Chers amis qui jouez ou regardez le Match du Cœur, votre rencontre me conduit à partager quelques réflexions, à partir du sens des mots qui la définissent : « match » et « cœur ».
« Match » signifie ici rencontre. Une rencontre où même les adversaires trouvent une cause qui les unit : cette année, de manière particulière, celle des enfants qui demandent de l’aide, les enfants qui arrivent en Italie depuis des zones de guerre, et qui sont accueillis par le projet de l’Hôpital et de la Fondation Bambino Gesù, ainsi que par Caritas Italie. Il semble de plus en plus difficile, presque impossible, de trouver des espaces pour écouter ces réalités.
Un autre match me vient à l’esprit : celui raconté dans un film, Joyeux Noël, et dans une chanson de Paul McCartney, joué le 25 décembre 1914 par des soldats (allemands, français et anglais), lors de la trêve de Noël, près de la ville d’Ypres, en Belgique.
Il est encore possible — il est toujours possible — de se retrouver, même en temps de divisions, de bombes et de guerres. Il est nécessaire de créer les occasions de le faire. De défier les divisions et de reconnaître que le plus grand défi est celui-ci : se rencontrer. Contribuer ensemble à une bonne cause. Rétablir l’unité dans les cœurs brisés, les nôtres et ceux des autres. Reconnaître que dans le cœur de Dieu, nous ne faisons qu’un. Et que le cœur est le lieu de la rencontre avec Dieu et avec les autres.
« Match » et « cœur » deviennent ainsi deux mots à conjuguer ensemble. Et il est bon aussi que cela se produise dans un événement caritatif, sportif et télévisé à la fois. Qui lève des fonds pour la vie, pour la guérison, et non pour la destruction et la mort.
Le sport — lorsqu’il est bien vécu par ceux qui le pratiquent et ceux qui le soutiennent — possède cette grandeur : transfigurer l’affrontement en rencontre, la division en inclusion. La solitude en communauté. Et la télévision, quand elle n’est pas seulement une connexion, mais aussi une communion de regards, peut nous permettre de nous redécouvrir les uns les autres, avec l’amour au lieu de la haine.
Il est aussi significatif que deux équipes jouent aujourd’hui, l’une composée de politiciens, l’autre de chanteurs. Cela nous dit que la politique peut unir au lieu de diviser, si elle ne se contente pas de la propagande qui se nourrit de la fabrication d’ennemis, mais s’engage dans l’art difficile et nécessaire de l’échange, à la recherche du bien commun. Et cela nous rappelle aussi comment la musique donne du sens à nos paroles et à nos souvenirs, depuis que, enfants, nous avons commencé à parler et à nous souvenir. Les enfants — à qui cette rencontre est dédiée — connaissent ces choses. Ils ont la pureté de cœur qui leur permet de voir Dieu.
Je souhaite que chacun d’entre vous, ainsi que tous ceux qui seront unis par cet événement et soutiendront le projet qu’il appuie, regarde les enfants dans les yeux et apprenne d’eux. Pour trouver le courage de l’accueil, et devenir des hommes et des femmes de la rencontre. Et pour trouver la force de croire en une trêve, d’exiger un temps qui suspende la poursuite de la haine. Notre humanité est en jeu. Que ce match, qui parle de paix, marque un point en sa faveur.
Traduction réalisée par ZENIT
