Le cardinal Pierbattista Pizzaballa, patriarche latin de Jérusalem, a annoncé ce 14 septembre 2025 annuler toutes les dettes des familles dont les enfants ont été scolarisés avant l’Année jubilaire dans les écoles catholiques de Terre sainte.
Un geste qualifié de « nécessaire » en ce Jubilé ordinaire, qui vise à redonner espoir et confiance. « Le Jubilé est un temps de conversion, de pénitence, de miséricorde et de pardon. Tout d’abord, pour nos péchés, avec la possibilité d’obtenir l’indulgence plénière » a écrit le cardinal Pizzaballa dans une lettre adressée aux catholiques. Mais « pour nous aussi, malgré les difficultés de la guerre, le Jubilé peut devenir une année de grâce, où il est possible de revenir à Dieu avec joie. »
La remise des dettes n’élimine pas la responsabilité

Le cardinal Pizzaballa lors d’une visite d’une école du patriarcat © Patriarcat latin de Jérusalem
Le patriarche de Jérusalem rappelle cependant qu’il serait « trop réducteur de limiter la signification du Jubilé à une conversion spéciale du cœur, à un chemin exclusivement spirituel et intérieur. Le Jubilé doit également devenir l’occasion de promouvoir et de demander la justice, l’équité et surtout la solidarité ».
Il rappelle que l’annulation des dettes est un geste qui tire ses racines dans l’Antiquité et dont l’esprit se retrouve dans le Nouveau testament, notamment dans la parabole du serviteur qui demande pardon mais ne sait pas pardonner (cf. Mt 18, 23-35) : « Le retour à Dieu, en effet, le pardon des péchés et la restauration de la relation avec Dieu, ne peuvent jamais être séparés de la restauration des relations humaines. »
Le cardinal Pizzaballa ajoute que la remise de dette implique aussi que chacun prenne la décision de s’engager à changer de vie. « Elle n’élimine donc pas la responsabilité de quiconque, y compris des familles, vis-à-vis des engagements pris envers les écoles » précise t-il.
En Terre sainte, de nombreuses familles chrétiennes souffrent de la guerre à Gaza et de ses retombées économiques, avec notamment la chute des pèlerinages et du tourisme, les principales sources de revenus dans le pays. Dans ce contexte compliqué, de plus en plus de familles pensent à quitter leurs terres, un exode qui signifierait une réduction supplémentaire de la population chrétienne dans la région.
