Près de 10 000 personnes, selon la gendarmerie vaticane, ont assisté à l’Angélus et écouté le discours marial du pape, ce dimanche 27 août à midi. Après le discours et la prière de l’Angélus, François a rappelé qu’il se rendra en Mongolie le jeudi 31 août. Il a également rendu hommage aux victimes des incendies en Grèce et au peuple ukrainien. Enfin, il a salué les pèlerins présents sur la place, en particulier ceux d’Italie et d’Espagne, ainsi qu’un groupe de servants d’autel du diocèse de Padoue. Vous trouverez ci-dessous le discours complet en français (traduction du Vatican)
Chers frères et sœurs, bonjour !
Aujourd’hui, dans l’Évangile (cf. Mt 16, 13-20), Jésus pose aux disciples une belle question : « Au dire des gens, qui est le Fils de l’homme ? » (v. 13)
C’est une question que nous pouvons également nous poser : que disent les gens de Jésus ? En général, de belles choses : beaucoup le voient comme un grand maître, comme une personne spéciale : bonne, juste, cohérente, courageuse… Mais cela suffit-il pour comprendre qui il est et, surtout, cela suffit-il à Jésus ? Il semble que non. S’il n’était qu’une figure du passé – comme l’étaient pour les gens de l’époque les figures citées dans l’Évangile lui-même, Jean-Baptiste, Moïse, Élie et les grands prophètes – il ne serait qu’un beau souvenir d’une époque révolue. Et cela ne convient pas à Jésus. C’est pourquoi, immédiatement après, le Seigneur pose aux disciples la question décisive : « Et vous, vous ! – Qui dites-vous que je suis ? » (v. 15). Qui suis-je pour vous maintenant ? Jésus ne veut pas être un protagoniste de l’histoire, mais il veut être le protagoniste de votre présent, de mon présent ; pas un prophète lointain : Jésus veut être le Dieu qui est proche de vous.
Le Christ, frères et sœurs, n’est pas un souvenir du passé, mais le Dieu du présent. S’il n’était qu’un personnage historique, il serait impossible de l’imiter aujourd’hui : nous nous trouverions face au grand gouffre du temps et, surtout, à son modèle, qui est comme une montagne très haute et inaccessible que nous voudrions escalader, mais sans les compétences et les moyens nécessaires. En revanche, Jésus est vivant : rappelons-le, Jésus est vivant, Jésus vit dans l’Église, il vit dans le monde, Jésus nous accompagne, Jésus est à nos côtés, il nous offre sa Parole, il nous offre sa grâce, qui nous éclairent et nous réconfortent tout au long du chemin : lui, le guide expert et sage, est heureux de nous accompagner sur les chemins les plus difficiles et les ascensions les plus impraticables.
Chers frères et sœurs, sur le chemin de la vie, nous ne sommes pas seuls, car le Christ est avec nous, le Christ nous aide à marcher, comme il l’a fait avec Pierre et les autres disciples. C’est précisément ce que comprend Pierre, dans l’Évangile d’aujourd’hui, qui, par grâce, reconnaît en Jésus « le Fils du Dieu vivant » (v. 16) : Ce n’est pas un personnage du passé, mais le Christ, c’est-à-dire le Messie, celui qui est attendu ; ce n’est pas un héros décédé, mais le Fils du Dieu vivant, fait homme et venu partager les joies et les difficultés de notre chemin. Ne nous décourageons pas si, parfois, le sommet de la vie chrétienne semble trop élevé et le chemin trop escarpé. Regardons toujours Jésus ; regardons Jésus qui marche à nos côtés, qui accueille nos fragilités, partage nos efforts et pose son bras ferme et doux sur nos faibles épaules. Avec lui tout près, tendons aussi la main les uns aux autres et renouvelons notre confiance : avec Jésus, ce qui semble impossible tout seul ne l’est plus, avec Jésus, nous pouvons aller de l’avant !
Aujourd’hui, il nous fera du bien de nous répéter la question décisive qui sort de sa bouche : « Et vous, qui dites-vous que je suis ? » (cf. v. 15). Vous, vous dit Jésus, qui dites-vous que je suis ? Écoutons la voix de Jésus qui nous pose cette question. En d’autres termes : pour moi, qui est Jésus, un grand personnage, un point de référence, un modèle inaccessible, ou bien le Fils de Dieu, qui marche à mes côtés, qui peut me conduire au sommet de la sainteté, là où, seul, je ne suis pas capable d’arriver ? Jésus est-il vraiment vivant dans ma vie, Jésus vit-il avec moi ? Est-il mon Seigneur ? Est-ce que je me confie à lui dans les moments difficiles ? Est-ce que je cultive sa présence à travers la Parole, à travers les sacrements ? Est-ce que je me laisse guider par lui, avec mes frères et sœurs, dans la communauté ?
Que Marie, Mère du Chemin, nous aide à sentir son Fils vivant et présent avec nous.