Le père Rodrigue Gbédjinou, directeur l’École d’initiation théologique et pastorale (EITP) de Cotonou au Bénin © Judicaël Djidjoho

Le père Rodrigue Gbédjinou, directeur l’École d’initiation théologique et pastorale (EITP) de Cotonou au Bénin © Judicaël Djidjoho

Synode sur la synodalité, des défis de l’Église et de l’Église en Afrique

Vision du père Rodrigue Gbédjinou, directeur l’École d’initiation théologique et pastorale (EITP) au Bénin

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Quel est l’avenir de ce Synode sur la synodalité, ce synode grevé de fortes espérances et d’attentes complexes, les unes et les autres mêlées de légitimes interrogations ?

Quel est l’avenir de ce Synode sur la synodalité, ce synode défini comme celui de l’avenir de l’Église ? Si « Église et Synode sont synonymes » (Saint Jean-Chrysostome), évoquer le synode comme avenir revient à parler de l’avenir de l’Église. Pour son avenir, l’Église doit-elle partir du monde ou plutôt redécouvrir son propre mystère pour en dégager les implications concrètes pour la société ? Toute l’Église est ainsi placée face à son avenir.

Quel est l’avenir de ce Synode sur la synodalité, ce synode dont les résultats impacteront d’une certaine manière la vie de l’Église ? Mais pour un impact efficient, s’interroger sur les sources et ressources de l’Église est déterminant. L’Église forme avec le Christ, le Christus totus. Un des signes évidents de l’amour pour le Christ consiste alors en l’amour de l’Église, son Corps (…). L’avenir de l’Église ne provient donc principalement que de « Celui qui est la Tête, le Christ, dont le Corps tout entier reçoit concorde et cohésion par toutes sortes de jointures qui le nourrissent et l’actionnent selon le rôle de chaque partie, opérant ainsi sa croissance et se construisant lui-même, dans la charité » (Ép 4, 15-16) ou de « la Tête dont le Corps tout entier reçoit nourriture et cohésion, par les jointures et ligaments, pour réaliser sa croissance en Dieu » (Col 2, 18-19). Aussi est-il important de retourner à la nature de l’Église pour éviter que perdurent diverses méprises nées également de la marche synodale.

La synodalité en acte découle de la nature de l’Église , mais aussi des rapports entre l’Église universelle et les églises particulières, définis par LG 23* sous le paradigme de l’ex quibus et de l’in quibus. Ce livre Le synode sur la synodalité. Défis pour l’Église et chance pour l’Église en Afrique (R. Gbédjinou, Octobre 2024) dont nous livrons des extraits permet d’appréhender les défis de l’Église, de l’Église en Afrique et de l’Église en Afrique dans l’Église. L’Église a des défis de survie dans un Occident en mutations rapides : doit-elle s’adapter à ces changements ? L’Église a des défis de prise en charge dans une Afrique pleine de défis : quel est l’état de l’Afrique et de l’Église en Afrique ? 1

Au regard des graves défis de l’Église et de ceux de l’Église en Afrique 2 , ce livre propose dix pôles indicateurs pour l’avènement d’une Église synodale, regroupés en trois jalons :

1- Fondamentaux

  • relation à la Trinité,
  • connaissance et contemplation du mystère de l’Église ,
  • nous ecclésial) ;

2- Implications

  • témoignage de la vérité,
  • souci des plus faibles,
  • exercice du pouvoir comme service,
  • esprit de participation, de coopération et de représentation) ;

3- Applications

  • pensée en profondeur,
  • meilleure répartition des biens,
  • communion par la médiation et la réconciliation.

On ne peut réformer l’Église sans la référer à son fondateur, à ses fondamentaux, c’est-à-dire à son mystère.

 

Père Rodrigue GBEDJINOU

Directeur de l’École d’Initiation Théologique et Pastorale (Cotonou, Bénin)

 

1 Cf. R. GBÉDJINOU, L’Afrique a-t-elle un avenir avec l’Église ? Leurres et lueurs, Les Éditions IdS, Cotonou, 2011, 52.

2 Cf. R. GBÉDJINOU, « Le synode, défi et avenir pour les Églises en Afrique », in Réflexion et Action 14 (2023) 141-161.

LG: Lumen Gentium

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Rédaction

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