Mariée et mère de trois garçons, Cathy Brenti est membre du Conseil du Service international du renouveau charismatique catholique, fondé par le pape François en 2019 et dont les bureaux sont au Vatican, à Rome.
Engagée dans la communauté des Béatitudes, Cathy est présente sur les réseaux sociaux, donne des conférences et collabore à la traduction de nombreux ouvrages. Alors qu’elle participe cette semaine à la rencontre du Conseil international de Charis en Croatie, elle offre un témoignage de foi unifiée entre ses engagements personnels, communautaires, et son don au service de l’Église universelle.
Zenit : De quelle manière le Seigneur vous a-t-il conduit vers le Renouveau charismatique ?

Le Conseil international de Charis est composé de 18 membres venant du monde entier © charis.international/fr
Cathy Brenti : Je suis impliquée dans le Renouveau depuis bien longtemps. Comme Claude, mon mari, je faisais partie de l’Église réformée de France avant ma conversion au catholicisme. Alors que nous étions dans un temple, j’ai fait une rencontre personnelle forte avec le Christ.
Puis j’ai découvert la présence réelle de Jésus dans l’Eucharistie. Et avec Claude, nous avons fait le choix d’entrer ensemble dans l’Église catholique. Ma vie n’a donc plus jamais été la même !
Nous sommes dans la communauté des Béatitudes depuis 47 ans maintenant, et nous vivons actuellement à Nouan-le-Fuzelier, en France, qui est la plus grosse maison de la communauté et un centre d’accueil pour retraites spirituelles. Cette maison est aussi le siège des Éditions des Béatitudes, qui ont été dirigées par mon mari jusqu’à fin 2022.
Zenit : Comment est né Charis international et quelle est sa mission dans l’Église ?
C. Brenti : Pour les 50 ans du Renouveau charismatique en 2017, il y a eu à Rome une grande rencontre avec le pape François, pendant laquelle il a repris cette expression de « courant de grâce ». Ce terme avait été utilisé par le cardinal Suenens au moment du Concile Vatican II : il parlait du Renouveau comme d’un « courant de grâce » dans l’Église et pour toute l’Église, pas seulement pour un petit nombre. « Charis » veut d’ailleurs dire « grâce » et c’est aussi l’acronyme pour le Service International du Renouveau Charismatique Catholique.
C’est donc sous l’impulsion du pape François que Charis a été créé en 2019. Ce service dépend du Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, et il est dirigé par le cardinal Kevin Farrell. Il regroupe différentes réalités du Renouveau dans le monde : des groupes de prière, des communautés, des maisons d’édition, des prédicateurs ou divers ministères. Charis propose essentiellement des formations pour tous ceux qui sont impliqués soit au niveau continental, soit au niveau international.
Nous avons également un assistant ecclésiastique, ce qui est très important. Au début, nous avons eu le cardinal Raniero Cantalamessa, l’ancien prédicateur de la Maison pontificale, et actuellement nous avons un évêque américain de Portland, aux États-Unis, le P. Peter Leslie Smith.
Mais Charis international n’est absolument pas un organe de direction. Le pape François avait insisté pour que ce soit un organisme de service pour les multiples réalités du Renouveau dans le monde. Et il avait confié trois missions principales : diffuser le baptême dans l’Esprit Saint, travailler à l’unité des chrétiens et servir les pauvres. C’est ce que nous nous efforçons de faire depuis les débuts. À la différence d’une entreprise normale, notre unité au sein de Charis, c’est vraiment le Seigneur, c’est le Saint-Esprit !
Zenit : Et vous-même, quelles ont été jusqu’à présent vos implications au sein de Charis ?

« Notre unité au sein de Charis, c’est le Saint-Esprit ! » © charis.international/fr
C. Brenti : J’ai d’abord été pendant plusieurs années coordinatrice du Service de communion en France, qui est accompagné par la Conférence épiscopale. Puis j’ai été élue au Service européen.
En 2023, j’ai été appelée au Vatican dans les bureaux de Charis international pour être secrétaire exécutive. Mon rôle a été de mettre en application les décisions du Conseil, qui comprend aujourd’hui 18 membres répartis dans le monde entier et conduits par un modérateur.
J’ai donc rendu ce service pendant deux ans à Rome, puis nous sommes rentrés en France au début de l’été. Grâce cette expérience, je me suis rendue compte que Charis répond à plusieurs besoins : d’un côté, des groupes de prière ou des communautés viennent nous demander des conseils sur la façon dont ils peuvent fonctionner dans tel ou tel domaine ; de l’autre, des évêques nous contactent pour nous demander des conseils sur des réalités qu’ils rencontrent dans leurs diocèses.
Zenit : Plus largement, comment percevez-vous l’évolution du Renouveau ces dernières décennies ?
C. Brenti : Ce qu’il y a de vraiment génial, c’est de voir toutes les initiatives nées de ce « courant de grâces ». Je pense par exemple au Congrès Mission, en France, qui a eu lieu ce week-end à Paris, où se vivent des choses extraordinaires. Je pense également aux grandes communautés comme les Béatitudes, le Chemin Neuf, l’Emmanuel ou Fondacio. Il y a aussi beaucoup d’autres communautés plus petites, d’autres initiatives, ainsi que des tas et des tas de ministères différents.
Mais il est vrai que la France et l’Europe ne sont pas protégées par la baisse de la pratique religieuse. Et au niveau du Renouveau, c’est la même chose : on peut parfois même rencontrer des groupes de prière où il n’y a plus tellement de dimension charismatique. Mais cela n’empêche pas les nombreuses conversions et le réveil de la foi, notamment chez les jeunes et les jeunes professionnels.
Zenit : Avez-vous déjà pu rencontrer le pape Léon XIV ?
C. Brenti : Non, pas encore, mais j’ose imaginer qu’un jour, nous aurons une rencontre avec lui. En revanche, nous avons rencontré le pape François à plusieurs reprises. Il nous a reçus pour la dernière fois le 3 avril dernier, lors d’une grande rencontre pour les groupes de prière du monde entier, organisée par Charis. Nous avons passé une journée entière au Vatican, ce qui est absolument exceptionnel. Nous étions environ 1 000 personnes en train de prier et chanter en langues dans la cour Saint-Damase, un lieu où seules les plus hautes autorités sont habituellement accueillies. Les gardes suisses étaient scotchés, ils n’avaient jamais vu ça de leur vie !
Zenit : Quels sont vos souhaits pour l’avenir de Charis et avez-vous personnellement des projets ?

Fondé en 2019, le service Charis dépend du Dicastère pour la famille, les laïcs et la vie © charis.international/fr
C. Brenti : Au sein de Charis, nous avons de plus en plus besoin de formation et d’accompagnement, et c’est aussi vrai pour toute l’Église. Quand je vois ce chiffre phénoménal de tous les nouveaux baptisés ou confirmés cette année en France, je me dis que le plus important est l’accompagnement, le discernement et la formation. C’est important de ne pas laisser les gens dans la nature.
Mes projets pour demain, c’est de continuer à accueillir ce que le Seigneur veut pour ma vie. Continuer bien sûr ce que le Seigneur m’a déjà confié, et puis être ouverte à la prochaine mission qu’il me montrera. Je désire aussi continuer à être dans la joie et l’espérance, accueillir cette grâce de l’Esprit Saint et pouvoir la partager.
L’espérance, c’est vraiment ce qui me fait vivre en permanence depuis des années et des années. Sinon, je crois que j’aurais « lâché l’affaire » ! C’est vraiment un grand bonheur pour moi d’avoir rencontré le Christ et de pouvoir vivre avec lui. Avec mon mari, nous sommes prêts pour la suite !
