Première publication le 12 août, 2025 par ACI Africa
La présence croissante de l’intelligence artificielle (IA) dans nos vies ne doit pas aboutir à la remise en cause de la dignité et des valeurs humaines, a déclaré le représentant du Saint-Père au Ghana aux journalistes catholiques d’Afrique.
S’exprimant lors de la cérémonie d’ouverture du Congrès de l’Union de la Presse Catholique Africaine (UCAP) dans la capitale ghanéenne, Accra, Mgr Julien Kaboré a réfléchi sur le thème de la convention du 10 au 17 août, « Équilibrer le progrès technologique et la préservation des valeurs humaines à l’ère de l’intelligence artificielle (IA) ».
« L’intelligence artificielle doit servir la personne humaine, mais ne pas lui être subordonnée », a déclaré Mgr Kaboré lors de l’événement du lundi 11 août, organisé à l’Institut ghanéen de gestion et d’administration publique (GIMPA) à Accra.
Il a ajouté : « L’intelligence artificielle, avec sa vitesse et son agilité éblouissantes, redessine notre perception de l’information, de la vérité, de l’identité et même de notre humanité commune. »
« Notre tâche n’est certainement pas de reculer par peur, ni d’avancer sans discernement, mais de discerner avec soin et courage », a souligné le diplomate vatican d’origine burkinabè.
Mgr Kaboré a affirmé la vision de l’Église sur le progrès technologique comme « un noble fruit de la créativité humaine et un écho de l’image divine en laquelle nous avons été créés », tout en mettant en garde contre « la tentation d’idolâtrer la technologie ou de déléguer la responsabilité morale aux machines ».
« L’IA peut traiter des données, générer du texte ou imiter des pensées, mais elle ne peut pas aimer, elle ne peut pas pardonner, elle ne peut pas souffrir… Seule la personne humaine, créée par Dieu et appelée à s’engager, possède la capacité de voir ce qui est vrai, de croire ce qui est bon et de se réjouir de ce qui est bien », a-t-il déclaré devant plus de 100 participants venus de plus de 20 pays africains et au-delà.
Le nonce apostolique a mis en garde contre les menaces posées par une IA non régulée, notamment « la manipulation de la conscience, l’érosion des relations authentiques et la fluctuation de la vérité en fonction des préférences algorithmiques ».
Mgr Kaboré a insisté sur le fait que l’IA « doit donc être utilisée de manière responsable, éthique et toujours au service de la personne humaine et du bien commun… L’Église nous met en garde contre la réduction de la vie humaine à des données, le remplacement des relations authentiques par des simulations et la soumission de la conscience à la logique algorithmique ».
Tout en reconnaissant le potentiel de l’IA dans la médecine, l’éducation et la consolidation de la paix, il a averti que « le progrès technologique ne doit jamais dépasser la maturité spirituelle », insistant sur le fait que « seul le cœur humain, ouvert à la vérité, à l’amour et à Dieu, peut gouverner correctement un tel pouvoir ».
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