il m’a impressionné par sa foi, la justesse de ses jugements, sa fidélité au pape… et son humour. Ces qualités lui ont permis d’être un excellent président de la Conférence épiscopale de France de 2007 à 2013.
Que de souvenirs je ravive dans ma mémoire ! Tant de célébrations, d’échanges et de voyages ensemble ! À Rome bien sûr, mais aussi pour les JMJ à travers le monde et lors d’un inoubliable séjour d’une semaine à Moscou en octobre 2008, à l’invitation de l’Église orthodoxe russe. Au moment de ma nomination comme évêque de Guadeloupe en 2012, il a été un soutien précieux pour la nouvelle mission que je recevais
Attentionné, discret et plein d’humour
En 2017, à 75 ans, déjà fatigué, il prenait une retraite discrète à la Maison Marie-Thérèse, résidence pour les prêtres âgés du diocèse. Il a consacré la dernière partie de sa vie à la prière tout en recevant avec joie ceux qui venaient lui rendre visite.
Cher André, fidèle et bon serviteur, pars en paix. Nous retiendrons de toi ton attention, ta discrétion et tes fous rires ! Et aussi, et surtout, les messes concélébrées dans la simplicité de ta maison de retraite et la grandeur de la messe du dimanche 8 décembre dernier, lors de la réouverture de Notre-Dame de Paris.
Ce mercredi 23 juillet, pour la messe de funérailles, nous serons nombreux à prier pour toi dans cette cathédrale où tu as reçu l’imposition des mains du cardinal Marty pour ton ordination sacerdotale en 1969, et par le cardinal Lustiger pour ton ordination épiscopale 20 ans plus tard. Dans cette cathédrale où tu aimais prêcher chaque dimanche soir. Dans cette cathédrale où tu reposeras en paix.
