Ce 20 août 2024, le Parlement ukrainien a voté un projet de loi interdisant la présence en Ukraine de l’Église orthodoxe liée au Patriarcat de Moscou. Promulguée par le président Zelensky, cette loi exige la suppression, dans les mois à venir, de toutes les paroisses encore en lien direct avec la Russie.
Les raisons invoquées par le gouvernement ukrainien sont des raisons de sécurité dans ce pays en guerre, et le souci de couper tout échange avec le pays envahisseur. Beaucoup de communautés orthodoxes ont rompu tout lien avec la Russie dès le mois de mai 2022, quelques temps après l’offensive.
« Je crains pour la liberté de ceux qui prient », a dit le pape François après la prière de l’Angélus, ce dimanche 25 août. Le Saint-Père s’inquiète d’une telle loi qui empêchera des millions de chrétiens de pratiquer leur culte comme ils le souhaitent. « Ceux qui prient vraiment prient toujours pour tous. On ne commet pas le mal parce qu’on prie. Si quelqu’un commet le mal contre son peuple, il en sera coupable, mais il ne peut pas avoir commis le mal parce qu’il a prié. »
« Que ceux qui veulent prier puissent le faire dans ce qu’ils considèrent comme leur Église. S’il vous plaît, qu’aucune Église chrétienne ne soit supprimée directement ou indirectement. Les Églises ne doivent pas être touchées », a ajouté le pape François.
L’Église orthodoxe est divisée en Ukraine. Depuis 2018, deux Églises cohabitent dans le pays : l’Église orthodoxe d’Ukraine, une communauté autocéphale reconnue par Constantinople avec plus de 20 millions de fidèles, et l’Église orthodoxe rattachée au Patriarcat de Moscou, qui compte près de 14 millions de paroissiens.