Source : Bulletins N° 629 & 630
Chers frères et sœurs, bon dimanche !
Aujourd’hui, l’Évangile de la liturgie (Jn 6, 60-69) nous rapporte la célèbre réponse de saint Pierre, qui dit à Jésus : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. » (Jn 6, 68) C’est une très belle expression, qui témoigne de l’amitié et de la confiance qui le lient au Christ, avec les autres disciples. « Seigneur, à qui pouvons-nous nous adresser ? Tu as les paroles de la vie éternelle ». Magnifique.
Pierre prononce ces paroles à un moment critique. Jésus vient de terminer un discours, dans lequel il a dit qu’il était le « pain descendu du ciel » (cf. Jn 6,41). C’est un langage difficile à comprendre pour les gens, et beaucoup, même parmi les disciples qui le suivaient, l’abandonnent parce qu’ils ne comprennent pas.
Les Douze, en revanche, sont restés lui. Ils sont restés parce qu’ils ont trouvé en lui « les paroles de la vie éternelle ». Ils l’ont entendu prêcher, ils ont vu les miracles qu’il a accomplis et ils continuent à partager avec lui les moments publics et l’intimité de la vie quotidienne (cf. Mc 3,7-19).
Ils ne comprennent pas toujours ce que le Maître dit et fait. Parfois ils ont du mal à accepter les paradoxes de son amour (cf. Mt 5, 38-48), les exigences extrêmes de sa miséricorde (cf. Mt 18, 21-22), la radicalité de sa façon de se donner à tous. Ce n’est pas facile à comprendre pour eux, mais ils sont fidèles. Les choix de Jésus vont souvent au-delà de la mentalité commune, au-delà des canons mêmes de la religion institutionnelle et des traditions, au point de créer des situations provocantes et embarrassantes (cf. Mt 15, 12). Il n’est pas facile de le suivre.
Pourtant, parmi les nombreux maîtres de l’époque, Pierre et les autres apôtres n’ont trouvé qu’en lui la réponse à la soif de vie, de joie, d’amour qui les anime. Ce n’est que grâce à lui qu’ils ont fait l’expérience de la plénitude de vie qu’ils recherchent, au-delà des limites du péché et même de la mort. C’est pourquoi ils ne s’en vont pas. Au contraire, tous sauf un, malgré de nombreuses chutes et repentances, resteront avec lui jusqu’à la fin (cf. Jn 17,12).
Et, frères et sœurs, cela nous concerne également. Pour nous aussi, en effet, il n’est pas facile de suivre le Seigneur, de comprendre sa manière d’agir, de faire nôtres ses critères et ses exemples. Ce n’est pas facile pour nous. Cependant, plus nous nous rapprochons de lui – plus nous adhérons à son Évangile, recevons sa grâce dans les sacrements, restons en sa compagnie dans la prière, l’imitons dans l’humilité et la charité – plus nous expérimentons la beauté de l’avoir comme Ami, et réalisons que lui seul détient les « paroles de la vie éternelle ».
Alors, demandons-nous : jusqu’où Jésus est-il présent dans ma vie ? Jusqu’à quel point je me laisse toucher et émouvoir par ses paroles ? Puis-je dire qu’elles sont aussi pour moi des « paroles de vie » ? À toi, mon frère, ma sœur, je demande : les paroles de Jésus sont-elles pour toi – et aussi pour moi – des paroles de vie éternelle ?
Que Marie, qui a accueilli dans sa chair Jésus, le Verbe de Dieu, nous aide à l’écouter et à ne jamais le quitter.