Selon les estimations de l’Institut Guttmacher, environ 28 % des membres de la génération Z américaine n’ont jamais vu le jour. Entre 1997 et 2011, près de 19,5 millions de fœtus ont été avortés, contre environ 69,3 millions d’Américains de cette génération vivant aujourd’hui. La quasi-symétrie de ces chiffres surprend et interpelle.
Une tendance mondiale
Ce phénomène n’est pas propre aux États-Unis : selon l’OMS, près de 29 % des grossesses dans le monde se terminent par un avortement. En Angleterre et au Pays de Galles, la proportion atteint 30 % des conceptions en 2022, un record historique.
Un débat idéologique et moral
Des voix s’élèvent de divers horizons. La commentatrice néerlandaise Eva Vlaardingerbroek défend l’idée que « la vie commence dès la conception » et décrit l’avortement comme l’élimination de « la vie la plus innocente ». L’Américaine Angela Stanton-King, quant à elle, dénonce un « sacrifice humain » et accuse son propre camp politique d’exploiter la question.
Un pays divisé après Roe v. Wade
Depuis l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade en 2022, les États se sont fragmentés : certains ont interdit totalement l’avortement, d’autres en ont facilité l’accès. Pourtant, les statistiques montrent que le nombre total d’avortements est au plus haut niveau depuis plus de dix ans, soulignant que la bataille dépasse le cadre juridique.
Une fracture culturelle et identitaire
Au-delà des chiffres, c’est une interrogation sur la dignité humaine, la justice sociale et l’identité culturelle des États-Unis qui se joue. La disparition d’une partie entière d’une génération restera un élément structurant du débat américain sur l’avenir de la vie et de la société.