Seuls 51 % des électeurs religieux sont susceptibles de voter en novembre © Telemundo El Paso

L’indifférence des électeurs chrétiens pourrait influencer les élections américaines de 2024

Selon une enquête pré-électorale menée par l’Université Chrétienne d’Arizona

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À l’approche des élections américaines de 2024, une tendance surprenante pourrait avoir un impact profond sur le résultat : un sentiment croissant d’apathie parmi les électeurs chrétiens. Une enquête pré-électorale menée par le Cultural Research Center de l’Université chrétienne d’Arizona révèle que seuls 51 % des électeurs croyants sont susceptibles de voter en novembre, un chiffre qui pourrait avoir une influence considérable sur les élections nationales et locales.

Des millions de chrétiens ne votent pas 

Le rapport estime que sur les 104 millions d’électeurs croyants, 32 millions de pratiquants réguliers – ceux qui assistent fréquemment à des offices chrétiens – ne se rendront pas aux urnes. Parmi eux, 14 millions de membres de congrégations évangéliques. Ces chiffres mettent en évidence un décalage entre l’influence potentielle des électeurs chrétiens et leur participation réelle au processus démocratique.

 Pourquoi ce désengagement ?

Plusieurs facteurs contribuent à ce désengagement croissant. Pour beaucoup, le mécontentement à l’égard du climat politique et des candidats est un problème majeur. L’enquête a révélé que 68 % des personnes interrogées se désintéressent totalement de la politique, tandis que 57 % d’entre elles ont indiqué qu’elles n’aimaient pas les principaux candidats. En outre, plus de la moitié d’entre eux (55 %) estiment qu’aucun des candidats ne reflète véritablement leurs opinions les plus importantes, et 52 % pensent que leur vote ne fera pas de différence. 

Cependant, le rapport met également en évidence une raison plus préoccupante : l’échec des églises à engager leurs fidèles dans des discussions sur la responsabilité civique. Selon l’enquête, seules 56% des églises ont pris la décision d’encourager leurs fidèles à voter, et moins de la moitié d’entre elles ont dispensé des enseignements sur des questions sociales essentielles. Les sermons abordant la perspective biblique sur des sujets tels que l’avortement, le mariage homosexuel et l’application de la loi ont été rares, moins de la moitié des fidèles déclarant avoir entendu des enseignements sur ces sujets au cours des deux dernières années.

Un appel au Leadership en chaire

 Le président de l’Université chrétienne d’Arizona, Len Munsil, estime que les églises ont manqué l’occasion de guider leurs membres à travers les complexités de la politique moderne. Si de nombreux chrétiens ne veulent pas qu’on leur dise « comment » voter, ils veulent comprendre « pourquoi » le vote est important d’un point de vue biblique. L’enquête souligne que les chrétiens souhaitent que leurs églises offrent davantage d’instructions sur la manière d’appliquer leur foi aux questions politiques et sociales. 

Munsil a mis en exergue Proverbes 29, 2, qui dit : « Quand les justes dominent, le peuple se réjouit ; mais quand les méchants dominent, le peuple gémit ». Si les pasteurs et les responsables d’église n’interviennent pas pour encourager la participation civique et offrir un éclairage biblique sur les décisions politiques, il sera difficile d’obtenir le type de leadership qui apporte des changements positifs à la société, prévient M. Munsil. 

Impact potentiel sur les élections de 2024   

La course de 2024 s’annonçant très disputée, l’absence de millions d’électeurs chrétiens pourrait avoir un effet significatif sur le résultat. Lors des élections de 2020, la marge de victoire entre Donald Trump et Joe Biden n’était que de sept millions de voix. La bataille pour les États clés était encore plus serrée, avec une marge moyenne de seulement 60 000 voix par État déterminant, près de 40 % des votes électoraux nécessaires pour gagner.

 Les enjeux sont encore plus importants en 2024, car ces 32 millions de fidèles susceptibles de ne pas voter représentent un bloc qui pourrait changer la donne et faire basculer l’élection dans un sens ou dans l’autre. Au-delà de la présidence, leur absence pourrait également faire pencher la balance lors d’innombrables élections locales et d’État, ainsi que sur des mesures électorales cruciales portant sur des questions telles que l’éducation, les soins de santé et la politique économique.

 Une conséquence plus large pour la société

Munsil prévient que les conséquences du désengagement des chrétiens vont au-delà des résultats électoraux. En choisissant de ne pas voter, les chrétiens risquent de permettre que les décisions politiques soient prises sans l’influence des valeurs bibliques. Il en résulte, selon lui, une société de plus en plus façonnée par des points de vue séculiers plutôt que par des principes fondés sur la foi. 

Alors que Munsil et d’autres responsables religieux exhortent les chrétiens à considérer le vote comme un devoir civique et une responsabilité morale, la question demeure : les églises se montreront-elles à la hauteur et raviveront-elles l’engagement civique parmi leurs fidèles ? Ou bien les élections de 2024 seront-elles un nouvel exemple d’une occasion manquée pour les électeurs chrétiens de façonner l’avenir de leur nation ?

Le jour de l’élection approchant à grands pas, la réponse à cette question pourrait déterminer non seulement le résultat du vote, mais aussi l’orientation de la société américaine dans les années à venir.

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Rédaction

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