L’après-midi du vendredi 17 octobre dernier, le Saint-Père Léon XIV s’est rendu à la Marina d’Ostie pour visiter le Navire-École de la Paix “Med 25 – Bel Espoir”.
Dans l’esprit des Rencontres méditerranéennes de Bari (2020), Florence (2022), Marseille (2023) et Tirana (2024), l’association Mar Yam, l’association Bel Espoir – AJD et l’Association diocésaine de Marseille organisent l’odyssée MED 25 – Bel Espoir.
De mars à octobre 2025, un navire-école de la paix sillonne la Méditerranée, reliant les cinq rives. A son bord, huit groupes de vingt-cinq jeunes de toutes nationalités, cultures et religions s’engagent pour la paix.
Nous publions ci-dessous le salut que le pape a adressé aux présents.
Merci beaucoup, Éminence, pour vos paroles.
Je vais commencer en italien, afin de saluer tous ceux qui vivent à Ostie et dans cette région, car c’est vraiment un port important dans l’histoire du monde et de l’Église, ainsi que dans l’histoire de saint Augustin et de sainte Monique. En tant qu’Augustinien, je suis venu dans cette région de nombreuses fois, parce qu’Ostie a toujours été un port très important — et elle l’est aujourd’hui parce que vous êtes ici ! Merci d’être là ! Je salue chacun en ce bel après-midi.
Je vais maintenant passer à l’anglais.
Je suis très heureux d’avoir pu venir ici cet après-midi et de faire partie de ce bref moment, au sein du long voyage que vous entreprenez, avec tant d’autres jeunes, depuis quelque temps déjà. Le monde d’aujourd’hui, plus que de paroles, a besoin de signes et de gestes qui donnent de l’espérance. Par le seul nom de ce bateau, ainsi que par votre présence ici aujourd’hui, vous êtes véritablement un signe d’espérance pour la Méditerranée et pour le monde.
Je voudrais centrer mes paroles sur trois idées, que je suis sûr que vous avez vécues durant votre temps de vie, de travail et de voyage ensemble sur ce bateau autour de la Méditerranée.
Le premier mot est dialogue. Qu’il est important d’apprendre à se parler, à s’asseoir ensemble, à apprendre, à écouter, à exprimer ses propres idées et ses valeurs, tout en ayant du respect pour l’autre, afin que chacun se sente vraiment écouté. L’expérience de dialogue que vous promouvez à travers différents pays de la Méditerranée est véritablement un signe d’espérance pour le monde, pour nous tous — et aussi pour vous-mêmes — car vous apprenez à vivre un aspect essentiel de la vie humaine. Cela nous aide à apprendre à nous respecter mutuellement. C’est, en effet, un signe d’espérance.
À partir du dialogue, je dirais que nous pouvons parler précisément de construction de ponts ; pas nécessairement un pont à travers la Méditerranée, mais un pont entre nous tous, qui venons de différentes nations. J’ai délibérément demandé à chacun, en saluant : « D’où viens-tu ? »
Quelle expérience merveilleuse que de faire connaissance, en voyageant littéralement autour de la Méditerranée, venant de différents pays, de cultures diverses, parlant des langues différentes. Vous avez réussi à le faire de manière profondément humaine. Je suis certain que, lorsque tant de personnes vivent sur un bateau aussi petit — je ne suis pas encore descendu à l’intérieur — il faut apprendre à vivre ensemble, à se respecter mutuellement, à résoudre les difficultés. Cela aussi est une grande expérience pour vous, jeunes, mais aussi quelque chose que vous pouvez nous enseigner à tous.
Et, bien sûr, la troisième idée, si importante — et certains d’entre vous m’ont dit venir de Palestine — est d’apprendre à devenir des bâtisseurs de paix. Nous devons apprendre à promouvoir la paix dans un monde qui tend de plus en plus vers la violence, la haine, les divisions, la distance et la polarisation.
Nous pouvons nous rassembler même si nous venons de différents pays, parlons différentes langues, avons des cultures ou des religions différentes ; et pourtant nous sommes tous des êtres humains. Nous sommes tous fils et filles du même Dieu. Nous vivons tous ensemble dans ce monde, et nous avons tous une responsabilité partagée : prendre soin de la création, prendre soin les uns des autres, et promouvoir la paix dans le monde entier.
Je vous félicite tous, et je suis très heureux d’être ici cet après-midi pour partager ces quelques instants avec vous. Merci de faire partie de ce signe pour le monde, qui nous donne véritablement à tous de l’espérance.
Que votre génération, et tant d’autres jeunes comme vous, continuent à promouvoir ce genre d’initiatives, qui favoriseront la paix dans le monde.
Que Dieu vous bénisse tous, et merci beaucoup.
Paroles finales au terme de la visite
L’expérience missionnaire, je crois, a ouvert mon cœur et mon esprit à la compréhension que nous devons travailler ensemble, dans ce monde, pour faire une différence. Face aux grands défis que nous rencontrons, je suis convaincu qu’avec la technologie et la capacité de production que nous avons aujourd’hui dans le monde, personne ne devrait avoir faim. Et pourtant, nous le savons bien, la faim existe. Voilà une réalité. Et la violence aussi existe…
— Quel est ton nom ?
[Réponse] : Hanan. [Hanan] a dit : « Vous voyez, si un tel nombre de personnes peut vivre dans un espace aussi petit, en paix, et devenir amies, pourquoi ne pourrions-nous pas le faire dans un monde si grand ? »Bien sûr que nous le pourrions. Mais cela exige une volonté, cela demande un signe fort et un témoignage de la part de tant de personnes, y compris vous, pour transmettre ce message.
En tant que missionnaires, bien sûr, nous essayons de le faire. Beaucoup d’autres essaient aussi. Mais je me souviens toujours d’une phrase de saint Augustin — nous sommes ici à Ostie — qui disait :
« Si tu veux changer le monde et le rendre meilleur, commence par te changer toi-même. »
J’espère et je prie que, pour chacun de vous, ce soit une leçon que vous avez aussi apprise durant ce temps :
Comment puis-je devenir une meilleure personne ?
Comment puis-je devenir un promoteur de paix ?
Comment puis-je vivre réellement engagé à promouvoir la justice, la fraternité, la compréhension et le respect mutuel ?
Et dire : Je le fais à cause de ma foi en Dieu et de l’Évangile.
Je crois que Jésus-Christ l’a enseigné très clairement, et qu’il nous a tous sauvés par sa propre souffrance sur la croix. Il nous invite à imiter sa vie et à nous servir les uns les autres.
Avec cette pensée supplémentaire, je crois que nous pouvons réellement changer le monde.
Merci.
























