Chaque année, une centaine de prêtres sont ordonnés en France. C’est beaucoup… et peu, considérant le nombre de diocèses dans le pays. Et cela montre la rareté des vocations.
À Paris, en juin dernier, nous avons eu 16 nouveaux prêtres pour le diocèse et pour la mission universelle. À Saint-Étienne, trois prêtres ont été ordonnés récemment. Pierre-Étienne, jeune stéphanois, a été ordonné par l’imposition des mains de Mgr Bataille, lors d’une belle célébration le 29 juin en la cathédrale Saint-Charles. Et deux vietnamiens, Joseph et Vincent, ont été ordonnés dans leur pays le 20 août et sont de retour pour servir dans la Loire.
Néanmoins, je souhaiterais donner ici un témoignage. Celui d’un évêque ayant ordonné plus de 20 prêtres durant mon épiscopat à Pontoise et en Guadeloupe. Celui d’un évêque émérite heureux d’avoir ordonné, en ce 28 août 2025, en la fête de saint Augustin, un diacre en vue du sacerdoce dans le cadre de la congrégation des chanoines de Saint-Augustin.
« Me voici ! »

Frère January a été ordonné diacre en vue du sacerdoce le 28 août 2025 © Abbaye St Pierre à Champagne-sur-Rhône
J’ai en effet participé à l’ordination diaconale de frère January Aron Tara, en l’église Saint-Pierre-de-Champagne-sur-Rhône. Lié à la communauté des chanoines de cette abbaye Saint-Pierre depuis plus de 30 ans, j’ai été invité par le Père abbé Hugues Paulze d’Ivoy à ordonner ce frère, lors d’une belle célébration.
Né en Tanzanie il y a 30 ans, January a été baptisé à l’âge de 14 ans et a connu les chanoines dans sa région natale au nord du pays. Arrivé en France en 2019, il a reçu une solide formation théologique et pastorale à Champagne. Il parle parfaitement le français.
Le chant d’entrée rappelait une phrase célèbre de saint Augustin : « Tu nous as fait pour toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos, tant qu’il ne demeure en toi. » Au cœur de l’Eucharistie, la réponse à l’appel du frère January a été : « Me voici ! » Puis nous avons vécu le rite de l’ordination avec le Veni Creator et les réponses fermes de January aux six questions qui lui ont été posées : « Oui, je le veux. » Pendant la prostration du futur diacre, la longue litanie des saints a été chantée.
Nous avons vécu ensuite un instant solennel dans le silence par l’imposition des mains, suivi de la vêture avec la dalmatique, signe du service, et remise de l’Évangéliaire : « Reçois l’Évangile du Christ que tu as la mission d’annoncer. Sois attentif à croire à la Parole que tu liras, à enseigner ce que tu as cru, à vivre ce que tu auras enseigné. » Enfin, le chant de communion était en swahili, langue principale de l’Afrique de l’Est.
Le cadre de cette superbe église romane, et surtout le déploiement de la liturgie, nous ont donné de vivre un bel instant. La joie s’est prolongée par une rencontre fraternelle et un copieux déjeuner préparé par les chanoines, dont le charisme est la vie communautaire.
Oui, il y a aujourd’hui des ordinations au diaconat et au sacerdoce ! Et c’est une bonne nouvelle !
