Première publication le 28 août 2025 par l’AED
À 12 ans, Sofia a fui l’Irak après l’invasion de l’État islamique, échappant de peu à la mort à plusieurs reprises. Entre exil, bombes et persécutions, sa foi est restée son refuge. Dix ans plus tard, elle témoigne d’un parcours marqué par le pardon, jusqu’à sa rencontre bouleversante avec le pape François aux JMJ 2023.
Cruellement persécutée pour sa foi, Sofia a fini par trouver consolation en Dieu et la force de pardonner à ceux qui l’ont chassée de son pays et ont tenté de la tuer à plusieurs reprises.
Le 6 août 2014, des centaines de milliers de chrétiens irakiens durent tout abandonner et fuir leur terre natale, alors que les terroristes de l’État islamique envahissaient leurs villages et leurs villes de la plaine de Ninive.
Parmi eux se trouvait Sofia, alors âgée de seulement 12 ans. Saisie de peur et d’incertitude, elle ne pouvait imaginer où ce chemin allait finalement la mener.
« Nous n’avons rien emporté, car nous n’en avons pas eu le temps et nous ne savions pas ce qui allait se passer. Nous n’avions que nos passeports. Certains d’entre nous ont été attrapés en route et enlevés. Surtout des femmes et des enfants. Par la grâce de Dieu, ma famille et moi avons pu nous enfuir sains et saufs, mais ils ont brûlé notre maison et tout ce que nous possédions. J’avais 12 ans », explique-t-elle dans un court documentaire réalisé par Sara Isabel, intitulé Your faithfulness, produit dans le cadre d’un projet universitaire au Portugal.
La famille partit en Syrie, mais la persécution les y suivit. « Ils bombardaient les églises parce qu’ils savaient que les chrétiens y vont chaque dimanche », se souvient-elle.
« Un dimanche, je me préparais pour la messe quand soudain une dame est apparue de nulle part et nous a crié de nous cacher à l’intérieur de l’église, puis elle a disparu. Elle avait vu des missiles sur le point de tomber dans la zone. Il était trop tard. Nous sommes entrés dans l’église, mais nous n’avons pas eu le temps de nous mettre à l’abri. J’étais devant la porte et un missile est tombé juste là. Tout a explosé. Je n’entendais plus rien, je ne voyais plus rien. Je ne comprenais pas si j’étais morte ou non. Et lorsque j’ai ouvert les yeux, j’ai vu des éclats de vitraux passer à côté de mon corps sans me toucher. »
« J’ai su que c’était un miracle »
« J’ai su que c’était un miracle, physiquement c’était impossible. Ma mort était certaine. J’avais mes deux frères et sœurs à mes côtés, mais la poussière était si épaisse que je ne les voyais plus. Pendant un instant, c’était terrifiant car je ne savais pas s’ils étaient vivants. Quand tout s’est calmé, j’ai réalisé qu’ils étaient complètement indemnes. Le miracle qui m’était arrivé leur était arrivé aussi », confie la jeune femme aux spectateurs.
Finalement, sa famille parvint en Angleterre, et trouva la paix. La foi resta pour eux un refuge sûr, mais Sofia ne pouvait imaginer ce que Dieu lui réservait encore. À l’approche des Journées Mondiales de la Jeunesse 2023, elle posa sa candidature pour intégrer Ensemble 23, un groupe de jeunes danseurs invités à se produire lors de certains événements majeurs du rassemblement. À sa grande surprise, elle fut acceptée.
« J’ai compris que c’était le plus beau cadeau que Dieu pouvait me faire. J’ai rencontré de nouvelles personnes venues d’horizons différents. Nous étions vus par des catholiques du monde entier. J’ai pu être messagère de la Parole de Dieu. Nous avons fait un Chemin de Croix et, à la fin, nous pouvions ressentir combien nous avions touché le cœur des gens. Nous voyions l’émotion sur leurs visages. »
« Le Pape nous a regardés et nous a fait signe d’approcher. C’est alors que j’ai fondu en larmes devant lui, et il a posé sa main sur ma tête. Après tout ce que j’avais vécu, sa main était plus douce que tout ce qui existe dans ce monde. Ma confiance en Dieu m’a fait comprendre combien Il avait été à mes côtés depuis si longtemps, comment Il m’avait protégée de la mort, du viol, des coups de feu, de l’enlèvement et de toutes les horreurs qu’ils faisaient subir aux chrétiens », raconte Sofia dans le documentaire, qui peut être visionné en ligne.
Le témoignage de la jeune Irakienne s’achève sur une parole bouleversante :
« Ils sont pardonnés. Tous ceux qui m’ont fait du mal dans le passé. L’amour de Dieu est plus grand que n’importe quel mal humain. Si Jésus est descendu, est mort sur la Croix et les a pardonnés, qui suis-je pour ne pas pardonner ? »
Paulo Aido
