A l’occasion du Congrès National de la Société Italienne de Chirurgie, le mercredi 16 octobre au matin, le Pape François a reçu en audience les participants au congrès. Voici une traduction en français, préparée par ZENIT, des paroles du Pape. Dans une partie de cette traduction, il répond à la question posée dans le titre de l’article.
Chers frères et sœurs, bonjour. Je suis heureux de vous rencontrer à l’occasion du 126e Congrès National de la Société Italienne de Chirurgie, intitulé « L’avenir du chirurgien – le chirurgien de l’avenir », qui se tient ici à Rome. Je salue cordialement le Président de la Société, les membres du Conseil et vous tous.
Qui parle d’avenir, parle d’espoir, de projet, d’engagement. Vous avez développé un thème précieux. Et en ce sens, votre travail est précieux pour l’homme, qui est une créature belle et fragile, une créature avide de vie et d’avenir et en même temps si vulnérable. C’est pourquoi il est important que votre style soit toujours humain et professionnel, celui de quelqu’un qui se soucie de celui qui souffre, afin de le prendre au sérieux avant tout, en combinant compétence et déontologie dans toutes vos interventions, selon la culture de la santé, qui est un service à la personne tout entière. Pensez à l’avenir du chirurgien en partant d’une culture de dévouement au frère, surtout s’il est pauvre et marginalisé. C’est toujours l’homme qui vit et meurt, qui souffre et qui guérit, et pas seulement ses organes ou ses tissus.
Au contraire, le risque existe, même pour les médecins, de perdre leur vocation en se plaçant en dehors de cette alliance thérapeutique qui place la personne malade ou blessée au centre. En effet, la médecine moderne a parfois tendance à trop se focaliser sur la dimension physique de l’homme, au lieu de le considérer dans sa globalité et son unicité. Ainsi, le corps devient un objet nu de recherche scientifique et de manipulation technique, au détriment du patient, qui est relégué au second plan. Au contraire, la science est faite pour l’homme, et non l’homme pour la science ! Une science humaine.
Aujourd’hui, alors que la chirurgie fait appel à de nombreuses nouvelles technologies, dont l’intelligence artificielle, il ne faut jamais oublier que rien ne peut se faire sans la « main » du chirurgien. Chirurgie signifie « travail fait à la main », « opération de la main ». Et c’est bien de cela qu’il s’agit : pour guérir, les chirurgiens doivent blesser, couper. Par conséquent, lorsque vous tenez dans vos mains le corps de l’homme, créé à l’image de Dieu, agissez comme des « artisans de la santé », en opérant les autres avec le même soin que vous aimeriez qu’on vous accorde. Réfléchissez aux gestes que, en tant que professionnels, vous mettrez en pratique, ensemble, en équipe avec vos coopérateurs, et n’ayez pas peur de promouvoir, surtout auprès des jeunes, la formation humaine, scientifique, technologique et psychologique : c’est de là que viendront les meilleures caractéristiques des futurs chirurgiens.
Votre travail et votre mission seront toujours très importants : je vous invite donc à être les gardiens de la vie de ceux qui souffrent. Même si une personne ne peut pas être guérie, elle peut toujours l’être, afin que personne ne se considère ou ne se sente jamais rejeté.
À cet égard, chers chirurgiens, je voudrais conclure en vous donnant une icône qui peut inspirer l’avenir de votre profession : l’icône de Jésus, médecin des âmes et des corps – c’est-à-dire de l’homme tout entier – racontée dans la parabole du Bon Samaritain (cf. Lc 10, 30-37). Dans cette parabole, le soignant voit et s’arrête sans se presser : il a compassion de celui qu’il rencontre, s’approche de lui et panse ses plaies. Il voit, il compatit, il s’approche et panse leurs plaies. Ce sont ces attitudes que je vous recommande : voir avec amour, avoir de la compassion, s’approcher et soigner. C’est ainsi que tout bon médecin devient le prochain de son patient.
Merci pour tout ce que vous faites, même au prix de tant de sacrifices. Je vous encourage à vous consacrer avec passion à l’humanité souffrante, dont nous faisons tous partie. Que Marie, la mère des malades, accompagne votre service et vous réconforte dans les fatigues du travail et de la recherche. Je bénis chacun de vous, vos familles et tous les travailleurs de la santé qui collaborent avec votre Société. Et n’oubliez pas de prier pour moi : mais priez pour… Merci !
Traduction réalisée par ZENIT