À 10h00 ce matin, sur la Place Saint-Pierre, a eu lieu l’Audience jubilaire au cours de laquelle le Saint-Père Léon XIV a rencontré des groupes de pèlerins et de fidèles.
Dans son discours en langue italienne, le pape a centré sa méditation sur le thème : « Espérer, c’est pressentir. Ambroise de Milan » (Lecture : Lc 10, 21-22).
Après avoir résumé sa catéchèse dans différentes langues, le Saint-Père a adressé des salutations particulières aux fidèles présents.
L’Audience jubilaire a été conclue par la récitation du Pater Noster et la Bénédiction apostolique.
Catéchèse. 5. Espérer, c’est pressentir. Ambroise de Milan
Chers frères et sœurs, bonjour et bienvenue !
Le Jubilé fait de nous des pèlerins de l’espérance, car nous pressentons un grand besoin de renouveau qui nous concerne, nous et toute la terre.
Je viens de dire « pressentons » : ce verbe – pressentir – décrit un mouvement de l’esprit, une intelligence du cœur que Jésus a trouvée surtout chez les petits, c’est-à-dire chez les personnes au cœur humble. Souvent, en effet, les savants pressentent peu, parce qu’ils présument savoir. C’est beau, au contraire, d’avoir encore de l’espace dans l’esprit et dans le cœur, afin que Dieu puisse se révéler. Quelle espérance naît lorsque de nouvelles intuitions surgissent dans le peuple de Dieu !
Jésus en exulte, il est rempli de joie, car il constate que les petits pressentent. Ils ont le sensus fidei, qui est comme un « sixième sens » des simples pour les choses de Dieu. Dieu est simple et se révèle aux simples. Voilà pourquoi il y a une infaillibilité du peuple de Dieu dans la foi, dont l’infaillibilité du Pape est l’expression et le service (cf. Concile Vatican II, Lumen gentium, 12 ; Commission Théologique Internationale, Le sensus fidei dans la vie de l’Église, 30-40).
Je voudrais rappeler un moment de l’histoire de l’Église qui montre comment l’espérance peut naître de la capacité du peuple à pressentir. Au IVᵉ siècle, à Milan, l’Église était déchirée par de grands conflits et l’élection du nouvel évêque tournait à l’émeute. L’autorité civile intervint : le gouverneur Ambroise, qui, avec une grande capacité d’écoute et de médiation, rétablit le calme. Le récit dit qu’alors une voix d’enfant s’éleva pour crier : « Ambroise évêque ! ». Et aussitôt, tout le peuple reprit : « Ambroise évêque ! ».
Ambroise n’était même pas baptisé, il était seulement catéchumène, c’est-à-dire qu’il se préparait au baptême. Mais le peuple pressent quelque chose de profond chez cet homme et l’élit. Ainsi l’Église reçut l’un de ses plus grands évêques et un Docteur de l’Église.
D’abord, Ambroise refuse, il s’enfuit même. Puis il comprend que c’est un appel de Dieu. Alors il se laisse baptiser et ordonner évêque. Et il devient chrétien en devenant évêque ! Voyez quel grand cadeau fait par les petits à l’Église ? Aujourd’hui encore, c’est une grâce à demander : devenir chrétiens tout en vivant l’appel reçu ! Tu es maman, tu es papa ? Deviens chrétien comme maman et comme papa. Tu es entrepreneur, ouvrier, enseignant, prêtre, religieuse ? Deviens chrétien sur ton chemin. Le peuple a ce « flair » : il comprend si nous devenons chrétiens ou non. Et il peut nous corriger, nous indiquer la direction de Jésus.
Saint Ambroise, au fil des années, rendit beaucoup à son peuple. Par exemple, il inventa de nouvelles manières de chanter les psaumes et les hymnes, de célébrer, de prêcher. Lui aussi savait pressentir, et ainsi l’espérance se multiplia. Augustin fut converti par sa prédication et baptisé par lui. Pressentir est une manière d’espérer, ne l’oublions pas !
C’est aussi de cette façon que Dieu fait avancer son Église, en lui montrant de nouveaux chemins. Pressentir, c’est le flair des petits pour le Royaume qui vient. Que le Jubilé nous aide à devenir petits selon l’Évangile, pour pressentir et pour servir les rêves de Dieu !
Salutations
J’adresse un chaleureux salut ce matin à tous les pèlerins et visiteurs anglophones présents à l’Audience, en particulier ceux qui viennent d’Angleterre, d’Australie, d’Indonésie, du Koweït, de Thaïlande et des États-Unis d’Amérique. Une salutation spéciale à tous ceux qui participent au Jubilé des catéchistes. En instruisant les autres dans la foi, souvenez-vous de l’importance de leur apprendre à cultiver une relation avec Jésus. Que son amour ravive en nous tous l’espérance qui ne déçoit pas. Que Dieu vous bénisse !
Chers frères et sœurs de langue allemande, que l’exemple de saint Ambroise de Milan vous encourage à répondre, avec simplicité et disponibilité, à l’appel que chacun reçoit de manière personnelle, et ainsi à préparer le chemin au Royaume de Dieu.
Je salue cordialement les pèlerins de langue espagnole, en particulier tous les catéchistes. Demandons au Seigneur de savoir pressentir sa présence dans notre vie et, en suivant ses traces, de servir avec générosité l’Église, en irradiant l’espérance. Que Dieu vous bénisse. Merci beaucoup.
Chers pèlerins de langue portugaise, à vous tous, et spécialement aux catéchistes, j’adresse mes salutations cordiales. Que jamais ne vous manquent le courage ni le dévouement dans l’annonce de la Bonne Nouvelle de Jésus, en particulier aux enfants, afin qu’ils grandissent en pressentant que Dieu les aime et a pour eux de grands rêves. Je vous bénis de tout cœur !
Je salue chaleureusement les Polonais, en particulier les catéchistes venus pour le Jubilé de l’Espérance. Que les grâces obtenues au cours de l’Année Sainte vous fortifient dans ce ministère si important de semer la semence de l’Évangile dans les cœurs des jeunes, alors que vous affrontez de difficiles défis. Écoutez le sens de la foi du peuple de Dieu. Je vous bénis de tout cœur, vous et votre patrie !
Appel
Aujourd’hui, à Bilki (Ukraine), est béatifié le prêtre Pietro Paolo Oros, de l’Éparchie de Moukachevo, tué en 1953 par haine de la foi. Quand l’Église gréco-catholique fut proscrite, il resta fidèle au Successeur de Pierre et continua avec courage à exercer clandestinement son ministère, conscient des risques. Invoquons l’intercession de ce nouveau Bienheureux afin qu’il obtienne au cher peuple ukrainien de persévérer avec force dans la foi et dans l’espérance, malgré le drame de la guerre.
J’adresse un salut cordial aux fidèles de langue italienne, en particulier à ceux des diocèses suivants : Latina-Terracina-Sezze-Priverno, avec leur évêque Mgr Mariano Crociata ; Acerenza, avec Mgr Francesco Sirufo, archevêque ; Vicence, avec Mgr Giuliano Brugnotto, évêque. Chers amis, efforcez-vous de grandir enracinés dans l’écoute de la Parole de Dieu et dans la prière personnelle et communautaire. Ainsi, aux sources mêmes de la spiritualité, vous pourrez trouver énergie et lumière pour marcher avec vigueur vers un témoignage chrétien plus incisif.
Je salue ensuite le groupe du Renouveau dans l’Esprit du diocèse de Salerne-Campagna-Acerno, la Vicarie de Fossombrone, les militaires de la 46ᵉ brigade aérienne de Pise, la Fédération autonome des banquiers italiens, ainsi que l’Ordre des professions infirmières d’Arezzo.
Enfin, je pense aux jeunes, aux malades et aux nouveaux mariés. Que le Christ, la Porte Sainte qui nous introduit auprès du Père, soit toujours au centre de votre vie, afin que vous soyez des témoins convaincus et joyeux de son amour.
À tous, ma bénédiction !
Traduction réalisée par ZENIT
