Chères sœurs !
Je vous souhaite la bienvenue, ainsi qu’à celles qui suivent l’émission à distance, aux femmes qui font partie de l’Union mondiale des organisations féminines catholiques, qui sont venues de différentes parties du monde avec leurs familles, pour s’imprégner de l’esprit ecclésial et pour pouvoir retourner avec plus d’enthousiasme dans leur pays d’origine. Je vous adresse mes salutations les plus chaleureuses. Je vous remercie pour les discours qui ont précédé et présenté votre travail et les initiatives que vous menez à bien. Je vous remercie.
Par votre présence ici, vous souhaitez vous préparer à participer à l’Assemblée générale que vous tiendrez à Assise la semaine prochaine. Vous pourrez le faire en accompagnant les délégations par la prière, afin qu’elles soient éclairées par l’Esprit, et que ce soit l’occasion de renouveler votre élan missionnaire, en suivant les principes originels qui ont animé les fondateurs de l’Union et, en même temps, regarder vers l’avenir avec des yeux et des cœurs ouverts sur le monde, d’écouter les souffrances de tant de femmes dans le monde qui sont victimes d’injustice, d’abandon, de discrimination, de pauvreté, ou de traitements inhumains depuis l’enfance dans certains cas. L’Observatoire mondial des femmes que vous avez lancé vous donnera des indications pour identifier les besoins et pouvoir ainsi être des « samaritains », des compagnons de route qui insufflent l’espoir et la sérénité dans les cœurs, en aidant et en permettant à d’autres de contribuer à soulager les nombreux besoins corporels et spirituels de l’humanité.
Aujourd’hui, il est urgent de trouver la paix dans le monde, une paix qui commence avant tout dans le cœur, un cœur malade, meurtri par la division de la haine et de la rancœur. Outre la paix, l’identité anthropologique des femmes est également en danger, car elles sont utilisées comme des objets, sujets de conflits politiques et d’idéologies culturelles qui ignorent la beauté avec laquelle elles ont été créées. Il est nécessaire de mieux apprécier leur capacité de relation et de don, et que les hommes comprennent mieux la richesse de la réciprocité qu’ils reçoivent des femmes, afin de restaurer ces éléments anthropologiques qui caractérisent l’identité humaine et, avec elle, celle des femmes et leur rôle dans la famille et la société, où elles ne cessent d’être un cœur actif. Et si nous voulons savoir ce qu’est l’humanité sans la femme, ce qu’est l’homme sans la femme, nous l’avons dans la première page de la Bible : la solitude. L’homme sans femme est seul. L’humanité sans femme est seule. Une culture sans femmes est seule. Là où il n’y a pas de femme, il y a de la solitude, une solitude aride qui engendre la tristesse et tous les maux de l’humanité. Là où il n’y a pas de femme, il y a de la solitude.
Aujourd’hui, jour où nous commémorons les apparitions de la Vierge Marie aux bergers de Fatima – et aujourd’hui, je suis également très peiné parce que dans le pays où la Vierge est apparue, une loi est en train d’être votée pour tuer, une loi qui s’ajoute à la longue liste des pays qui pratiquent l’euthanasie. Aujourd’hui donc, en pensant à la Vierge, regardons Marie comme le modèle de la femme par excellence, qui vit pleinement un don et une tâche : le don de la maternité et la tâche de s’occuper de ses enfants dans l’Église.
Vous aussi, en tant que femmes, vous possédez ce don et cette tâche, dans tous les milieux où vous êtes présentes, conscientes que sans vous ces milieux sont isolés. Il n’est pas bon que l’homme soit seul, c’est pourquoi il y a des femmes. Marie nous enseigne à engendrer la vie et à la protéger en permanence, en entrant en relation avec les autres avec tendresse et compassion, et en associant trois langages : celui de l’esprit, celui du cœur et celui des mains, qui doivent être coordonnés. Ce que l’esprit pense, le cœur le ressent et les mains le font ; ce que le cœur ressent doit être en harmonie avec ce que l’esprit pense et les mains le font ; ce que les mains font doit être en harmonie avec ce que l’on ressent et ce que l’on pense. Comme je l’ai dit à d’autres occasions, je crois que les femmes ont cette capacité de penser ce qu’elles ressentent, de ressentir ce qu’elles pensent et de faire ce qu’elles ressentent et ce qu’elles pensent. Je vous encourage à continuer à mettre cette sensibilité au service des autres.
Pour revenir à Fatima, au milieu du silence et de la solitude des champs, une sainte femme remplie de lumière a rencontré des enfants pauvres et simples. Comme dans toutes les grandes actions de Dieu, la scène est caractérisée par la pauvreté et l’humilité. Nous aussi – toute l’humanité – sommes représentés dans ces enfants bergers, fragiles et petits, et nous pourrions même dire un peu déconcertés et effrayés face aux événements qui surviennent dans la vie et que parfois nous n’arrivons pas à comprendre, parce que ces événements nous dépassent et nous plongent dans les difficultés.
Dans ce contexte, empreint de fragilité, il faut se demander : qu’est-ce qui a rendu Marie forte ? Qu’est-ce qui a donné la force aux enfants bergers de réaliser ce qu’elle leur demandait ? Quel secret a transformé ces personnes simples et modestes en d’authentiques témoins de la joie de l’Évangile ?
Chères sœurs, le secret de toute vie de disciple et de préparation à la mission consiste à cultiver cette union, une union intérieure, avec la « douce hostie de l’âme » qui nous accompagne toujours : l’amour de Dieu et le fait de rester uni à lui, comme les sarments de la vigne (cf. Jn 15, 1-11), pour vivre – comme Marie – la plénitude d’être femmes avec la conscience de se sentir choisies et protagonistes de l’œuvre salvifique de Dieu.
Mais cela ne suffit pas. Cette union intérieure avec Jésus doit se manifester extérieurement, elle doit se manifester dans la communion avec l’Église, avec ma famille ou mon institution, qui m’aident à mûrir dans la foi. C’est ce qui donne de la valeur à toutes les initiatives que nous menons. Nous devons « prier » nos actions et mettre la prière « à l’œuvre ». C’est ainsi que nous serons en phase avec la mission de toute l’Église. C’est aussi l’essence de la synodalité, ce qui nous permet de nous sentir protagonistes et coresponsables du dynamisme de l’Église, de savoir accueillir les divergences et travailler dans l’harmonie ecclésiale.
Je vous remercie pour tout ce que vous faites et je vous encourage à poursuivre avec enthousiasme vos projets et vos activités en faveur de l’évangélisation, en suivant la voix intérieure de l’Esprit, en étant dociles à ses sollicitations intérieures. Que Jésus vous bénisse et que la Vierge de Fatima vous garde, vous et vos familles. Je prie pour les fruits de l’Assemblée : exprimez-vous avec clarté, discutez, provoquez-vous un peu parce que c’est bon, cela vous fait avancer. Et je vous demande, s’il vous plaît, de continuer à m’accompagner de vos prières. Je vous remercie.
Traduction Zenit