L'évêque libanais maronite témoigne de la souffrance du Liban et de l'importance du pardon © vaticannews.va

L'évêque libanais maronite témoigne de la souffrance du Liban et de l'importance du pardon © vaticannews.va

Mgr Khairallah au Synode : « Je viens ici pour parler du pardon »

L’évêque maronite libanais s’exprime sur l’importance du pardon

Share this Entry

 

Mgr Mounir Khairalla, évêque maronite de Batroun au Liban, est l’un des représentants des Églises catholiques orientales lors de cette deuxième session du Synode des évêques.

« Je viens ici pour parler du pardon et de la réconciliation, alors que mon pays et mon peuple souffrent et subissent les conséquences des guerres, des conflits, de la violence, de la vengeance et de la haine » a-t-il déclaré ce 5 octobre 2024, lors d’une conférence de presse donnée au Vatican.

« Le Liban est un message de paix et doit le rester » © diocese-saintetienne.fr

« Le Liban est un message de paix et doit le rester » © diocese-saintetienne.fr

Un « pardon difficile, mais pas impossible » 

Éparche de Batroun, au nord de Beyrouth, Mgr Khairallah a lui-même vécu un chemin de pardon. Après l’assassinat brutal de ses parents, alors qu’il n’avait que cinq ans, une tante religieuse est allée le chercher avec ses frères et sœurs, et les a emmenés dans son monastère. Dans l’église, elle les a invités à s’agenouiller et à prier Dieu pour la miséricorde.

« Ne prions pas tant pour vos parents, ce sont des martyrs devant Dieu » a t-elle dit aux enfants, « prions plutôt pour ceux qui les ont tués et cherchons à pardonner tout au long de notre vie. C’est ainsi que vous serez les enfants de votre Père qui est aux cieux. »

Il a ensuite expliqué que « le pardon est difficile, mais pas impossible » : « Et je vous dis encore : tous ceux qui nous font la guerre, que nous considérons comme des ennemis – israéliens, palestiniens, syriens, de toutes nationalités – ce ne sont pas des ennemis, pourquoi ? Parce que ceux qui fomentent la guerre n’ont pas d’identité, pas de confession, pas de religion ; mais les autres, les peuples, veulent la paix, veulent vivre en paix sur la terre de la paix de Jésus-Christ, Roi de la Paix ».

 « Nous sommes capables de construire la paix »

« Assez ! Assez de cette vengeance, de cette haine, de ces guerres, assez ! » a déclaré l’évêque, qui invite son peuple à construire la paix pour le bien des enfants et des générations futures. « Le Liban est un message de paix et doit le rester. C’est le seul pays du Moyen-Orient où les chrétiens, les musulmans et les juifs peuvent vivre ensemble, dans le respect de leurs diversités, dans une nation qui est une ‘nation modèle’, comme l’a dit le pape Benoît XVI. »

Mgr Mounir Khairalla a ensuite salué l’initiative du pape qui a démarré le Synode avec le thème du pardon, notamment lors de la veillée pénitentielle du 2 octobre dernier. « Le pape a demandé à toute l’Église de commencer à vivre le pardon, la réconciliation, la conversion personnelle et communautaire pour marcher ensemble vers la construction du royaume de Dieu. Oui, nous voulons le faire, nous pouvons le faire ! »

Share this Entry

Anne van Merris

Anne van Merris est journaliste, formée à l’Institut de journalisme européen Robert Schuman à Bruxelles. Elle est mariée et mère de quatre enfants.

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel