Rome a accueilli les 10 et 11 février 2025 la 7e édition du Forum des Peuples Autochtones du Fonds International de Développement Agricole (FIDA). Cet événement, dédié à la reconnaissance des droits et des aspirations des peuples autochtones, a reçu un message édifiant du pape François. Le Souverain Pontife a loué cette rencontre, la qualifiant d’ « espace significatif de débat, d’étude et de réflexion sur les priorités, les préoccupations et les justes aspirations des communautés autochtones ».
Mgr Fernando Chica Arellano livrant le message su Saint-Père au JLIFAD © JLIFAD
Lors de cette rencontre, le message du Pape, adressé à Myrna Cunningham, présidente du Comité de pilotage du Forum, a été lu à l’assemblée par Mgr Fernando Chica Arellano, observateur permanent du Saint-Siège auprès de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), du FIDA et du PAM (Programme alimentaire mondial).
Un appel à la reconnaissance des savoirs ancestraux
Le thème de cette année, « Le droit des peuples autochtones à l’autodétermination : une voie vers la sécurité alimentaire et la souveraineté », a mis en lumière l’apport inestimable de ces communautés à l’humanité. Le pape a insisté sur la richesse de leurs traditions et de leur héritage : « Nous devons reconnaître la valeur des peuples autochtones ainsi que le patrimoine ancestral de connaissances et de pratiques qui enrichissent positivement la grande famille humaine ».
Dans un monde confronté à des crises écologiques et alimentaires, les modes de vie et de gestion des ressources naturels propres aux peuples autochtones apparaissent comme des solutions inspirantes. Le Saint-Père voit en eux un « horizon d’espoir dans la période actuelle, marquée par des défis intenses et complexes ».
Un cri d’alarme contre l’accaparement des terres
JLIFAD 2025 © JLIFAD
Mais la préservation de ces savoirs et de cette culture nécessite une protection réelle contre les menaces croissantes. « La reconnaissance de la valeur de la contribution des peuples autochtones à la société passe par la sauvegarde de leur existence et des ressources naturelles dont ils ont besoin pour vivre », a averti le pape François. Il a dénoncé la spoliation dont sont victimes ces peuples, notamment « l’accaparement croissant des terres agricoles par les multinationales, les grands investisseurs et les États ». Ces pratiques, a-t-il souligné, menacent le droit des communautés locales à une vie digne.
La terre, l’eau et la nourriture : au-delà de simples biens
Défenseur fervent de l’écologie intégrale, le pape a rappelé que les ressources naturelles « ne sont pas de simples biens, mais la base même de la vie et de la relation de ces peuples avec la nature ». Leur protection n’est donc « pas seulement une question de justice, mais la garantie d’un avenir durable pour tous ».
Le Saint-Père n’a pas manqué d’exhorter les gouvernements à prendre les mesures nécessaires pour assurer un avenir juste et solidaire, appelant à une humanité « ensemble à la recherche du bien commun, afin que personne ne soit exclu et que personne ne soit laissé pour compte ».
Un engagement moral pour l’avenir
Les paroles du pape François résonnent comme un rappel urgent de l’engagement que la société doit prendre envers les peuples autochtones. Dans un monde où la marchandisation des ressources menace les cultures et la dignité humaine, son message invite à une prise de conscience collective : préserver les peuples autochtones, c’est aussi préserver notre humanité.
