Au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit.
La paix soit avec vous !
Éminences, Excellences,
Autorités religieuses, civiles et militaires distinguées,
Chers ambassadeurs et chercheurs en mariologie,
Chers frères et sœurs !
Je suis heureux de vous recevoir à la conclusion du Congrès de l’Académie internationale mariale. Je salue le président, le secrétaire, les membres du Conseil exécutif, les collaborateurs ainsi que tous les bienfaiteurs.
La Vierge Marie, Mère de l’Église, nous enseigne à être le saint Peuple de Dieu ; d’où l’importance de cette Académie pontificale, un forum de pensée, de spiritualité et de dialogue, chargée de coordonner les études et les chercheurs en mariologie, au service d’une pietas mariana authentique et féconde.
Lors de ce 26ᵉ Congrès, vous vous êtes interrogés : la dimension mariale de l’Église est-elle un vestige du passé ou une prophétie pour l’avenir, capable de libérer les esprits et les cœurs des habitudes et de la nostalgie d’une « société chrétienne » qui n’existe plus ? Vous avez discuté des objectifs et des valeurs que la dévotion mariale offre aux croyants, en considérant si elles soutiennent l’espérance et la consolation que l’Église est appelée à proclamer. Vous avez reconnu, dans le jubilé et dans la synodalité, deux thèmes bibliques et théologiques qui expriment efficacement la vocation et la mission de la Mère du Seigneur.
Comme « femme du Jubilé », Marie est toujours prête à répondre en écoutant d’abord la Parole, selon la disposition décrite par saint Augustin : « Tous te consultent sur ce qu’ils veulent, mais ils n’entendent pas toujours la réponse qu’ils souhaitent. Ton serviteur le plus fidèle n’est pas celui qui veut entendre de toi ce qu’il veut, mais celui qui veut ce qu’il entend de toi » (Confessions, X, 26). Comme « femme synodale », elle participe pleinement et maternellement à l’action de l’Esprit Saint, qui rassemble comme frères et sœurs ceux qui croyaient avoir des raisons de rester divisés, par la méfiance ou même l’inimitié (cf. Mt 5,43-48).
Une Église au cœur marial préserve et comprend toujours mieux la hiérarchie des vérités de la foi, en intégrant esprit et cœur, corps et âme, universel et local, personne et communauté, humanité et cosmos. C’est une Église qui n’a pas peur de poser à elle-même, aux autres et à Dieu des questions dérangeantes — « Comment cela sera-t-il ? » (Lc 1,34) — et d’emprunter les chemins exigeants de la foi et de l’amour — « Voici la servante du Seigneur ; qu’il m’advienne selon ta parole » (Lc 1,38).
Une piété et une pratique mariales orientées vers le service de l’espérance et de la consolation nous libèrent du fatalisme, de la superficialité et du fondamentalisme ; elles prennent au sérieux toutes les réalités humaines, à commencer par les plus petites et les rejetées ; elles contribuent à donner voix et dignité à ceux qui sont sacrifiés sur les autels des anciennes et nouvelles idoles.
Puisque la vocation de la Mère du Seigneur est comprise comme la vocation de l’Église, la théologie mariale a pour tâche de cultiver, chez tout le Peuple de Dieu, d’abord la disponibilité à « recommencer » avec Dieu, sa Parole et les besoins du prochain, dans l’humilité et le courage (cf. Lc 1,38-39). Elle doit aussi nourrir le désir de marcher vers l’unité qui jaillit de la Trinité, afin de témoigner au monde de la beauté de la foi, de la fécondité de l’amour et de la prophétie d’une espérance qui ne déçoit pas. Contempler le mystère de Dieu et l’histoire avec le regard intérieur de Marie nous protège des distorsions de la propagande, de l’idéologie et de l’information malsaine, qui ne sauront jamais prononcer une parole désarmée et désarmante, et nous ouvre à la gratuité divine, seule capable de faire marcher ensemble, dans la paix, des personnes, des peuples et des cultures (cf. Lc 24,36.46-48).
Voilà pourquoi l’Église a besoin de la mariologie. Elle doit être considérée et promue dans les centres académiques, les sanctuaires et les communautés paroissiales, les associations et mouvements, les instituts de vie consacrée, ainsi que dans les lieux où se forment les cultures contemporaines, en valorisant l’inspiration inépuisable offerte par l’art, la musique et la littérature.
Ces dernières années, l’Académie mariale a également lancé diverses initiatives pour faire avancer l’image et le message de la Mère de Jésus comme voie de rencontre et de dialogue entre cultures. En effet, en parfaite coopératrice de l’Esprit Saint, elle n’a de cesse d’ouvrir des portes, de bâtir des ponts, d’abattre des murs et d’aider l’humanité à vivre dans la paix et l’harmonie des diversités.
Je vous remercie pour ce service ecclésial, qui nous rappelle sans cesse que l’Église a toujours un « visage » et une praxis mariale. Je félicite également ceux qui ont présenté leurs œuvres musicales et artistiques pour le prix international annuel « Marie, chemin de paix entre les cultures ».
Chers amis, que votre Académie soit toujours une maison et une école ouverte à tous ceux qui souhaitent mettre leurs études mariales au service de l’Église. Pour cela je prie et je vous donne ma bénédiction. Merci.
