9 congrégations de chanoines réguliers de Saint-Augustin © Chanoines de Saint-Augustin

9 congrégations de chanoines réguliers de Saint-Augustin © Chanoines de Saint-Augustin

Qui sont les Chanoines réguliers de Saint-Augustin ? 

Explications du prieur de l’abbaye Saint-Pierre de Champagne, en France

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« Je suis fils de saint Augustin ». C’est par ces paroles que le nouveau pape, Léon XIV, s’est présenté au monde entier, le soir de son élection, depuis la loggia de la basilique Saint-Pierre-de-Rome.

Entré à 22 ans dans l’Ordre de Saint Augustin (OSA), il en a été le prieur général de 2001 à 2013. Depuis son élection, il ne cesse de citer saint Augustin dans ses discours et homélies. Si nous connaissons un peu mieux, depuis le 8 mai dernier, l’Ordre de Saint-Augustin, savez-vous qu’il existe aussi un autre ordre plus ancien, qui s’inspire de la même spiritualité et de la même règle ? L’Ordre des chanoines réguliers de Saint-Augustin (CRSA). 

9 congrégations sous la règle de saint Augustin

Depuis le bref apostolique Caritas unitas signé le 4 mai 1959 par le pape Jean XXIII, les chanoines réguliers de Saint-Augustin sont regroupés en une Confédération, à la tête de laquelle se trouve un abbé primat, élu pour six ans. Cette Confédération permet un lien de charité et d’unité entre la plupart des congrégations canoniales, anciennes ou modernes : des semaines d’études, des congrès internationaux et des temps forts sont organisés régulièrement pour favoriser ce lien.

Actuellement, la Confédération regroupe 9 congrégations canoniales : la Congrégation du Latran (Europe, Amérique latine), celles d’Autriche (Autriche, Tyrol italien), du Grand-Saint-Bernard (Suisse, Italie, Taïwan), de Saint-Maurice (Suisse), de Windesheim (Italie, Allemagne, Tchéquie), de l’Immaculée Conception (Europe, Amérique), des Frères de la vie commune (Allemagne), de Saint-Victor (France, Tanzanie, Rwanda) et de Marie Mère du Rédempteur (France).

Le 30 juillet dernier, lors de leur dernier Congrès international au sanctuaire marial de Gietrzwałd en Pologne, Mgr Hugues Paulze d’Ivoy, abbé général de la Congrégation de Saint-Victor, a été élu abbé primat de cette Confédération.

L’une de ces congrégations, les chanoines réguliers de Saint-Victor
« Ce que tu feras, c’est l’Église qui le fera, et tu le feras pour l’amour de cette Église dont tu es le fils » Saint Augustin © Chanoines de Saint-Augustin

St Augustin : « Ce que tu feras, c’est l’Église qui le fera, et tu le feras pour l’amour de cette Église dont tu es le fils » © Chanoines de Saint-Augustin

Parmi ces 9 congrégations, la Congrégation de Saint-Victor a été fondée en 1108 aux portes de Paris. Rassemblés sous la règle de saint Augustin, portant l’habit blanc, les chanoines de l’abbaye parisienne de Saint-Victor ont eu un grand rayonnement au Moyen Âge, notamment auprès des étudiants de la capitale.

Leur école canoniale a été à la fois une école de pensée humaniste et ecclésiale, et un lieu de formation théologique et spirituelle. Y ont enseigné de grands maîtres tels qu’Hugues de Saint-Victor, Richard de Saint-Victor ou Thomas Gallus. Cette abbaye a compté jusqu’à une quarantaine de maisons et est demeurée un centre fréquenté jusqu’aux 17e et 18e siècles. La Révolution française a dispersé ses derniers membres. Aujourd’hui, il ne reste quasiment rien de l’église et des bâtiments conventuels, dans ce « quartier latin » qui en garde toutefois la trace.

Conscients qu’il y avait chez les Victorins une intuition fondamentale qui pouvait répondre aux besoins de l’Église de notre temps, trois chanoines de l’abbaye de Saint-Maurice d’Agaune, en Suisse, sont venus en France en 1968 pour redonner vie à l’héritage spirituel de Saint-Victor. Ils se sont installés auprès de la belle église romane Saint-Pierre, à Champagne-sur-Rhône, au nord de l’Ardèche. 

Très vite, ils ont dû construire des bâtiments pour accueillir non seulement les vocations mais aussi des groupes en tout genre, l’accueil faisant partie, dès les débuts, du charisme de la communauté. La congrégation de Saint-Victor compte actuellement environ 80 membres répartis entre l’Abbaye de Champagne et ses trois prieurés en France : Chancelade dans le Périgord, Montbron-La Rochefoucauld en Charente et Saint-Péray-Bourg-lès-Valence, à cheval entre l’Ardèche et la Drôme. Un prieuré a été également fondé en Tanzanie et une maison au Rwanda.

« Charité, pauvreté et unité de la vie commune »

Comme leurs illustres prédécesseurs, les chanoines de Saint-Victor, réunis sous la règle de saint Augustin, se donnent à Dieu dans la charité, la pauvreté et l’unité de la vie commune à l’instar de la primitive Église. « La multitude de ceux qui étaient devenus croyants avait un seul cœur et une seule âme ; et personne ne disait que ses biens lui appartenaient en propre, mais ils avaient tout en commun. » (Ac 4, 32)

Dans un esprit missionnaire, ils cherchent à annoncer les mystères du Christ et de l’Église qu’ils contemplent et célèbrent chaque jour dans l’oraison, le chant de l’Office divin et la liturgie eucharistique. Leur apostolat prend des formes multiples et variées, en communion avec l’Église locale : ministères paroissiaux, aumôneries diverses, enseignement et prédication, pèlerinages, accueil. 

Leur spécificité « n’est pas de privilégier quelque chose de ou dans l’Église, mais de privilégier l’Église en ce qu’elle est et en ce qu’elle fait » (Constitutions, n°6). Comme l’a écrit Mgr Maurice Bitz, premier abbé de Champagne décédé en 2015 : « Aujourd’hui, les Victorins nous invitent à aimer l’Église. Ils nous exhortent à la comprendre et à la servir de tout notre cœur, parce qu’elle est l’objet de l’amour immolé du Christ, et parce que nous sommes insérés en elle de façon vivante. »

P. Emmanuel Granger

Prieur de l’abbaye Saint-Pierre de Champagne 

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Rédaction

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