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Un cardinal condamné pour malversations financières

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La condamnation d’un cardinal par le tribunal du Vatican ne s’était encore jamais produite

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Ce samedi 16 décembre 2023, le Tribunal de l’État de la Cité du Vatican a publié un communiqué annonçant le verdict du procès du cardinal Angelo Becciu, condamné pour détournements de fonds. C’est la première fois dans l’histoire qu’un tribunal civil de la Cité du Vatican prononce une peine à l’encontre d’un cardinal. 

Après deux ans de procédure et 86 audiences, Mgr Becciu écope de cinq ans et demi de prison, 8 000 euros d’amendes et interdiction à vie d’exercer une fonction publique. Neuf autres personnes ont été condamnées pour les mêmes délits, la plupart sont des laïcs.

Le cardinal Becciu, 75 ans, a été l’un des collaborateurs directs du pape de 2013 à 2018, en tant que « substitut », c’est-à-dire n°3 de la structure vaticane. En mai 2018, le Saint-Père l’a nommé préfet de la Congrégation pour les causes des saints et l’a créé cardinal.

La principale accusation concerne l’acquisition d’un immeuble situé à Londres, avec le détournement de fonds de la somme de 200 500 000 dollars, soit près de 184 millions d’euros. Cette somme correspondait à environ un tiers de la disponibilité à l’époque de la Secrétairerie d’État, selon le communiqué. Elle a été versée entre 2013 et 2014 à la demande de Mgr Giovanni Angelo Becciu, avec des caractéristiques hautement spéculatives comportant un risque élevé pour l’investisseur en termes de capital, sans aucune possibilité de contrôler la gestion.

Mgr Becciu a également été reconnu coupable de détournement de fonds pour avoir organisé, à deux reprises, sur un compte au nom de la Caritas-Diocèse d’Ozieri en Sardaigne, le versement d’une somme totale de 125 000 euros. Cette somme était destinée en réalité à la coopérative Spes, dont le président était son frère, Tonino Becciu.

Enfin, le cardinal a été déclaré coupable du paiement, par la Secrétairerie d’État, de sommes d’un montant total de plus de 570 000 euros en faveur de Cecilia Marogna, par l’intermédiaire d’une société qui lui est liée, au motif, non conforme à la vérité, que l’argent devait servir à faciliter la libération d’une religieuse victime d’un enlèvement en Afrique.

 

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Anne van Merris

Anne van Merris est journaliste, formée à l’Institut de journalisme européen Robert Schuman à Bruxelles. Elle est mariée et mère de quatre enfants.

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