21 février, 20h
Les médecins ont souligné que le pape « n’est pas encore hors de danger ». « La question est de savoir si le pape est hors de danger. Non. Le pape n’est pas hors de danger. Les possibilités sont ouvertes. Parce qu’une infection aussi importante, avec autant de microbes, avec l’apparition d’une pneumonie bilatérale, chez un homme qui marche très peu (on le voit, il est en fauteuil roulant), qui a 88 ans », n’est pas une affaire simple.
Vers 17h30, dans l’entrée de l’hôpital Gemelli de Rome (hôpital où est hospitalisé le pape), s’est tenue une conférence de presse avec les médecins responsables du traitement de François : Sergio Alfieri, chef de l’équipe de la polyclinique Gemelli, et Luigi Carbone, directeur adjoint du Service de Santé et d’Hygiène de l’État de la Cité du Vatican.
Les médecins ont commencé par faire un rapport général sur l’état de santé du pape, puis ont répondu aux questions des journalistes. Si la question est : « Le pape est-il hors de danger ? Non, pas encore, mais sa vie est-elle en danger ? La réponse, une fois de plus, est non. Il y a quelques minutes, il a quitté la salle pour se rendre à la chapelle, pour prier. Sa tête est celle d’un homme de 50 ans. Mais il dit : « Je me rends compte que la situation est grave ». La maladie chronique persiste, parfois il n’arrive pas à respirer, et ce n’est agréable pour personne ». C’est l’un des discours qui résume et condense les quelque 40 minutes de la conférence de presse.
Il a été mentionné que le pape François a commencé ses soins médicaux à Santa Marta au Vatican, et plus tard aussi la thérapie. Cela confirme qu’il a été bien soigné dès le début. Ce n’est que lorsqu’il est apparu que cela ne suffisait plus qu’il a été transféré et hospitalisé à Gemelli. Les médecins ont montré que dans la chambre d’hôpital, le pape n’est ni alité ni relié à un appareil. Il se déplace librement et est en contact avec deux ou trois collaborateurs avec lesquels il poursuit chaque jour son travail pastoral.
Il a également été constaté que la pneumonie dans les deux poumons continue et qu’il n’y a pas de volonté de cacher quoi que ce soit : « La volonté est de communiquer sans rien cacher, mais il y a des jours où il n’y a pas grand-chose à communiquer » car il faut des jours, voire des semaines, pour voir l’efficacité des thérapies.
Les médecins ont souligné que le Pape « n’est pas encore hors de danger ». « La question est : le Pape est-il hors de danger ? Non. Le Pape n’est pas hors de danger. Les possibilités sont ouvertes. Parce qu’une infection aussi importante, avec autant de microbes, avec l’apparition ultérieure d’une pneumonie bilatérale, chez un homme qui marche très peu (nous le voyons, il est en fauteuil roulant), qui a 88 ans », n’est pas une affaire simple. Et ils ajoutent : « La thérapie n’est pas toujours facile à équilibrer. Pour le faire respirer, on le met sous cortisone, mais cela diminue ses défenses immunitaires, augmente sa glycémie et fait le lit des infections… ce n’est pas facile. Il n’est pas hors de danger.
Réponse aux questions de plusieurs journalistes
Un journaliste demande combien de temps le Pape restera à l’hôpital et quel type de convalescence est prévu, ce à quoi les médecins répondent : « Le Pape lit, signe des documents, fait des blagues, mais il a une pneumonie bilatérale, et la pneumonie prend du temps. Combien de temps restera-t-il ici ? Jusqu’à ce que le traitement hospitalier ne soit plus nécessaire (…) et à ce stade, nous ne le considérons pas comme prudent, car sinon il continuera à travailler comme avant ». Et ils précisent : il restera « au moins toute la semaine prochaine ».
Ils affirment également que la situation peut changer d’un jour à l’autre parce qu’il n’est pas hors de danger, qu’il est à la limite et qu’il suffit de peu pour le déséquilibrer. C’est difficile prévoir un calendrier ».
Un autre journaliste lui demande si on lui a conseillé de ne pas dire l’Angélus dimanche (il est entendu que ce sera le dimanche 23 février), ce à quoi les médecins répondent qu’ils ne font que conseiller, mais que c’est le Pape qui décide. Faisant écho au lien entre l’état de santé du Pontife et la suggestion du risque de ne pas conclure le Jubilé, un autre journaliste demande comment ce dernier est affecté : « Nous devons nous concentrer pour traverser cette phase. C’est l’essentiel », répondent-ils.
On leur demande également s’il réagit positivement aux différentes thérapies. La réponse est la suivante : « Il réagit. Elles n’ont pas été changées, elles ont été améliorées ».
D’autre part, on constate qu’il n’y a pas d’images du pape et on se demande de quoi cela dépend, ce à quoi Alfieri répond avec ironie : « Voulons-nous une photo du pape en pyjama dans les journaux ? Il ajoute : « Nous devons respecter sa vie privée. Ne faisons pas de gros titres ou de fake news. Sergio Alfieri est accusé par le bureau du procureur de Rome de falsification avec six autres collègues. Il lui est reproché d’avoir prétendu, dans près de trente cas, avoir été dans la salle d’opération, sans y avoir été en réalité, selon l’accusation. Il avait déjà opéré le pape dans le passé. Le risque le plus important auquel ils sont confrontés est clairement, directement et crûment énoncé : la septicémie. « Le pape sait qu’il est en danger. Il se pourrait que ces germes, qui se trouvent aujourd’hui dans les voies respiratoires et les poumons, passent malheureusement dans le sang et qu’il souffre d’une septicémie. Et la septicémie, avec son âge et son état, serait difficile… le vrai risque, dans ces cas-là, c’est que les germes passent dans le sang. Le risque est celui d’une septicémie ».
Le Vatican fait de la démystification
En fin d’après-midi, le Bureau de presse du Saint-Siège a publié un communiqué dans lequel il affirme que, concernant les informations diffusées par Rai News 24 cet après-midi à 16 h 11, le Bureau de presse du Saint-Siège dément qu’il y ait eu hier une rencontre entre le Saint-Père et les cardinaux Gianfranco Ghirlanda et Pietro Parolin.