Discours du Pape François aux participants du pèlerinage de la famille des vocations à Rome © Vatican Media

Discours du Pape François aux participants du pèlerinage de la famille des vocations à Rome © Vatican Media

Le pape François explique trois façons de prendre soin des vocations

Discours du pape François aux participants du pèlerinage de la famille des vocations à Rome

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Le lundi 22 mai au matin, le pape François a reçu en audience les participants au pèlerinage de la famille vocationnelle, une famille ecclésiale composée d’une congrégation masculine, d’une congrégation féminine, d’un institut séculier et de laïcs associés de la famille vocationnelle dont le charisme est la promotion des vocations dans l’Église. Elle a été fondée par le bienheureux Giustino Russolillo. Voici la traduction en français du discours du Pape.

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Je vous remercie de votre visite et je suis heureux de vous accueillir un an après la canonisation de saint Justin Maria Russolillo, apôtre des vocations et fondateur de votre Famille vocationnelle.

Célébrer un tel anniversaire signifie pour nous non seulement rappeler avec gratitude les dons de Dieu et le chemin parcouru, mais aussi nous demander quelle lumière nous pouvons recevoir pour le présent et quel héritage nous sommes appelés à recevoir pour l’avenir à partir du témoignage de saint Justin. En d’autres termes : Quel message nous laisse-t-il pour renouveler notre marche à la suite du Seigneur ? Chacun de nous doit se poser cette question en lui-même, s’interroger.

Votre appel est d’offrir un « service à toutes les vocations » (S. Russolillo, « Lo Spirito e il Carisma di Don Giustino », Centro studi vocazionisti, 60). Ce charisme naît du désir du jeune Justin qui, alors qu’il était encore séminariste, a ressenti fortement dans son cœur l’impulsion de s’occuper des vocations, en particulier de celles au sacerdoce ordonné et à la vie consacrée. Et c’est ce qui est si nécessaire aujourd’hui encore : s’occuper des vocations. Et je vous le demande, s’il vous plaît : prenez soin des vocations : semez-les, préparez-les, faites-les grandir, accompagnez-les.

Et comment cela peut-il se faire ? En regardant saint Justin, je voudrais vous montrer trois voies : la prière, l’annonce, la mission.

 

Tout d’abord, la prière

D’abord la prière. Que chacun réponde à cette question en lui-même, non pas à haute voix, mais dans son coeur : Est-ce que je prie pour les vocations, ou est-ce que je prie simplement un Notre Père ou un Je vous salue Marie à la hâte ? Est-ce que je prie intensément pour les vocations ? La prière est la racine de toutes nos activités et de tout notre apostolat.

La primauté n’appartient pas à nos œuvres, à nos structures et à nos organisations, mais à la prière. C’est elle qui a la primauté. La première question est donc : est-ce que je prie pour les vocations ? Parce que lorsque nous entrons dans l’esprit de contemplation et d’adoration, le Seigneur nous transforme et nous pouvons être le reflet de l’amour du Père pour ceux que nous rencontrons sur notre chemin, pour être des personnes nouvelles, lumineuses, accueillantes, joyeuses. Lorsque nous devenons ainsi, nous offrons le premier service aux vocations, car ceux que nous rencontrons, en particulier les jeunes, sont attirés par notre manière d’être et par le choix de vie que nous avons fait : ils voient la lumière de Dieu se refléter sur nos visages, sa tendresse et son amour dans nos gestes, sa joie dans les cœurs de ceux qui se sont donnés et se donnent entièrement à lui. Les vocations, surtout celles de consécration spéciale, naissent souvent de cette manière, au contact d’un prêtre ou d’une religieuse qui manifeste une belle humanité, une paix du cœur, une joie invincible, un trait aimant et accueillant. Et c’est la prière qui nous rend ainsi. Ne la négligeons pas. Prions pour les vocations, intensément.

2e L’annonce

Dans votre apostolat, vous ne devez donc pas oublier l’importance de l’annonce. Annoncez le Seigneur. Saint Justin a parlé du « devoir de la prédication quotidienne et de la recherche perpétuelle et de la culture des vocations » (Règles et Constitutions, I, 75, art. 802), en recommandant spécialement l’enseignement du catéchisme. Il s’agit là d’une indication qui préserve son importance et rend son charisme actuel. En effet, dans le contexte culturel actuel, alors que le sens de la présence de Dieu disparaît et que la foi s’affaiblit, il peut arriver que les personnes, surtout les jeunes, ne parviennent pas à comprendre le sens et l’orientation de leur vie, et se contentent peut-être de vivre au jour le jour, ou de la planifier sans se demander quel est leur chemin, quel est le rêve du Seigneur pour eux. Nous voyons alors la nécessité de revenir à l’évangélisation : proclamer la Parole, communiquer le contenu de la foi de manière simple et passionnée, et accompagner les personnes dans le discernement. Il y a un besoin de cela dans l’Église : que les énergies de notre apostolat soient orientées avant tout vers la rencontre et l’écoute, vers l’accompagnement dans le discernement. C’est ce que je vous recommande : approchez tout le monde avec la joie de l’Évangile, aidez les personnes dans le discernement spirituel, dépensez-vous dans l’évangélisation !

La mission

Enfin, je vous rappelle de cultiver et de renouveler toujours l’esprit missionnaire. Le vocationnel, dit saint Justin, est un apôtre, un missionnaire, un témoin de l’Évangile, et « toute la Congrégation vocationnelle doit être éminemment missionnaire » (Règles et Constitutions, I, 89, art. 971). Il s’agit de mettre en circulation, dans la vie de l’Eglise, mais aussi dans les divers milieux de la société où elle est active, tout ce qui est utile pour communiquer la joie de l’Evangile, pour dialoguer avec les jeunes, pour se montrer proche des familles, pour enrichir les activités humaines, surtout celles qui se déroulent dans le domaine de l’éducation. C’est une mission pour laquelle le service de tant de laïcs qui partagent le charisme de saint Justin est nécessaire et précieux. Mais j’ajouterais quelque chose de plus : Justin recommandait que chaque communauté vocationnelle devienne « un cloître pour les religieux ; une maison pour le clergé ; un cénacle pour les vocations ; un bureau pour le peuple ; un dispensaire de lumière et de consolation ; le cœur de la communauté paroissiale et diocésaine » (Œuvres, I, p. 363). C’est aussi ainsi que se réalise la mission : en devenant capables d’accueillir, d’écouter et d’être proches des autres.

Chers frères et sœurs, je vous souhaite d’être toujours un espace ouvert pour l’accueil et l’attention aux vocations ; un lieu de prière et de discernement pour ceux qui sont en recherche ; un lieu de consolation pour ceux qui sont blessés ; un « atelier de l’Esprit » où ceux qui entrent peuvent faire l’expérience d’être modelés par le divin artisan qu’est l’Esprit Saint. Ne vous découragez pas dans vos travaux et vos difficultés : le Seigneur est proche de vous et saint Justin intercède pour vous ! Allez de l’avant avec courage. Je vous bénis de tout cœur et vous prie de prier pour moi.

Je vous remercie.

 

Traduction Zenit

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Rédaction

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