La Commission Tutela Minorum présente son deuxième Rapport annuel sur les politiques et les procédures relatives à la sauvegarde des mineurs. Dans ce Rapport annuel, la Commission documente ses conclusions et ses recommandations pour la période considérée, 2024.
Tout au long de son pontificat, le pape François a encouragé l’Église à répondre énergiquement au fléau des abus sexuels, conformément à la vocation de l’Église d’une conversion continue pour s’éloigner du mal et pour soigner les blessés. Dans son Rapport annuel pilote de l’année dernière, la Commission a présenté en détail l’adoption de la justice par la conversion en tant que cadre pastoral-théologique pour accompagner l’Église sur le chemin essentiel de la conversion. Comme déjà indiqué dans le Rapport annuel pilote, la justice par la conversion repose sur les quatre piliers ci-dessous, qui sont tous liés entre eux.
La Commission s’est engagée à passer en revue, tour à tour, ces différents piliers dans chaque édition successive de son Rapport annuel. Ce deuxième Rapport annuel présente les conclusions concernant l’étude détaillée réalisée par la Commission des réparations et de sa base pastorale-théologique, comprise comme la responsabilité de l’Église d’accompagner les victimes/survivants sur leur chemin de guérison et de réparation. L’étude a réuni des informations concernant les pratiques actuelles de réparation des Églises locales ainsi que les défis persistants qui empêchent la mise en œuvre de la réparation intégrée.
Le Groupe de discussion des victimes/survivants mis en place dans le cadre de la préparation du Rapport annuel a aussi facilité le recueil de points de vue essentiels, grâce aux contributions directes des victimes/survivants.
Les résultats de cette étude identifient des pratiques spécifiques que l’Église doit adopter davantage, car elles constituent des moyens de réparation cruciaux – au-delà du rôle limité, et souvent insuffisant, de la compensation financière dans le cadre d’une approche globale. Ces pratiques sont notamment les suivantes :
- L’existence de centres d’écoute accueillants, afin que les victimes/survivants soient entendues et prises en considération par les autorités ecclésiastiques
- La mise en place de services professionnels de soutien psychologique
- La reconnaissance et les excuses publiques
- La communication proactive et transparente avec les victimes/survivants afin de leur fournir des mises à jour opportunes à leur sujet
- L’association des victimes/survivants à l’élaboration des politiques et des procédures de sauvegarde de l’Église.
Lire le deuxième rapport annuel
Mgr Thibault Verny sur la protection des mineurs : « C’est un travail de tout le peuple de Dieu qui s’inscrit aussi dans nos sociétés »
À 11h30 aujourd’hui, dans la salle de presse du Saint-Siège, Via della Conciliazione, 54, a eu lieu la conférence de presse de présentation du deuxième Rapport annuel sur les politiques et procédures de l’Église pour la protection, de la Commission pontificale pour la protection des mineurs. Sont intervenus : S.E. Mgr Thibault Verny, archevêque de Chambéry, évêque de Saint-Jean-de-Maurienne et de la Tarentaise ; président de la Commission pontificale pour la protection des mineurs ; S.E. Mgr Luis Manuel Alí Herrera, évêque titulaire de Giubalziana ; secrétaire de la Commission pontificale pour la protection des mineurs ; Mme Maud de Boer-Buquicchio, juriste, chargée du rapport annuel ; M. Benyam Dawit Mezmur, juriste, membre de la Commission pontificale pour la protection des mineurs. Sera présente : Teresa Morris Kettelkamp, secrétaire adjointe de la Commission pontificale pour la protection des mineurs.
Nous publions ci-dessous l’intervention de Mgr Thibault Verny :
Il me revient l’honneur de présenter le deuxième rapport annuel de la Commission pontificale pour la protection des mineurs en tant que nouveau président.
Comme je l’ai mentionné lors de ma nomination le 5 juillet dernier, j’assume ma nouvelle mission avec humilité au regard des souffrances et des enjeux, et aussi avec gratitude envers le Saint- Père, le pape Léon XIV, pour sa confiance. Permettez-moi également d’exprimer ma profonde reconnaissance envers Son Éminence le cardinal Seán O’Malley. Le cardinal a dirigé notre commission pendant ces dix dernières années avec détermination, courage et sincérité à chaque étape.
Je me joins à nos membres et à notre personnel, passés et présents, pour lui adresser ensemble nos vifs remerciements !
Au nom de notre Commission, je tiens également à remercier de manière appuyée toutes les personnes victimes et survivants qui, depuis de nombreuses années, nous ont confié leur expérience et nous font confiance. Cette confiance nous engage : c’est avec reconnaissance que nous avons toujours cherché à tenir compte de leur parole et de les associer dans notre mission. Comme vous le constaterez, il s’agit là d’un point déterminant du rapport annuel que nous présentons aujourd’hui.
En marchant aux côtés des victimes et survivants, nous avons acquis la conviction profonde que la route qui conduit à une culture de protection ne se fait pas simplement pour les victimes et survivants, mais avec eux. Ce chemin de conversion exige que nous soyons atteints par ce que nous entendons. Aussi, la Commission a à cœur de dire aux victimes et survivants : « nous voulons être à vos côtés. »
Enfin, je tiens à remercier toutes les personnes présentes aujourd’hui, y compris celles qui nous suivent en ligne à travers le monde. Votre présence et votre attention à l’égard de la Commission témoignent de l’existence, de l’importance et de la croissance d’une prise en charge globale des sujets liés à la protection des mineurs et des personnes vulnérables.
S’engager dans une mission d’écoute et dans une démarche plus large de protection nécessite pour l’Église d’être professionnellement équipée et de suivre des cadres clairement explicités en matière de protection. Nos mesures de prévention et d’accompagnement des victimes et survivants doivent être soutenues par des structures stables, accessibles et tenant compte des traumatismes. C’est un travail de tout le peuple de Dieu qui s’inscrit aussi dans nos sociétés.
Comme il l’a été demandé à notre Commission, le rapport annuel est conçu « pour fournir un compte rendu fiable de ce qui est actuellement fait et de ce qui doit changer, afin que les autorités compétentes puissent agir ». En tant que tel, le rapport annuel se veut être un outil qui accompagne la mission de protection de l’Église. Il est important de noter que le rapport annuel tient compte de la subsidiarité. Nous désirons en effet accompagner les autorités ecclésiastiques – évêques, supérieurs majeurs et responsables laïcs – dans leurs missions, dans le renforcement des moyens de protection et dans la promotion de normes communes à toutes les cultures.
Comme évêque, comme baptisé, je sais que lorsque nous rendons compte de la vérité par l’écoute des victimes et survivants, quand nous prenons soin des personnes blessées en les accompagnant, quand nous prenons soin des plus fragiles en travaillant pour la prévention, alors nous sommes au cœur de notre mission et nous participons à rendre la Bonne Nouvelle audible.
Le deuxième rapport annuel qui vous est présenté aujourd’hui est le fruit d’un travail effectué par toute une équipe. Je tiens à remercier chacun de ses auteurs pour l’énergie déployée, pour le professionnalisme et le résultat. En particulier Maud Buquicchio et Stefano Mattei associés à tous les experts régionaux.
Dans chaque édition du rapport annuel, nous partageons les bonnes pratiques, réfléchissons aux défis persistants et discernons les changements nécessaires à mener. Chemin faisant, nous aspirons à ce que l’Eglise soit toujours plus une maison qui protège.
Puisse ce deuxième Rapport annuel y contribuer avec l’aide de tous. Je vous remercie.


