La 15e édition du Festival international du film catholique « Mirabile Dictu » s’est achevée dans la soirée du 15 février à Rome, avec la cérémonie de remise des prix au Palazzo Cesi sur la via della Conciliazione, à quelques mètres du Vatican.
Conçu en 2010 par la réalisatrice et productrice Liana Marabini pour donner un espace aux producteurs et réalisateurs de films, documentaires, docufictions, séries télévisées, courts métrages et programmes qui promeuvent les valeurs morales universelles et les modèles positifs, le festival est né sous le haut patronage du Conseil pontifical pour la Culture – aujourd’hui Dicastère pour la Culture et l’Education – , représenté à la cérémonie par son sous-secrétaire, le Père Antonio Spadaro.
Cette année, plus de 2 000 œuvres ont été nominées, parmi lesquelles ont été sélectionnés les films finalistes provenant de neuf pays différents : Argentine, Chine, Espagne, États-Unis, France, Inde, Italie, Philippines et Pologne.
Le prix du meilleur film a été décerné à « La Sirvienta » de Pablo Moreno (Espagne) ; le prix du meilleur réalisateur ex-aequo, pour la première fois dans l’histoire du festival, à Eddie McClintock pour « Miracle at Manchester » (États-Unis) et à Jan Sobierajski pour « Called » (Pologne) ; le prix du meilleur court-métrage « Zatti, hermano nuestro » de Don Ricardo Campoli (Argentine) ; le prix du meilleur documentaire « Arma Christi : una crónica de la disidencia » de Victoria Darves-Bornoz (France).
Le prix de la Fondation Capax Dei a été décerné à « New Creation in Love » de Huayu Yang (Chine).
Les lauréats ont été désignés par un jury international présidé par la princesse et actrice Maria Pia Ruspoli (Italie) et composé du distributeur et producteur Norbert Blecha (Autriche), des journalistes Luca Caruso (Vatican) et Wlodzimierz Redzioch (Pologne), et de l’acteur Rupert Wynne-James (Royaume-Uni). Ils ont reçu le Poisson d’argent, inspiré du premier symbole chrétien. Les prix ont été remis par le journaliste Armando Torno.
Dans son discours d’introduction, le cardinal Gianfranco Ravasi, président émérite du Conseil pontifical pour la Culture, qui a accordé son soutien au festival depuis sa création, a félicité la présidente Marabini pour cette quinzième édition. Citant le dramaturge français Antonin Artaud, selon lequel « les films ne représentent que la peau de la réalité », c’est-à-dire « seulement la surface, sans aller plus en profondeur », il félicité Liana Marabini d’avoir toujours cherché au contraire à représenter aussi le Transcendant. « Pour reprendre les mots d’un grand peintre, Paul Klee, il faut « représenter dans le visible l’invisible qui est caché en lui », c’est-à-dire toujours essayer de trouver cette dimension plus lointaine et transcendante dans la réalité visible, a-t-il poursuivi. Je pense que c’est la caractéristique des grands films, des grands réalisateurs. Artaud lui-même, lorsqu’il est devenu acteur dans le film de Dreyer sur Jeanne d’Arc, s’est impliqué et a compris que le film n’est pas seulement une image de la réalité, mais aussi une fouille en profondeur, souvent à la recherche du grand mystère de la personne humaine, de l’histoire et, si vous voulez, aussi de la transcendance, de la divinité », a conclu le cardinal.
La présidente du festival, Liana Marabini, a remercié les personnes présentes, le jury – en particulier la présidente, la princesse Maria Pia Ruspoli, « pour le dévouement et le professionnalisme de son travail » – et les nombreux producteurs du monde entier qui ont proposé leurs œuvres, en soulignant que « le simple fait d’être dans la compétition finale est une récompense, car les films finalistes ont été sélectionnés parmi plus de 2 000 films candidats ».
Elle a également annoncé qu’elle réalisait un film sur Michael Jackson et sa relation avec la foi, qui sera présenté au festival de Cannes en mai.
Meilleur court métrage
« Zatti, notre frère » de Don Ricardo Campoli (Argentine)
Nous sommes en 1941 et les nouvelles qui parviennent à l’hôpital San José de Viedma, en Patagonie, ne sont pas bonnes. En effet, l’ordre est donné de quitter immédiatement le bâtiment, qui doit être démoli, et de transférer les patients, les médecins et les infirmières dans un nouveau lieu, plus éloigné de la ville. L’espoir de sauver l’hôpital repose sur le coadjuteur salésien Artemide Zatti, véritable âme du lieu. Le film ne propose qu’un bref épisode de sa vie, mais il en dit long sur la manière d’être chrétien de ce fils de Don Bosco, proclamé saint par le pape François le 9 octobre 2022.
Meilleur documentaire
« Arma Christi : Chronique d’une dissidence » de Victoria Darves-Bornoz (France)
Il s’agit d’un film sur les chrétiens dans l’Ukraine en temps de guerre. Il présente également l’histoire unique du grand artiste contemporain Banksy, qui s’est rendu dans le pays pendant la guerre et a peint onze chefs-d’œuvre sur les murs d’autant de bâtiments bombardés. Une épiphanie de la beauté au milieu d’une grande dévastation.
Les autres documentaires finalistes étaient : « Follow that Bishop » de Sean-Patrick Lovett et Antonio Olivié (Espagne), et « New Creation in Love » de Huayu Yang (Chine).
Le meilleur film
« La Sirvienta » de Pablo Moreno (Espagne)
Vicenta María a vécu il y a près de 200 ans. Dès son plus jeune âge, elle s’est sentie appelée à protéger les femmes de son époque, qui n’avaient pas les mêmes opportunités et tentaient d’émigrer de leurs villages vers les grandes villes, souvent avec peu de chance. Lera, une employée de maison qui a fui l’Ukraine, est arrêtée pour vol. En prison, elle rencontre Julia et Mihaela, deux prostituées à qui elle parle de la femme qui a changé sa vie.
La décision d’une femme peut-elle changer le cours de la vie de milliers d’autres ? Fondé sur l’histoire vraie d’une femme qui a défié son monde pour changer le nôtre.
Les autres finalistes étaient : « Saint- Michel : rencontre avec l’Ange » de Wincenti Podbinski et Don Przemysław Krakowczyk (Pologne), et » Le Message de Lourdes » de Stefano Mazzeo (USA).
Meilleur Directeur
Eddie McClintock pour « Miracle á Manchester » (USA)
Une communauté scolaire s’unit pour tenter de sauver un adolescent d’une forme agressive de cancer du cerveau. Deux semaines après que l’ensemble du lycée catholique (1 700 élèves et membres du personnel) a prié pour ce garçon, sa tumeur a disparu. Pendant l’épreuve de la maladie, son père perd la foi, mais il parvient finalement à la retrouver. Cette histoire d’espoir, adaptée à tous les âges, parle du pouvoir de la prière et réchauffe le cœur.
Jan Sobierajski pour « Called » (Pologne)
« Called » est le récit d’une rencontre entre un prêtre catholique et une famille aisée, chez qui le prêtre effectue une visite pastorale. Un fort échange de points de vue a lieu. Les thèmes abordés tournent autour de sept missions principales confiées aux prêtres : le sacrement de l’eucharistie, le sacrement de la réconciliation, le baptême, la prédication de la parole de Dieu, les prières de guérison, l’exorcisme et l’accompagnement des mourants. Le prêtre raconte des histoires étonnantes mais vraies de laïcs convertis par le ministère sacerdotal. Le film relate l’expérience vécue par ces sept personnes dont la vie a été radicalement transformée par le témoignage et le travail des prêtres.
Les autres finalistes étaient : Snehashish Das pour « Suka Bhaira Sholay » (Inde) et Chris Vickers-Rynecki pour « A Bad Choice » (USA).
Le prix de la Fondation Capax Dei décerné à « New Creation in Love » de Huayu Yang (Chine)
Aslan et Krissy sont deux jeunes Mongols vivant en Chine. L’un a grandi dans les steppes de Mongolie intérieure et a été privé de soins parentaux dès l’enfance, ce qui l’a préparé à une vie instable. L’autre a grandi en ville sans savoir ce qu’était l’amour, en raison de la séparation de ses parents à un âge précoce, et mène vie chaotique.
Tous deux sont devenus toxicomanes. Mais, dans un monde confus et désespéré, Krissy a trouvé la grâce salvatrice de Jésus-Christ et a partagé sa foi avec Aslan. Ils entament un voyage de transformation personnelle et deviennent un couple aimant et évangélisateur.