Au cours de l'entretien, les deux dirigeants ont abordé des questions d'importance mondiale © La Razón

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Le président espagnol invite le pape aux Canaries et à Séville

Autre sujet abordé : la laïcisation de la « Vallée des morts »

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Le président espagnol a défendu la position de son gouvernement lors de cette rencontre, soulignant la « volonté de parvenir à un accord » avec l’Église catholique sur ce sujet et sur d’autres, comme le rapport sur les abus sexuels dans l’Église rédigé par le Défenseur du peuple.

Dans le cadre d’une visite visant à renforcer les relations entre l’Espagne et le Vatican, le président du gouvernement socialo-communiste, Pedro Sánchez, a adressé une invitation officielle au pape François pour qu’il se rende aux îles Canaries, une communauté du Royaume d’Espagne. Cette proposition intervient dans un contexte où la région fait l’objet d’une attention croissante de la part de la communauté internationale, notamment en raison de son rôle central dans la crise migratoire. « L’intérêt du Saint-Siège à connaître la réalité des habitants des îles Canaries et leur solidarité face à l’arrivée massive d’immigrants sur leurs côtes est évident », a déclaré M. Sánchez, qui s’est montré optimiste après sa rencontre avec le Saint-Père.

La rencontre entre M. Sánchez et le pape François, qui s’est tenue le vendredi 11 octobre au palais apostolique du Vatican, a duré 35 minutes. Au cours de la conversation, les deux dirigeants ont abordé des questions d’importance mondiale, telles que la recherche de la paix dans les conflits armés, en mettant l’accent sur l’Ukraine et la Terre Sainte. Le pape a également exprimé son profond intérêt pour la politique migratoire suivie par le gouvernement espagnol au cours des six dernières années, reconnaissant les défis auxquels le pays est confronté.

La visite au Vatican : impulsion pour un agenda politique controversé

Après l’audience avec le souverain pontife, M. Sánchez a rencontré le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Vatican, pour discuter de questions plus délicates, notamment la sécularisation de la Vallée des morts. Ce projet, envisagé dans la loi sur la Mémoire démocratique, a été l’un des points les plus controversés du gouvernement de M. Sánchez, car il implique la re signification du monument, ce qui inclut l’expulsion de la communauté bénédictine qui habite les lieux.

Le président espagnol a défendu la position de son gouvernement lors de cette réunion, soulignant la « volonté de parvenir à un accord » avec l’Église catholique sur ce sujet et sur d’autres, comme le rapport sur les abus sexuels dans l’Église préparé par le Médiateur. Ce rapport a été critiqué par la Conférence Épiscopale Espagnole (CEE), qui le considère comme injuste et discriminatoire, estimant il ne couvre pas de manière adéquate toutes les victimes d’abus sexuels.

La position du Gouvernement et du Vatican 

Malgré les tensions historiques entre le gouvernement espagnol et l’Eglise catholique, les deux parties ont exprimé leur désir de maintenir un dialogue fructueux et de rechercher des accords pour traiter les questions en suspens. « Nous voulons mettre en œuvre les recommandations du rapport du Médiateur en collaboration avec l’Eglise, en respectant toujours le dialogue et les compétences de chaque institution », a déclaré M. Sánchez.

Toutefois, la CEE a fermement rejeté certains aspects du plan gouvernemental, arguant qu’il singularise injustement l’Église dans son ensemble, sans garanties juridiques suffisantes. Malgré cela, le Vatican a souligné le climat cordial de la réunion et la volonté des deux parties de trouver un terrain d’entente sur les questions d’intérêt commun.

Une rencontre marquée par des désaccords idéologiques

La rencontre entre M. Sánchez et le pape François a lieu dans un contexte de tension, en raison des politiques du gouvernement espagnol qui, à plusieurs reprises, sont entrées en conflit avec les enseignements et les principes de l’Église. De l’approbation de la loi sur l’euthanasie à la promotion de lois liées à l’idéologie LGBT, le gouvernement de M. Sánchez a promu des réformes qui, pour de nombreux secteurs catholiques, constituent un affront direct à la conception chrétienne.

À cela s’ajoute l’élimination du crime contre les sentiments religieux et d’autres mesures qui ont été considérées comme une tentative de sécularisation de la vie publique en Espagne. L’un des exemples les plus symboliques est le projet de loi visant à redonner du sens à la Vallée des morts, une initiative qui a été interprétée par l’Église comme une ingérence dans les affaires religieuses.

Vers une éventuelle visite du pape aux Canaries

Bien que les relations entre le Gouvernement Sánchez et l’Église catholique soient encore marquées par des désaccords, l’invitation au pape François à visiter les Îles Canaries pourrait ouvrir une nouvelle étape de coopération. Cette visite permettrait au Souverain Pontife de découvrir de première main la réalité de l’une des régions les plus touchées par la crise migratoire, une question qui a été au cœur du pontificat de François, qui a plaidé à plusieurs reprises en faveur d’une plus grande solidarité avec les migrants.

L’éventuelle visite du pape serait également l’occasion d’approfondir le dialogue entre le gouvernement espagnol et le Vatican dans la recherche de solutions aux défis communs, notamment la crise migratoire et le rôle de l’Eglise dans une société de plus en plus sécularisée. 

En résumé, la rencontre entre Pedro Sánchez et le pape François a clairement montré que, malgré les différences idéologiques, les deux parties sont prêtes à dialoguer pour parvenir à une compréhension mutuelle. Bien que des tensions subsistent sur des questions essentielles telles que la Vallée des morts et les abus sexuels dans l’Église, l’éventuelle visite du pape aux îles Canaries pourrait ouvrir un nouveau chapitre dans les relations bilatérales.

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Rédaction

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