Le 1er novembre 2025, en la fête de la Toussaint, le pape Léon XIV conférera le titre de docteur de l’Église à saint John Henry Newman, cardinal et théologien anglais du 19e siècle. La messe solennelle sera célébrée à Rome dans le cadre du Jubilé du monde éducatif.
L’annonce a été faite ce dimanche 27 septembre par le pape Léon XIV, peu avant la récitation de l’Angélus. « Saint John Henry Newman a contribué de manière décisive au renouveau de la théologie et à la compréhension de la doctrine chrétienne dans son développement », a dit le pape aux pèlerins rassemblés sur la place Saint-Pierre.
Converti de l’anglicanisme au catholicisme, et canonisé en 2019 par le pape François, le cardinal britannique a non seulement offert à l’Église catholique une pensée au service de la vérité, mais a aussi donné un beau témoignage de vie par sa fidélité à la prière et sa charité.
« Il touche notre coeur et illumine notre intelligence »
Le cardinal Newman est considéré comme l’une des figures intellectuelles les plus marquantes de l’Église contemporaine. « Il appartient en vérité au nombre des grands maîtres de l’Église car il touche notre cœur et illumine notre intelligence » a dit de lui le pape Benoît XVI, qui l’a béatifié en 2010.
Théologien, prédicateur et éducateur, saint John Henry Newman est connu pour ses réflexions sur le développement de la doctrine, la conscience personnelle et la relation entre foi et raison. Il a profondément influencé la pensée catholique, à tel point qu’il a été fréquemment cité au Concile Vatican II.
Auteur de nombreux ouvrages théologiques, il a notamment dénoncé les dérives de l’Église anglicane et a cherché à rapprocher l’Église d’Angleterre de ses racines catholiques romaines. Ses critiques de l’anglicanisme se sont inspirées de la lutte de saint Augustin d’Hippone contre les hérétiques « donatistes ».
Le livre à paraître : « John Henry Newman, maître et guide spirituel »
Écrit par l’historien français Didier Rance, le nouveau livre sur saint John Henry Newman sortira en France chez Desclée de Brouwer le 8 octobre prochain, la veille de sa fête liturgique. Ayant été dans un « long compagnonnage avec le saint », l’auteur a notamment été vice-président de l’Association francophone des Amis de Newman (AFAN).
Un livre sur le nouveau docteur de l’Église sort le 8 octobre 2025 © Didier Rance / DDB
Le cardinal Newman « était une personnalité tout à fait hors pair », confie Didier Rance, « Il a été un père spirituel à travers ses œuvres, qui existent toujours bien sûr. Mais aussi dans sa façon de respecter les personnes, dans sa façon de parler, de nous entraîner dans toute la vie spirituelle et dans son face-à-face avec Dieu. Les docteurs de l’Église sont d’abord des saints. Et les saints, ils ne sont jamais béatifiés, canonisés pour leur pensée, pour leur apport à l’Église quel qu’il soit, mais pour leur vie de sainteté ».
Ce grand homme était donc avant tout un homme de prière : « Quand il a découvert ce qu’on appelle aujourd’hui la liturgie des heures, le bréviaire, il était tellement enthousiasmé qu’il le récitait pendant trois ou quatre heures tous les jours. Et il disait : “un chrétien qui ne prie pas n’est pas un chrétien”. »
Mais saint John Henry Newman était aussi un grand enseignant. De son vivant, et alors qu’il venait de devenir catholique, le pape Pie IX lui a fait décerner un titre de “docteur honoris causa” d’une université de théologie romaine. « Le docteur de l’Église, c’est d’ailleurs quelqu’un qui enseigne par sa vie. Ce qui est frappant dans le cas de John Henry Newman, c’est que bien avant qu’on parle de le béatifier, il y avait déjà des pétitions pour qu’il soit proclamé docteur de l’Église. »
« Je crois que le plus important encore, c’est qu’il nous montre une vie unifiée » conclut Didier Rance. « Il y avait une grande honnêteté chez lui, parce qu’il a tout perdu quand il est devenu catholique. Il a tout perdu dans tous les domaines, y compris les domaines financiers, les domaines humains. Ce cardinal sera le docteur de la conscience ! »
