Statue de saint Pierre dans la basilique Saint-Pierre de Rome © Zenit

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Pourquoi le Pape est-il Pierre ?

Sept questions sur l’origine, la mission et l’autorité du Pontife Romain, par l’Opus Dei

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Première publication le 21 février 2024 sur www.opusdei.org

En ce temps de Carême, on peut trouver de nombreux textes pour nourrir notre foi et nous aider à avancer sur notre chemin vers Pâques. L’Opus Dei, propose une réflexion autour de la personne du pape, successeur de Pierre. Ci-dessous, l’intégralité du texte.

Les catholiques professent l’obéissance au pape, en tant que successeur légitime de Pierre, et le considèrent comme le représentant de notre Seigneur Jésus-Christ ici sur terre. Au vu de cette déclaration, certains se demandent aujourd’hui : d’où vient l’autorité du pape ? N’est-il pas un homme ? L’infaillibilité signifie-t-elle que le pape ne peut pas se tromper

1. Si le Christ est le chef de l’Église, pourquoi dit-on que saint Pierre est le chef de l’Église ?

En plusieurs endroits de l’Écriture, il est écrit que le Christ a nommé saint Pierre comme chef de l’Église : le Christ, en instituant les Douze, « a formé une sorte de collège ou de groupe stable et, choisissant Pierre parmi eux, l’a placé à sa tête » (LG 19). (Catéchisme de l’Église catholique, 880)

« Le Seigneur a fait de Simon, auquel il a donné le nom de Pierre, et de lui seul, la pierre de son église. Il lui a donné les clés (cf. Mt 16, 18-19) ; il l’a fait pasteur de tout le troupeau (cf. Jn 21, 15-17). « Il est écrit que le collège des apôtres, uni à sa tête, a également reçu la fonction de lier et de délier donnée à Pierre » (LG 22). Cette charge pastorale de Pierre et des autres apôtres appartient à la fondation de l’Église. Il est poursuivi par les évêques sous la primauté du Pape ». (Catéchisme de l’Église catholique, 881).

Contempler le mystère :

On appelle le Pape ‘Vicaire du Christ’ car il gouverne l’Église en son nom.

Envers le pape, le vice-Christ sur la terre, tu dois montrer aussi le plus grand amour, la plus grande estime, la plus profonde vénération, en même temps que l’obéissance la plus soumise et la plus grande affection.

Nous autres catholiques, nous comprenons bien qu’après Dieu et notre Mère la très Sainte Vierge, c’est le Saint-Père qui vient en troisième lieu dans la hiérarchie de l’amour et de l’autorité. (Forge, 135)
Telle est l’Église du Christ, dont nous professons dans le symbole, l’unité, la sainteté, la catholicité et l’apostolicité ; Église que notre Sauveur, après sa résurrection, confia à Pierre pour qu’il en fût le pasteur, le chargeant, lui et les autres apôtres, de la répandre et de la gouverner ; Église qu’il érigea pour toujours comme colonne et fondement de la vérité (Concile Vatican II, constitution dogmatique Lumen gentium, 8). (Aimer l’Église, 19)

2. Pourquoi le pape est-il le successeur de Pierre ?

Le Pape est le successeur légitime de Saint Pierre, car le Christ a nommé Saint Pierre à la tête de son Église. Pierre, par volonté divine, établit sa résidence à Rome. Ainsi, par disposition divine, celui qui lui succède comme évêque de Rome lui succède également dans le gouvernement suprême de l’Église. (Catéchisme de l’Église catholique, cc. 882)

Contempler le mystère :

L’amour du Souverain Pontife doit être chez nous une passion merveilleuse, parce que nous voyons le Christ en lui. Si nous nous familiarisons avec le Seigneur dans la prière, nous irons de l’avant avec un regard clair qui nous permettra de découvrir l’action du Saint—Esprit (Aimer l’Église, 30)

Catholique, apostolique, romain ! — Il me plaît que tu sois très romain. Et que tu aies envie de faire ton “ pèlerinage à Rome ”, videre Petrum, pour voir Pierre. (Chemin, 520)

Je vénère de toutes mes forces la Rome de Pierre et de Paul, baignée du sang des martyrs, centre d’où sont partis vers le monde entier tant de propagateurs de la parole salvatrice du Christ. Être romain, ce n’est pas faire montre de particularisme, mais d’œcuménisme authentique ; cela implique le désir d’agrandir son cœur, de l’ouvrir à tous avec la soif rédemptrice du Christ, qui cherche tout le monde et accueille tout le monde, parce qu’il a été le premier à aimer tout le monde. (Aimer l’Église, 28)

3. Quelle est la mission du Pape ?

Les anciennes villes étaient entourées de murs. Et remettre les clés qui donnaient accès aux murs revenait à donner le pouvoir sur la ville. L’expression « donner les clés » équivaut à lui donner le pouvoir suprême sur son Église, qu’il appelle souvent « royaume des cieux ».

Le pape, évêque de Rome et successeur de Saint-Pierre, est le principe et le fondement perpétuel et visible de l’unité de l’Église. Il est le Vicaire du Christ, chef du collège des évêques et pasteur de toute l’Église, sur laquelle il a, par institution divine, un pouvoir plein, suprême, immédiat et universel. (Compendium du Catéchisme de l’Église catholique, 182)

L’évêque de l’Église romaine, en qui demeure la fonction que le Seigneur a singulièrement confiée à Pierre, premier des Apôtres, et qu’il devait transmettre à ses successeurs, est chef du collège des évêques, vicaire du Christ et pasteur de l’Église universelle sur la terre ; il a donc, en vertu de sa charge, un pouvoir ordinaire, qui est suprême, plein, immédiat et universel dans l’Église, et qu’il peut toujours exercer librement ». (Code de droit canonique, Canon 331).

Contempler le mystère :
Et telle est la mission permanente de Pierre : faire en sorte que l’Église ne s’identifie jamais avec une seule nation, avec une seule culture ou avec un seul État. Qu’elle soit toujours l’Église de tous. Qu’elle réunisse l’humanité au-delà de toute frontière et, au milieu des divisions de ce monde, qu’elle rende présente la paix de Dieu, la force réconciliatrice de son amour. Grâce à la technique qui est partout semblable, grâce au réseau mondial d’informations, ainsi que grâce à l’union d’intérêts communs, il existe aujourd’hui dans le monde de nouveaux modèles d’unité, qui font cependant aussi exploser de nouvelles oppositions et qui donnent une nouvelle impulsion aux anciennes. Face à cette unité externe, fondée sur les choses matérielles, nous avons d’autant plus besoin de l’unité intérieure, qui provient de la paix de Dieu – l’unité de tous ceux qui, à travers Jésus Christ, sont devenus frères et sœurs. Telle est la mission permanente de Pierre et également la tâche particulière confiée à l’Église de Rome.

(Benoît XVI, Homélie du 29 juin 2008)

Le voyage de saint Pierre à Rome, en tant que représentant des peuples du monde, est régi avant tout par le mot un : sa tâche est de créer l’unité du catholicisme, de l’Église composée de juifs et de païens, de l’Église de tous les peuples. Saint Pierre, qui selon l’ordre de Dieu avait été le premier à ouvrir la porte aux païens, laisse maintenant la présidence de l’Église judéo-chrétienne à Jacques le Mineur, pour se consacrer à sa véritable mission : le ministère pour l’unité de l’unique Église de Dieu formée par les Juifs et les païens. (Benoît XVI, Homélie du 29 juin 2008)

4. Que signifie le fait qu’on appelle le pape, vicaire du Christ ?

Le Pape est appelé le Vicaire du Christ parce gouverne en son nom l’Église. Vicaire vient des mots latins : vices agere, prendre la place. Il est le chef visible de l’Église, car il la gouverne avec la même autorité que le Christ, qui est le chef invisible. (Catéchisme de l’Église catholique, cc. 882)

5. Pourquoi l’appelle-t-on souverain pontife ?

Souverain Pontife signifie grand prêtre car il a en sa possession tous les pouvoirs spirituels dont le Christ a enrichi son Église. Le Souverain Pontife, évêque de Rome et successeur de Saint-Pierre, « est le principe et le fondement perpétuel et visible de l’unité, tant des évêques que de la multitude des fidèles » (LG 23)

Contempler le mystère :
Cette Église catholique est romaine. Comme je savoure ce mot : romaine ! Je me sens romain, parce que romain veut dire universel, catholique ; parce que cela m’amène à aimer tendrement le Pape, il dolce Cristo in terra, comme aimait à le répéter sainte Catherine de Sienne (Aimer l’Église, 28)
Cette considération que tu m’écrivais sur la loyauté me semblait bien adaptée à nombre de situations historiques, que le diable se charge de renouveler : « toute la journée, j’ai dans mon cœur, dans ma tête et sur mes lèvres une oraison jaculatoire : Rome! » (Sillon, 344)

Notre sainte Mère l’Église, dans un magnifique accroissement d’amour, répand la semence de l’Évangile dans le monde entier. De Rome à la périphérie.

— Lorsque tu participes à cette expansion, dans le monde entier, guide la périphérie vers le pape, afin que toute la terre ne soit qu’un seul troupeau sous un seul pasteur, un seul apostolat ! (Forge, 638)

6. Infaillible, signifie-t-il que le Pape ne peut se tromper en rien ?

Pour que le Peuple de Dieu reste dans la vérité qui le libère, le Christ a doté les pasteurs du charisme de l’infaillibilité en matière de foi et de morale. (Catéchisme de l’Église catholique, 890)

Le Pontife Romain, chef du collège épiscopal, jouit de cette infaillibilité en vertu de son ministère lorsque, en tant que Pasteur et Maître suprême de tous les fidèles qui confirme ses frères dans la foi, il proclame par un acte définitif la doctrine en matière de foi et de morale […] (Catéchisme de l’Église Catholique, 891)

Contempler le mystère : Le pouvoir suprême du Souverain Pontife et son infaillibilité lorsqu’il parle ex cathedra, ne sont pas une invention humaine : ils s’appuient sur la volonté fondationnelle explicite du Christ. Il est donc absurde d’opposer le gouvernement du Pape à celui des évêques, ou de réduire la valeur du Magistère pontifical au consentement des fidèles ! Rien ne lui est plus étranger que l’équilibre des pouvoirs ; les schémas humains n’ont pas d’utilité ici, pour attrayants ou fonctionnels qu’ils soient. Personne dans l’Église ne possède de par lui—même un pouvoir absolu, en tant qu’homme ; il n’y a pas dans l’Église d’autre chef que le Christ ; et le Christ a voulu établir un Vicaire — le Souverain Pontife — pour son Épouse en marche sur cette terre.
(Aimer l’Église, 30)

7. Quand l’infaillibilité du Magistère s’exerce-t-elle ?

L’infaillibilité du Magistère s’exerce lorsque le Pontife romain, en vertu de son autorité de Pasteur suprême de l’Église, ou le collège des évêques en communion avec le Pape, surtout lorsqu’il est réuni en Concile œcuménique, proclame par un acte définitif une doctrine concernant la foi ou les mœurs ; et aussi lorsque le Pape et les évêques, dans leur Magistère ordinaire, conviennent de proposer une doctrine comme définitive. Chaque fidèle doit adhérer à ces enseignements avec le don de la foi. (Compendium du Catéchisme de l’Église catholique, 185)

Contempler le mystère :
Chaque jour, fais grandir ta loyauté envers l’Église, le Pape, le Saint-Siège… Et avec un amour de plus en plus théologique ! (Sillon, 353)
La fidélité au Pontife romain implique une obligation claire et résolue : connaître la pensée du pape, telle qu’elle se manifeste dans les encycliques ou en d’autres documents, et faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que tous les catholiques écoutent le magistère du Saint-Père et ajustent leur manière de vivre à ces enseignements. (Forge, 633).
Accueille en toi la parole du pape, et que ton adhésion soit religieuse, humble, intérieure et efficace : fais-toi l’écho de sa parole ! (Forge, 133)

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Rédaction

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