Ils se sont réunis à la maison spirituelle « Fraterna Domus » pour la 15e conférence internationale des exorcistes © Association internationale des exorcistes.

Ils se sont réunis à la maison spirituelle « Fraterna Domus » pour la 15e conférence internationale des exorcistes © Association internationale des exorcistes.

300 exorcistes réunis à Rome

Le pape Léon XIV salue leur ministère comme une œuvre de libération et de consolation

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Du 15 au 20 septembre, dans la paisible ville de Sacrofano, aux portes de Rome, s’est tenue une importante rencontre. Plus de 300 prêtres et leurs assistants, venus de tous les continents, se sont réunis à la maison spirituelle « Fraterna Domus » pour la quinzième Conférence internationale des exorcistes. Pendant une semaine, ils ont prié, débattu et partagé leurs expériences sur un ministère qui, bien que souvent caché aux yeux du public, reste vital, selon l’Église : le travail de l’exorciste.

Le message du pape Léon XIV

Le pape Léon XIV, bien qu’il n’ait pas été présent en personne, a donné le ton avec un message écrit qui présentait la tâche de l’exorciste comme un ministère de « délivrance et de consolation ». Ses paroles, lues lors de la séance d’ouverture, exhortaient les prêtres à accompagner ceux qui sont tourmentés par le mal, à travers la prière et l’invocation de la présence du Christ, afin que « par le sacrement de l’exorcisme, le Seigneur accorde la victoire sur Satan ». Ce soutien papal fut accueilli avec gratitude dans un domaine souvent mal compris ou banalisé dans la culture dominante.

Une association en pleine expansion

L’Association Internationale des Exorcistes (AIE), fondée dans les années 1990 par le célèbre prêtre romain Gabriele Amorth, a connu une croissance significative ces dernières années. Reconnue officiellement par le Vatican en début d’année, l’association compte désormais plus d’un millier de membres dans 58 pays, de l’Italie – où se trouve le groupe le plus important avec 340 membres – aux communautés émergentes du Brésil, du Mexique, des États-Unis et même de Corée du Sud. Son président, Mgr Karel Orlita de Brno, en République tchèque, a décrit cette expansion rapide comme une preuve de la pertinence durable du ministère, la qualifiant de « signe concret de l’amour de l’Église pour ceux qui souffrent ».

Les liturgies et leur sens théologique

Les liturgies quotidiennes de la conférence étaient présidées par des prélats de haut rang, dont le cardinal Arthur Roche et le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Vatican. Leurs homélies ont souligné les fondements théologiques de l’exorcisme : le Christ lui-même au cœur du rite, l’humilité requise de ceux qui servent et le rappel que chaque exorciste agit non pas en son nom propre, mais au nom de l’Église.

Les défis spirituels contemporains

Mais la semaine ne s’est pas limitée à la prière. Elle a également permis d’aborder les défis changeants du combat spirituel au XXIe siècle. Les présentations ont exploré le discernement nécessaire pour distinguer les affections démoniaques des maladies psychologiques, l’attrait croissant des pratiques New Age, les dangers des croyances spiritistes sur les « âmes errantes », et même le rôle de l’intelligence artificielle dans l’émergence de nouvelles formes d’occultisme. La criminologue italienne Beatrice Ugolini a averti que les algorithmes et les technologies de collecte de données sont déjà intégrés aux techniques modernes de divination et de nécromancie, phénomène qu’elle a qualifié de « mutation numérique de l’occultisme ».

Témoignages venus du monde entier

D’autres intervenants ont porté le débat à d’autres niveaux. Un exorciste français, le père Jean-Baptiste Vian, a examiné les rituels vaudous en Haïti, soulignant leur lien avec la soumission et la consécration aux esprits, y compris chez les enfants. L’évêque brésilien Rubens Miraglia Zani a mis en garde contre les manifestations trompeuses imitant les âmes des morts, tandis que le prêtre sicilien Benigno Palilla a insisté sur l’importance du dialogue entre science et foi, soulignant la collaboration entre professionnels de santé et exorcistes à Palerme.

Un appel à la vigilance pastorale

Le ton des séances de clôture a mêlé sobriété et fraternité. Le père Francesco Bamonte, vice-président de l’AIE, a lancé une mise en garde sévère contre les dommages pastoraux causés lorsque les prêtres rejettent des cas en les qualifiant de simples cas de parapsychologie, laissant des personnes en souffrance sans aide. Le père Andrés Esteban López Ruiz, du Mexique, a analysé comment la spiritualité relativiste du mouvement New Age sape les fondements moraux du christianisme.

L’héritage d’Amorth et l’avenir du ministère

Neuf ans après la mort d’Amorth, dont le nom est devenu synonyme du ministère, la conférence a confirmé que l’exorcisme demeure une dimension vivante, quoique complexe, de la vie catholique. Monseigneur Andrés Gabriel Ferrada Moreira, secrétaire du Dicastère pour le Clergé, a clôturé l’événement par un mot de remerciement du Vatican : merci pour le service quotidien, souvent invisible, accompli par les prêtres qui affrontent ce que l’Église continue de décrire, dans son langage le plus ancien, comme la présence du Malin.

Une vocation de prière et de discernement

Pour beaucoup de participants, les journées à Sacrofano étaient moins axées sur des combats sensationnels contre les démons que sur la réaffirmation d’une vocation ancrée dans la prière, l’humilité et le discernement. Et pour l’Église dans son ensemble, le nombre croissant d’exorcistes dans le monde indique que, même à une époque laïque, le ministère que le pape Léon XIV a qualifié de libérateur et de consolateur ne disparaît pas dans l’histoire, mais s’adapte et se développe.

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Rédaction

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