Justin Trudeau, Premier ministre du Canada, a soutenu la vision de Noël et de Pâques comme des fêtes chrétiennes discriminatoires à l’égard des minorités religieuses.
La Commission canadienne des droits de l’homme a publié un document indiquant que : « La discrimination contre les minorités religieuses au Canada trouve ses racines dans l’histoire du colonialisme canadien. Cette histoire se manifeste aujourd’hui par une discrimination religieuse généralisée. Les fêtes légales au Canada en sont un bon exemple. Les fêtes officielles liées au christianisme, notamment Noël et Pâques, sont les seules fêtes légales canadiennes liées à des jours saints religieux. Par conséquent, les non-chrétiens peuvent être amenés à demander des autorisations spéciales pour observer leurs jours fériés et d’autres périodes de l’année où leur religion leur impose de s’abstenir de travailler. »
Cette prise de position est survenue lors du débat sur l’intolérance religieuse au Parlement canadien. La Chambre basse du Parlement a décidé de se démarquer de tout extrémisme lors du vote du 30 novembre.
Le soutien aux minorités est un élément pris en compte dans le constitutionnalisme moderne, qui prône la tolérance et le respect des minorités dans les sociétés multiculturelles, en suivant le principe démocratique de l’égalité. Il semble évident que les minorités méritent d’être prises en considération : c’est ce qu’exprime la lettre envoyée par le pape Benoît XVI, le 18 avril 2010, au président de l’Institut d’études supérieures G. Toniolo, l’Institut italien pour l’étude des droits de l’homme. Le cardinal Dionigi Tettamanzi, président de l’Institut d’études supérieures G. Toniolo, y a souligné l’apport culturel « déterminant » des minorités créatives.
Si des réactions de rejet des traditions chrétiennes apparaissent dans les pays à majorité évangélique, ceux qui portent atteinte à ces valeurs oublient que, dans certains pays, les célébrations de Noël sont réglementées, voire interdites, comme au Tadjikistan en Asie centrale, au Brunei en Asie du Sud-Est, l’Arabie Saoudite, qui interdit les signes visibles des célébrations de Noël en public, ou en Chine, où l’ouverture au capitalisme de marché protège les traditions dans les zones où les festivités de Noël sont interdites, une interdiction manifeste à Wenzhou, dans l’est de la Chine, où le conseil municipal interdit toutes les activités de Noël dans les écoles et les centres publics.
Il est également intéressant que les déclarations d’institutions internationales telles que l’ONU soulignent la nécessité et l’importance du respect des minorités, sans mentionner l’équilibre raisonnable entre les majorités et les minorités. En outre, il est courant d’oublier le respect que les minorités doivent à la majorité des citoyens, en imposant une législation ou des subventions de l’État à des activités qui nuisent à la majorité de la population, comme dans la déclaration des progressistes canadiens qui jugent qu’une tradition nationale est discriminatoire.
Lors du débat, le député Alain Therrien a demandé au Premier ministre : « Je me demande si le Père Noël est raciste. Je me demande aussi si la neige n’est pas devenue raciste, Monsieur le Président. Selon le premier ministre, est-ce que Noël est raciste ? » M. Trudeau a répondu : « Je suis très heureux de me prononcer et d’essayer de répondre à une question totalement ridicule. Bien sûr que Noël n’est pas raciste. Et, même s’il ne l’est pas, laisser entendre qu’il l’est manifeste l’effondrement intellectuel auquel conduit l’idéologie progressiste. »