À l’occasion de la 9e Journée mondiale des pauvres, célébrée ce dimanche 16 novembre 2025 par l’Église universelle, le Jubilé des pauvres s’est tenu ce week-end au Vatican, à Rome. Il a regroupé près de 12 000 personnes en situation de précarité, dont 1 500 francophones.
Accompagnés pendant trois jours par des associations caritatives de leurs diocèses, les pèlerins ont pris part aux différentes propositions du Dicastère pour la charité : des temps de prière, deux veillées en soirée, la démarche pour le Jubilé de l’espérance, ainsi qu’une messe solennelle suivie d’un grand déjeuner.
Vendredi en fin d’après-midi, une « veillée miséricorde » a été animée par le réseau Fratello dans la basilique Saint-Paul-Hors-les-Murs. Samedi matin, les pèlerins ont effectué leur démarche jubilaire et ont passé la Porte sainte de la basilique Saint-Pierre, ayant aussi la possibilité de vivre le sacrement de réconciliation. L’après-midi, ils ont participé à une prière mariale sur la place Saint-Pierre.
« Il ne peut pas y avoir de paix sans justice »
Une centaine de convives accueillis dans les jardins du Vatican © Vatican Media
Dimanche, la messe a été présidée par le pape Léon XIV dans la basilique Saint-Pierre, trop petite pour accueillir cette foule de pèlerins. « Combien de pauvretés oppriment notre monde ! » a déclaré le pape dans son homélie.
« Il s’agit avant tout de pauvretés matérielles, mais il existe également de nombreuses situations morales et spirituelles, qui souvent touchent surtout les plus jeunes. Et le drame qui les traverse toutes de manière transversale est la solitude » a-t-il ajouté.
Le Saint-Père a exprimé se reconnaissance à l’égard des « opérateurs de la charité », des nombreux bénévoles et de tous ceux qui œuvrent pour soulager les conditions de vie des plus démunis. Il a aussi encouragé les fidèles à s’engager auprès des pauvres et à se laisser inspirer par le témoignage de saints tels que saint Benoît-Joseph Labre, saint patron de tous les pauvres et sans-abris.
Mais le pape a également exhorté les chefs d’États et les responsables des nations « à écouter le cri des plus pauvres. Il ne peut y avoir de paix sans justice, et les pauvres nous le rappellent de multiples façons, par leurs migrations comme par leur cri, souvent étouffé par le mythe d’un bien-être et d’un progrès qui ne tiennent pas compte de chacun et oublient même nombre de créatures en les abandonnant à leur sort. »
« La fraternité, oui, c’est la vie ! »
Après la messe, le pape Léon XIV a partagé avec 1 300 pauvres un déjeuner, organisé conjointement par le Dicastère pour le service de la charité et la congrégation de Saint-Vincent de Paul. La salle Paul VI étant trop petite pour accueillir à table autant de monde, une centaine de convives ont été installés dans les jardins du Vatican, devant la grotte de Lourdes.
Le pape est d’abord allé saluer les personnes installées dans les jardins. « Nous voulons rendre grâce à Dieu pour tous les dons qu’il nous a accordés : le don de la vie, le don de la foi, le don de la fraternité. Nous sommes tous des hommes et des femmes. Frères ! La fraternité est si importante. La fraternité, oui, c’est la vie ! » a-t-il dit, en demandant au Seigneur de bénir cette rencontre et en remerciant les organisateurs.
L’amour de Dieu est indissociable de l’amour des pauvres © Vatican Media
Puis il a rejoint la grande salle Paul VI, où se déroulent les audiences générales en cas de mauvais temps ou de grande chaleur. Reprenant la parole, il s’est souvenu avec gratitude du pape François qui a initié cette Journée mondiale des pauvres en novembre 2016, et qui a lancé ce déjeuner annuel avec les personnes pauvres.
Ainsi, le pape Léon XIV met à l’honneur l’héritage de son prédécesseur et partage les mêmes préoccupations envers les plus fragiles de la société. Le dernier exemple étant la publication début octobre de l’exhortation apostolique Dilexi te, dans laquelle il rappelle que l’Église doit garder un choix « préférentiel pour les pauvres » : l’amour de Dieu est indissociable de l’amour des pauvres, et l’attention aux pauvres est une partie intégrante de la mission de l’Église.
