Saint Benoît est le patron principal et le protecteur de l'Europe © notrehistoireavecmarie.com

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Il y a 60 ans, saint Benoît était proclamé patron de l’Europe

Redonner à l’Europe cet « idéal d’unité spirituelle »

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Le 24 octobre 1964, le pape Paul VI proclamait saint Benoît patron et protecteur de l’Europe. Six ans auparavant, Pie XII l’avait déjà nommé « Père de l’Europe », pour avoir inspiré au continent la recherche d’unité et de justice en cette période d’après-guerre.

Père du monachisme en Occident, saint Benoît de Nursie est fêté le 11 juillet. Il a fondé au 6e siècle l’ordre des Bénédictins, qui a façonné le visage chrétien de l’Europe à travers les siècles. Sa « règle », écrite sur le Mont-Cassin en Italie, a été adoptée par de très nombreux monastères.

Que saint Benoît puisse parvenir « à dissiper les ténèbres et à irradier le don de la paix » © Wikipédia.org

Que saint Benoît puisse parvenir « à dissiper les ténèbres et à irradier le don de la paix » © Wikipédia.org

Si saint Benoît est le « patron principal » de l’Europe, il n’est pas le seul. Avec lui, cinq autres saints ont été choisis successivement par les papes Paul VI et Jean-Paul II, en 1964, 1980 et 1999, dans le contexte de la construction européenne : saints Cyrille et Méthode, sainte Brigitte de Suède, sainte Catherine de Sienne et sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix.

Ferment d’unification 

En 1964, le continent européen était à la recherche d’une nouvelle identité, et avait besoin d’un renouveau éthique et spirituel. En plein Concile Vatican II, le pape Paul VI a lui-même souhaité mettre l’Europe sous le patronage de saint Benoît pour lui donner un ferment d’unification sous le signe de la foi.

Dans son allocution Pacis nuntius du 24 octobre 1964, depuis le Mont-Cassin où il consacrait la basilique restaurée du monastère bénédictin, le pape a souhaité solennellement que saint Benoît puisse parvenir « à dissiper les ténèbres et à irradier le don de la paix ».

Il l’a donc placé au centre du projet européen et l’a désigné comme un facteur de civilisation chrétienne. « C’est pour que cet idéal de l’unité spirituelle de l’Europe soit désormais sacré et intangible pour les hommes d’aujourd’hui » a t-il déclaré, « ceux qui peuvent agir et ceux qui ne peuvent que désirer, pour que ne leur manque pas l’aide d’en haut, pour mettre cet idéal en pratique par d’heureuses décisions, que nous avons voulu proclamer saint Benoît patron et protecteur de l’Europe. »

« Affirmer avec force les racines chrétiennes de l’Europe »

Abbaye du Mont-Cassin en Italie, fondée par Benoît de Nursie en 529, le berceau de l’ordre des Bénédictins © Vatican Media

Abbaye du Mont-Cassin en Italie, fondée par Benoît de Nursie en 529, le berceau de l’ordre des Bénédictins © Vatican Media

Pour Françoise Chapon, membre du comité de direction de l’association Saint-Benoît patron de l’Europe, il est important de remettre demander l’intercession de saint Benoît pour affirmer « avec force les racines chrétiennes de l’Europe. »

« On a abandonné toute la spiritualité et la notion de transcendance. Pour faire l’Europe, il faut des structures juridiques, politiques, bien entendu, mais il faut aussi retrouver une dimension spirituelle. Remettre donc l’homme au centre du monde, mais aussi avoir une transcendance au-dessus de lui » a-t-elle expliqué, ce 16 mai 2024.

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Anne van Merris

Anne van Merris est journaliste, formée à l’Institut de journalisme européen Robert Schuman à Bruxelles. Elle est mariée et mère de quatre enfants.

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