Un cimetière dans la région d'Ivano-Frankivsk, dans l'ouest de l'Ukraine © AED

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Ukraine : Les familles subissent une « torture psychologique » constante

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Un immense défi pastoral pour l’Église

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Par Amy Balog

Première publication le 16 février 2024

À l’approche du deuxième anniversaire de la guerre en Ukraine, l’un des plus hauts responsables catholiques du pays a décrit la façon dont l’Église est débordée par les efforts qu’elle déploie pour soutenir les familles tourmentées et brisées par le conflit.

S’exprimant lors d’une conférence organisée par l’organisation caritative catholique Aide à l’Église en Détresse (AED), l’Archevêque majeur Sviatoslav Shevchuk, Primat de l’Église Gréco-Catholique Ukrainienne, a déclaré que le traumatisme de la guerre « a déjà affecté le cœur de la société ukrainienne – la famille ».

Surmonter le traumatisme de la guerre

L’Archevêque majeur Shevchuk a déclaré : « L’avenir de lUkraine et de l’Église dépend de notre capacité à répondre à ce besoin de surmonter le traumatisme de la guerre. »

Selon le chef de la plus grande église catholique d’Ukraine, les proches parents des soldats de la ligne de front éprouvent un profond chagrin, ne sachant pas si leurs proches sont morts ou vivants.

Il a déclaré : « Aujourd’hui, la majorité des familles vivent dans l’incertitude, elles vivent séparées, parce que les hommes sont dans l’armée et que les femmes avec enfants ont quitté leurs villes, voire le pays. 

Une femme de 23 ans, mère de deux enfants, m’a demandé : ‘’Suis-je veuve ? Dois-je prier pour mon mari comme s’il était vivant ou comme s’il était mort ?’’ 

Chaque fois que nous procédons à des échanges de prisonniers et que leurs maris ne reviennent pas, leur chagrin se renouvelle, ce qui constitue une torture physique et psychologique constante pour chaque famille. »

Un immense défi pastoral pour l’Église

L’archevêque a expliqué que l’Église est confrontée à l’immense « défi pastoral » que représente l’aide aux familles brisées : « Très souvent, on ne peut rien faire, mais il faut être présent, pleurer avec eux, tenir la main de cette femme ou de ce soldat qui souffre. »

S’exprimant également lors de la conférence du mercredi 14 février, Regina Lynch, Présidente Exécutive Internationale de l’AED, a averti qu’ « avec tant de conflits et de troubles dans le monde actuellement, nous courons un réel danger que l’Ukraine soit oubliée, alors que l’attention mondiale se déplace vers la prochaine crise ».

Elle a déclaré :  « À l’AED, nous sommes déterminés à ce que cela ne se produise pas, et c’est en partie la raison pour laquelle nous utilisons la campagne de carême de cette année pour mettre en lumière la situation en Ukraine ».

Elle a ajouté : « L’Ukraine vit son propre chemin de croix.

L’objectif de la campagne est d’apporter un soutien indispensable pendant le conflit, notamment en aidant les séminaristes, les prêtres et les religieuses, qui participent à la prise en charge des personnes déplacées et démunies, ainsi qu’à la guérison des traumatismes subis par les soldats et leurs familles.

Nous nous concentrons également sur la pastorale des jeunes et des familles.

Nous exhortons tous nos amis et bienfaiteurs à ne pas oublier nos frères et sœurs d’Ukraine et à prier pour eux pendant la période de carême. »

Le nonce apostolique appelle la communauté internationale à ne pas oublier l’Ukraine.

L’archevêque Visvaldas Kulbokas, Nonce Apostolique en Ukraine, a également appelé la communauté internationale à ne pas oublier l’Ukraine.

Il a déclaré : « Pour les étrangers, il est difficile d’imaginer ce qui se passe ici.

Certains sont tentés de penser que tout est fini, mais nous perdons des centaines de vies chaque jour, tant militaires que civiles ».

L’Archevêque majeur Shevchuk a insisté sur ce point : « Au cours de l’année écoulée, nous avons été en mesure de résister à la plus grande crise humanitaire après la Seconde Guerre Mondiale, mais la première euphorie de l’aide humanitaire à l’Ukraine est en train de s’estomper, et nous devons donc développer notre propre logistique pour aider ceux qui sont dans le besoin ».

Il a conclu : « Merci à l’AED pour son courage, pour ses visites au cours de ces dernières années, pour avoir voyagé avec nous dans ces circonstances douloureuses.

Merci d’être avec nous dans ces moments difficiles. »

L’AED a soutenu 600 projets en Ukraine au cours des deux dernières années, notamment la construction de 11 centres offrant un soutien psychologique et spirituel, ainsi que des camps d’été pour les enfants et des systèmes de chauffage pour les institutions gérées par l’Église.

Avec les remerciements de Filipe d’Avillez

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Rédaction

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