Chers frères et sœurs,
L’Évangile que nous venons d’entendre nous donne le sens chrétien authentique de ces deux mots. Frère et sœur sont des noms de parenté, que nous répétons souvent dans la liturgie en guise de salutation, en signe de proximité et d’affection. Jésus, le Fils unique de Dieu, explique leur signification par rapport à lui-même et à son Père, révélant un lien plus fort que le sang car il nous concerne tous, unissant chaque homme et chaque femme. En effet, nous sommes tous véritablement frères et sœurs de Jésus lorsque nous faisons la volonté de Dieu, c’est-à-dire lorsque nous vivons en nous aimant les uns les autres, comme Dieu nous a aimés.
Toute relation que Dieu vit, en lui-même et pour nous, devient ainsi un don : lorsque son Fils unique devient notre frère, son Père devient notre Père, et l’Esprit Saint, qui unit le Père et le Fils, vient habiter nos cœurs. L’amour de Dieu est si grand que Jésus ne garde même pas sa propre mère pour lui, livrant Marie comme notre mère à l’heure de la croix (cf. Jn 19, 27). Seuls ceux qui vivent avec un tel dévouement peuvent affirmer : « Celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère » ( Mt 12, 50). Ces paroles nous aident notamment à comprendre que Marie devient la mère de Jésus parce qu’elle écoute la parole de Dieu avec amour, l’accueille dans son cœur et la vit fidèlement. Commentant le passage évangélique que nous venons de rappeler, saint Augustin écrivait donc : « Il est plus important pour Marie d’avoir été disciple du Christ que d’avoir été sa mère. » En effet, « Marie fut bienheureuse d’avoir entendu la parole de Dieu et de l’avoir mise en pratique » (Sermo 72/A, 7). Le sens de la vie de Marie se conserve dans sa fidélité à la Parole reçue de Dieu : Parole de vie accueillie par elle, portée en son sein et donnée au monde.
Très chers tous, on a célébré récemment le 75e anniversaire de la proclamation de la Vierge Fidèle, Virgo fidelis, comme patronne des Carabiniers. C’est de Castel Gandolfo, en 1949, que mon vénéré prédécesseur, le pape Pie XII, accepta cette belle proposition du commandement général des Carabiniers. Après la tragédie de la guerre, dans une période de reconstruction morale et matérielle, la fidélité de Marie à Dieu devint ainsi un modèle pour la fidélité de chaque Carabinier à sa patrie et au peuple italien. Cette vertu exprime le dévouement, la pureté et la constance de l’engagement pour le bien commun, que les Carabiniers protègent en assurant la sécurité publique et en défendant les droits de tous, en particulier ceux des personnes en danger.
J’exprime donc ma profonde gratitude pour le service noble et exigeant que les Carabiniers rendent à l’Italie et à ses citoyens, ainsi qu’au Saint-Siège et aux fidèles qui visitent Rome : je pense en particulier aux nombreux pèlerins de cette année jubilaire.
La dévotion à la Vierge Marie reflète également la devise des Carabiniers, « Fidèles à travers les siècles », qui exprime le sens du devoir et l’abnégation de chaque membre des forces. Je remercie donc les autorités présentes, civiles et militaires, pour l’accomplissement de votre devoir : face aux injustices qui minent l’ordre social, ne cédez pas à la tentation de croire que le mal peut triompher. Surtout en cette période de guerre et de violence, restez fidèles à votre serment : en tant que serviteurs de l’État, répondez au crime par la force du droit et de l’honnêteté. Ainsi, le corps des Carabiniers, la Garde Civile Benemerita, gagnera toujours l’estime du peuple italien.
En cette Eucharistie, alors que nous célébrons la passion, la mort et la résurrection du Seigneur, il est juste et approprié de se souvenir des carabiniers qui ont donné leur vie au service du devoir. Je vous confie, en exemple, le vénérable Salvo D’Acquisto, décoré de la Médaille d’or de la Valeur militaire, dont la cause de béatification est en cours. Que la Virgo Fidelis vous accompagne dans chacune de vos missions, veillant avec amour sur chacun de vous, vos familles et votre travail.
Bulletin du Bureau de presse du Saint-Siège, 15 juillet 2025, Traduction réalisée par ZENIT




















