Messe de clôture des JMJ à Lisbonne © Vatican Media

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Messe de clôture, le pape encourage : « N’ayez pas peur ! »

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Remise des croix et annonce des prochaines JMJ

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Ce matin, après avoir quitté la nonciature apostolique, le Saint-Père s’est rendu en voiture au Parque Tejo pour la messe de clôture des XXXVIIIe  Journées mondiales de la jeunesse.

Après quelques tours dans la papamobile parmi les jeunes à 9h, le pape a présidé la célébration eucharistique de la fête de la Transfiguration du Seigneur.

Après les paroles de remerciement du patriarche de Lisbonne, Son Éminence le cardinal Manuel Clemente, et la proclamation de l’Évangile, le pape François a prononcé l’homélie.

À la fin de la messe, après un discours de salutation du préfet du Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, Son Éminence le cardinal Kevin Joseph Farrell, le Saint-Père a remis les croix des JMJ aux représentants des jeunes des cinq continents et a annoncé le lieu et l’année où se dérouleront les prochaines JMJ. Ce sera à Séoul en 2027.

Avant la récitation de l’Angélus, le pape a adressé quelques mots de salutation aux jeunes et aux pèlerins présents. Après la bénédiction finale, il est retourné en voiture à la nonciature apostolique de Lisbonne où il a déjeuné en privé. 

Nous publions ci-dessous le texte intégral de l’homélie que le pape a prononcée lors de la célébration eucharistique.

Les paroles de l’apôtre Pierre sur la montagne de la Transfiguration sont celles que nous voulons faire nôtres après ces journées intenses : « Seigneur, il est bon que nous soyons ici ! » (Mt 17, 4) C’est beau tout ce que nous avons vécu avec Jésus, ce que nous avons vécu ensemble et comment nous avons prié. Mais après ces journées de grâce, nous nous demandons : qu’emportons-nous avec nous en retournant dans la vallée de la vie quotidienne ?

À partir de l’Évangile que nous avons entendu, je voudrais répondre à cette question par trois verbes : briller, écouter, ne pas craindre.

Briller. Jésus est transfiguré et – dit le texte – « son visage devint brillant comme le soleil »

(Mt 17, 2). Il venait d’annoncer sa Passion et sa mort sur la croix, brisant ainsi l’image d’un Messie puissant et mondain, et décevant les attentes des disciples. Maintenant, précisément pour les aider à accepter le projet d’amour de Dieu, qui vise à la gloire par le chemin de la croix, Jésus prend trois d’entre eux, Pierre, Jacques et Jean, les conduit sur la montagne et est transfiguré : son visage devient resplendissant et ses vêtements blancs. Ce « bain de lumière » les prépare à la nuit qu’ils devront traverser ; cette brèche lumineuse les aidera à supporter la peine des heures les plus sombres, celles de Gethsémani et du Calvaire.

Chers amis, chers jeunes, aujourd’hui aussi nous avons besoin d’un peu de lumière, d’un éclair d’espérance pour affronter tant de ténèbres qui nous assaillent dans la vie, tant de défaites quotidiennes, pour les affronter avec la lumière de la Résurrection de Jésus. Car il est la lumière qui ne s’éteint pas, il est la lumière qui brille même dans la nuit. « Notre Dieu a fait briller nos yeux », dit le prêtre Esdras (Esdras 9, 8). Notre Dieu illumine. Il illumine nos yeux, il illumine nos cœurs, il illumine nos esprits, il illumine notre désir de faire quelque chose dans la vie. Toujours avec la lumière du Seigneur.

Mais je voudrais vous dire que nous ne devenons pas lumineux lorsque nous nous mettons sous les projecteurs, non, cela éblouit. On ne devient pas lumineux. Nous ne devenons pas lumineux quand nous montrons une image parfaite, bien ordonnée, bien finie, non ; ni si nous nous sentons forts et performants, forts et performants, mais pas lumineux. Nous devenons lumineux, nous rayonnons lorsque, en acceptant Jésus, nous apprenons à aimer comme lui. Aimer comme Jésus : cela nous rend lumineux, cela nous conduit à faire des œuvres d’amour. Ne te trompe pas, mon ami, tu deviendras lumineux le jour où tu feras des œuvres d’amour. Mais quand, au lieu de faire des œuvres d’amour envers les autres, tu te regardes toi-même, comme un égoïste, là, la lumière s’éteint.

Le deuxième verbe est celui d’écouter. Sur la montagne, une nuée lumineuse recouvre les disciples. Et cette nuée, d’où parle le Père, que dit-elle ? « Écoutez-le », « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le ! » (Mt 17, 5) Tout est là : tout ce qu’il y a à faire dans la vie tient dans cette parole : écoutez-le. Écoutez Jésus. Tout le secret est là. Écoute ce que Jésus te dit. Je ne sais pas ce qu’il me dit. Prends l’Évangile et lis ce que Jésus dit, ce qu’il dit à ton cœur. Car il a pour nous des paroles de vie éternelle, il nous révèle que Dieu est Père, il est amour. Il nous montre le chemin de l’amour. Écoutez Jésus. Car, même avec de la bonne volonté, nous nous engageons sur des chemins qui semblent être des chemins d’amour, mais qui, en fin de compte, sont de l’égoïsme déguisé en amour. Méfiez-vous de l’égoïsme qui se fait passer pour de l’amour ! Écoutez-le, car il vous dira quel est le chemin de l’amour. Écoute-le.

Briller est le premier mot, être lumineux ; écouter, pour ne pas s’égarer ; et enfin le troisième mot : ne pas avoir peur. N’ayez pas peur. Un mot qui revient si souvent dans la Bible, dans les Évangiles : « N’ayez pas peur ». Ce sont les dernières paroles que Jésus a adressées aux disciples au moment de la Transfiguration : « N’ayez pas peur. » (Mt 17, 7)

À vous, jeunes, qui avez connu cette joie – j’allais dire cette gloire, et c’est en effet une sorte de gloire, notre rencontre – à vous qui cultivez de grands rêves mais qui êtes souvent assombris par la peur de ne pas les voir se réaliser ; à vous qui pensez parfois que vous n’y arriverez pas – un peu de pessimisme nous assaille parfois – ; à vous, jeunes, qui êtes tentés en ce moment de vous décourager, de vous juger peut-être insuffisants ou de cacher votre douleur en la masquant d’un sourire ; à vous, jeunes, qui voulez changer le monde – et c’est bien que vous vouliez changer le monde – et qui voulez lutter pour la justice et la paix ; à vous, jeunes, qui mettez dans votre vie de l’engagement et de l’imagination, mais il vous semble que cela ne suffit pas ; à vous, jeunes, dont l’Église et le monde ont besoin comme la terre a besoin de pluie ; à vous, jeunes, qui êtes le présent et l’avenir ; oui, à vous, jeunes, Jésus dit aujourd’hui : « N’ayez pas peur ! N’ayez pas peur ! »

Dans un petit silence, que chacun de vous se répète, dans son cœur, ces mots : « N’ayez pas peur ! »

Chers jeunes, je voudrais regarder chacun de vous dans les yeux et vous dire : n’ayez pas peur, n’ayez pas peur. De plus, je vous dis quelque chose de très beau. Ce n’est plus moi, c’est Jésus lui-même qui vous regarde maintenant, lui qui vous connaît, il connaît le cœur de chacun de vous, il connaît la vie de chacun de vous, il connaît les joies, il connaît les peines, les succès et les échecs, Il connaît votre cœur. Et aujourd’hui, il vous dit, ici, à Lisbonne, en cette Journée mondiale de la jeunesse : « N’ayez pas peur, n’ayez pas peur, prenez courage, n’ayez pas peur ! »

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Rédaction

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