Le Saint-Siège a officiellement approuvé les statuts définitifs de l'association internationale des exorcistes (AIE) © AFP/SIR

Le Saint-Siège a officiellement approuvé les statuts définitifs de l'association internationale des exorcistes (AIE) © AFP/SIR

Le Vatican approuve définitivement les statuts de l’Association internationale des exorcistes

Établissant de nouvelles normes de transparence et de formation

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(ZENIT News / Rome, 01/10/2025) – Un ministère souvent entouré de mystère a franchi une étape institutionnelle décisive. Le Saint-Siège a formellement approuvé les statuts définitifs de l’Association internationale des exorcistes (AIE), permettant au groupe de dépasser sa phase expérimentale de sept ans et d’établir des lignes directrices claires pour garantir compétence, responsabilité et prudence pastorale dans l’un des domaines les plus délicats de l’Église.

 Le nouveau cadre, adopté en mars 2025 et présenté lors de la conférence internationale de l’association à Sacrofano en septembre 2025, marque le passage d’une reconnaissance provisoire à une base juridique solide. Monseigneur Karel Orlita, président de l’IEA, a qualifié cette approbation d’étape importante : « Elle scelle notre maturité ecclésiale et la légitimité d’un ministère exercé au nom de l’Église. »

 Les Statuts, organisés en neuf sections, vont bien au-delà des révisions techniques. Ils restructurent la gouvernance, affinent les catégories de membres, imposent des normes de formation strictes et codifient la collaboration avec les communautés médicale et psychiatrique. L’objectif sous-jacent est d’aligner le ministère de l’exorcisme – souvent sujet à des représentations sensationnalistes – sur les exigences plus larges du discernement pastoral et les défis culturels contemporains.   

Parmi les changements les plus notables figure une nouvelle approche de l’adhésion. Alors que les versions précédentes distinguaient vaguement membres et affiliés, le texte mis à jour crée des catégories plus précises : membres ordinaires (à part entière et associés) et membres honoraires, catégorie réservée aux évêques et aux cardinaux. Les hiérarques peuvent conserver un lien spirituel avec l’association, mais n’y exercent plus de droit de vote, une distinction destinée à souligner l’identité particulière du ministère de l’exorciste sans le confondre avec la gouvernance épiscopale.   

L’accent mis sur la formation est tout aussi important. Chaque nouveau membre doit désormais suivre un programme structuré comprenant des cours de base, une pratique supervisée et des mises à jour continues. La formation n’est pas considérée comme une formalité, mais plutôt comme une garantie de discernement et de compétence. La collaboration avec des médecins et des psychiatres – auparavant suggérée, désormais obligatoire – a été explicitement incluse dans les Statuts, reflétant l’insistance de l’Église sur la prudence et l’interdisciplinarité lors de l’évaluation des cas suspects de possession ou de troubles spirituels.   

Le modèle de gouvernance a également été renforcé. Outre le président, un conseil de neuf membres, un secrétaire et un trésorier général exerceront des mandats renouvelables de six ans. Les secrétariats linguistiques, qui soutiennent la présence mondiale croissante de l’association sur les cinq continents, doivent désormais compter au moins 25 membres pour être reconnus. Les élections régionales nécessitent la confirmation du président, garantissant ainsi la cohésion au sein de la structure internationale.   

La transparence financière occupe une place importante dans le nouveau texte. Les Statuts réaffirment que l’exorcisme est un ministère offert gratuitement, faisant écho au commandement évangélique : « Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. » Ils imposent également des règles contraignantes : budgets annuels, interdiction de faire des profits et affectation stricte des ressources exclusivement à des fins statutaires. En cas de dissolution, les biens doivent être transférés à des associations ecclésiales similaires, sous la supervision du Dicastère pour le Clergé. 

Selon Orlita, les Statuts font office de « charte constitutionnelle » pour l’association : ils préservent la tradition tout en donnant au ministère les moyens de répondre de manière responsable aux défis actuels. Il en résulte le portrait d’une organisation qui aspire à la fois à la profondeur spirituelle et au sérieux institutionnel, grâce à des mécanismes qui renforcent sa crédibilité au sein et à l’extérieur de l’Église. 

En accordant son approbation définitive, le Vatican a donné à l’AIE une base canonique solide. Ce qui était autrefois un organisme expérimental est désormais une association reconnue pontificalement, chargée de défendre l’intégrité d’un ministère où discernement, transparence et foi doivent aller de pair.

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Valentina di Giorgio

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