La digue de La Rochelle, commandée par Richelieu, entrave l’alliance Anglo-rochelaise (Henri Motte, 1881)

La digue de La Rochelle, commandée par Richelieu, entrave l’alliance Anglo-rochelaise (Henri Motte, 1881)

La France, fille aînée de l’Église, 18e partie

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Catholiques et protestants sous les règnes d’Henri IV et de Louis XIII – Une coexistence pas toujours pacifique

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Au XVIIe siècle, la paix entre les puissances européennes est fragilisée par les ambitions territoriales des souverains ; en de nombreux cas, le zèle religieux sert de prétexte à leurs fins politiques. L’édit de Nantes et le Concile de Trente, chacun à sa façon, contribueront à installer l’entente, faisant converger des visions du monde, de la société et de la religion par-delà les désaccords. 

 

I L’édit de Nantes : un armistice sans traité de paix

C’est le souci de l’unité du royaume, allant de pair avec sa direction par le souverain légitime, qui poussa l’ensemble des Français à se soumettre à l’édit sans grand enthousiasme. La question de la vérité religieuse était extrêmement sérieuse au 16e siècle. La minorité protestante aurait souhaité voir l’ensemble du royaume adopter la Réforme. Elle voyait dans l’appartenance protestante de l’héritier du trône un signe du ciel. Bien que non écrit dans le traité de paix d’Augsbourg de 1555, le principe « cujus regio ejus religio » (tel prince, telle religion) fut l’inspirateur en même temps que l’aboutissement pratique de cette paix d’Augsbourg. L’inspiration dogmatique est luthérienne, la formulation théologique se retrouvera dans un écrit de 1599 d’un juriste luthérien, Joachim Stephani (1). Mais je pense que ce principe était induit dès 1520 dans le Manifeste à la noblesse chrétienne de la nation allemande. Luther ne voulait pas exclure l’origine divine du pouvoir dans la direction de l’Église, et c’était le risque en s’opposant à l’Église hiérarchique incarnée par le pape. Aussi il se tourna vers les princes, eux aussi de droit divin. D’où en 1529 les visites d’églises en Saxe électorale ordonnées par le prince électeur. Et c’est vers lui que Luther se tournera pour protester contre la destitution d’un pasteur par le Bourgmestre et son conseil de la ville de Zwickau. C’est dans cette lettre qu’il le qualifiera de Notbischof (évêque de détresse).

Dans sa première édition de l’Institution de la religion chrétienne de 1536, Calvin dans son épître au roi aura la même idée en tête pour justifier l’intérêt royal à la réforme de l’Église : « Or, c’est votre fonction, Sire, de  ne détourner ni vos oreilles ni votre courage d’une si juste cause, étant donné, surtout, qu’il est question d’une chose capitale : comment maintenir la gloire de Dieu sur terre ; … ce sujet est digne de retenir votre attention … Car un vrai roi sait se reconnaître vrai ministre de Dieu en gouvernant son royaume. À l’inverse, celui qui ne règne point avec la préoccupation de servir la gloire de Dieu n’exerce pas une autorité légitime mais se comporte comme un brigand. » C’est pourquoi à la mort d’Henri III, en vertu du strict principe dynastique français, Henri de Navarre est roi de France bien que protestant. Pour son parti, il doit régner et imposer la Réforme en France.

 

Il La liturgie du sacre comme explication de la tolérance temporaire de l’édit de Nantes et de sa révocation

Les disciples de Calvin ne voulaient pas prendre en compte qu’une grande majorité du peuple français était contre eux, et ils ne réfléchirent pas assez à l’importance du sacre. Ils n’avaient pas, par exemple, la position souple et accommodante des réformateurs anglicans et luthériens qui certes avaient discuté sur le sens des onctions du sacre royal mais les avaient maintenues. D’où la grande déception des huguenots de voir leur chef abjurer et se faire sacrer. De hautes personnalités protestantes comme Sully ou Lesdiguières avaient compris et conseillé cette nécessité, quelques autres aussi. Mais la base n’avait pas suivi. Elle avait mal accepté aussi de voir sa religion reléguée à la place d’une pensée tolérée. Car l’édit de Nantes n’avait pas instauré la présence de deux religions en France. Il n’en mentionnait clairement qu’une comme reconnue, la religion catholique apostolique et romaine, l’autre était qualifiée de « religion prétendue réformée ». Juridiquement, l’État ne reconnaissait donc pas une religion réformée en France. D’ailleurs cela n’était pas en son pouvoir. Et nous allons nous reporter au sacre et à sa liturgie pour expliquer pourquoi.

Avant les premiers serments que devait prêter le roi le jour de son sacre, l’archevêque consacrant lui demandait : « Nous vous demandons que nous soit accordé de votre part, pour chacun de nous et pour les Églises qui nous sont confiées, de maintenir et de défendre le privilège canonique ainsi que la loi et la justice qui nous sont dues et que vous en assurerez la défense comme le roi doit le faire dans son royaume pour chaque évêque et chaque église qui dépend de lui. » (2) Et le roi promettait « de faire conserver en tout temps, à l’Église de Dieu, la paix, par le peuple chrétien, puis le bon exercice de la justice, enfin l’engagement d’expulser de ses terres les hérétiques nommément condamnés par l’Église » (3). Je rappelle aussi que l’édit ne comportait pas de considérations doctrinales essayant de rapprocher les points de vue catholiques et protestants, mais était simplement une prise en compte d’une situation de fait que le pouvoir royal voulait organiser aux mieux, en reconnaissant la liberté de conscience, dans l’intérêt de la paix publique et de l’unité du royaume.

 

IlI L’opposition de l’Église et des parlements

Le pape Clément VIII, très bien renseigné sur les affaires de France et par ailleurs très ferme sur les questions de doctrine, désapprouva l’édit. Il le devait, car les parlements français, tous gallicans, n’auraient pas manqué de lui faire la leçon, sans compter le clergé français ! Mais le pape se contenta de paroles. Il avait confiance en Henri IV et ne voulait surtout pas de la ruine du royaume de France dont il avait besoin pour faire contrepoids à l’Espagne.

L’assemblée du clergé de juin 1598 marqua  elle aussi son mécontentement. « Elle réclama la suppression des chambres mi-parties ainsi que l’interdiction des synodes et autres réunions hérétiques ». Elle demeurait dans son rôle et traduisait concrètement la désapprobation papale, car les deux points de l’édit visés auraient pu devenir le point de départ d’une reconnaissance officielle de la religion prétendue réformée.

La Sorbonne qui avait été une des premières à condamner Luther s’attaqua à la possibilité donnée aux protestants d’accéder à toutes les charges, principe qui lui aussi pouvait conduire à une reconnaissance de fait de la Réforme protestante ! Elle protesta aussi contre l’interdiction du culte catholique dans les places de sûreté. Il me semble que cette réaction était plus que normale. Il faut relever que le synode national des Églises réformées, tenu à Montpellier du 23 au 30 mai 1598, n’avait pas dit un mot de l’édit (4), ce qui était la sagesse même.

Personne ne pouvait ignorer en France l’opposition des parlements, doublée de protestations populaires que les honorables magistrats savaient très bien organiser. Ils se montreront dans la suite des temps experts en la matière. Le Parlement de Paris et d’autres tardaient à enregistrer l’édit, malgré plusieurs lettres de jussion du roi. L’attitude du Parlement de Rouen illustre assez bien l’esprit des parlementaires du royaume et éclaire bien le fonctionnement de l’Ancien Régime. Certes les lieux n’avaient pas été épargnés par les troubles religieux. La reddition de Rouen avait dû être négociée en 1594. En février 1597, le premier président Claude Groulart, à la tête d’une délégation de magistrats, était venu trouver Henri IV pour demander de ne recevoir aucun juge de confession reformée.

C’est en juin 1599 que le Parlement de Rouen reçut l’édit dans sa deuxième version, telle qu’elle avait été enregistrée à Paris le 25 février 1599. Cela n’empêcha pas des résistances et des demandes de modifications. Le président Groulart rencontrera à nouveau, avec une députation, le roi à Blois en août et obtenir la création d’une chambre de l’édit à Rouen pour y juger en appel, si des protestants sont parties prenantes. L’enregistrement n’eut lieu que le 23 septembre 1599, avec les mêmes restrictions qu’à Paris. Le Parlement n’enregistra pas les articles particuliers de l’édit, au nombre de 56, et adjoignit à son texte une vingtaine de restrictions destinées à ne pas léser les catholiques. Ainsi fut refusé l’accès sans limites aux charges, la dispense pour les protestants d’imposition pour construire ou entretenir une église catholique. Ainsi le 29 novembre 1600, ce Parlement obligera les protestants à l’impôt pour reconstruire l’église de Quillebeuf du baillage de Pont-Audemer (c’était la conséquence du refus d’enregistrer dans les articles particuliers le nº2 « ne pourront être ceux de la dite religion contraints de contribuer aux réparations et constructions des églises chapelles ou presbytères… catholiques ».

Sur réclamation protestante, le conseil du roi fut saisi. Le 4 mars 1602, le roi demande au Parlement de Rouen de lui envoyer ses modifications à l’édit, puis en juin 1602 lui fit parvenir une lettre de jussion qui cassait les modifications rouennaises et les jugements qui en résultaient. L’enregistrement pur et simple de l’édit était demandé. Malgré une venue du roi à Rouen en 1603 et d’autres lettres de jussion, le Parlement ne répondra au roi qu’en 1607 pour maintenir sa position. En gros l’édit sera quand même appliqué, et même enregistré en 1609, mais la régente Marie de Médicis devra en 1611 envoyer des commissaires pour s’assurer que les protestants avaient bien leur cimetière ! Rouen détient un record ; les autres parlements n’avaient fait que traîner les pieds. Il y eu peu de « remontrances officielles » et jamais le roi ne tint de lit de justice comme il en avait le droit. On peut se demander pourquoi ?

Je crois que la réponse se trouve dans le discours qu’Henri IV tint à la délégation du Parlement de Paris qu’il avait fait venir dans sa chambre au Louvre le 7 janvier 1599 : « Vous me voyez en mon cabinet, où je viens parler à vous, non point en habit royal, comme mes prédécesseurs, ni avec l’épée et la cape, ni comme un prince qui vient parler aux ambassadeurs étrangers, mais vêtu comme un père de famille, en pourpoint, pour parler franchement à ses enfants. Ce que j’ai à vous dire est que je vous prie de vérifier l’édit que j’ai accordé à ceux de la Religion. Ce que j’en ai fait est pour le bien et la paix… Je sais bien qu’on a fait des brigues au Parlement, que l’on a suscité des prédicateurs séditieux ; mais je donnerai bien ordre contre ces gens-là et ne m’en attendrai pas à vous. C’est le chemin qu’on prit pour faire les barricades et venir par degrés à l’assassinat du feu roi. Je me garderai bien de tout cela : je couperai la racine à toutes les factions, à toutes prédications séditieuses, et je ferai accourcir tous ceux qui les susciteront… N’alléguez point la religion catholique. Je l’aime plus que vous, je suis plus catholique que vous : je suis fils aîné de l’Église. Vous vous abusez si vous pensez être bien avec le pape. J’y suis mieux que vous. Vous avez beau faire, je sais tout ce que vous faites, je sais tout ce que vous dites… Je suis roi maintenant et parle en roi, veux être obéi ! À la vérité, la justice est mon bras droit : mais si la gangrène s’y met, le gauche le doit couper. Quand mes régiments ne me servent pas, je les casse. » Le Parlement de Paris enregistra l’édit le 25 février. On peut alors se demander pourquoi les autres tardèrent tant. Rarement un roi n’avait parlé avec une telle autorité et d’une façon aussi menaçante. Je crois qu’on a voulu tester ses paroles.

Les parlements n’avaient qu’à « vérifier » la conformité de l’édit avec les lois fondamentales du royaume. Le sacre et les serments du roi en faisaient partie. Le roi promettait le bannissement des hérétiques parce qu’il était lié à la paix religieuse, or justement, la paix religieuse excluait présentement tout bannissement. Et cette paix religieuse n’est pour le texte de l’édit qu’une étape. Une brève introduction qui précède les articles de l’édit le laisse très bien entendre. Après avoir évoqué les troubles de la guerre, il est en effet écrit : « Mais maintenant qu’il plaît à Dieu commencer à nous faire jouir de quelque meilleur repos, nous avons estimé ne le pouvoir mieux employer qu’à vaquer à ce qui peut concerner la gloire de son saint nom et service et à pourvoir qu’il puisse être adoré et prié par tous nos sujets et s’il ne lui a plu permettre que ce soit pour encore en une même forme et religion que ce soit au moins d’une même intention et avec telle règle qu’il n’y ait point pour cela de troubles de tumultes entre eux, et que nous et ce royaume puissions toujours mériter de conserver le titre glorieux de Très chrétiens… »

Il faut bien comprendre le sens du « pour encore en une même forme et religion », parce que cette formule démontre que l’édit veut marquer une étape. Ce « n’est pas encore le moment » de rétablir « une même forme et une même religion », mais cela ne veut pas dire que ce moment ne viendra pas ! D’autant plus qu’Henri IV est suffisamment bien informé pour savoir que ce qu’a fait le Concile de Trente est de nature à revitaliser la seule religion que l’édit reconnaît en France, le catholicisme. De plus, le principe du « cujus regio ejus religio » s’appliquera forcément à la France puisque le roi est catholique. Et le sacre d’Henri IV rendra désormais officiellement et explicitement l’appartenance catholique obligatoire pour tout souverain français.

Le fait que l’édit restreigne les lieux de culte de la Réforme protestante montre bien que celle-ci est toujours tenue pour hérétique et que les dispositions de l’édit ne sont prises que pour la contenir et l’empêcher de se répandre sans faire couler le sang. Donc pour le souverain, l’édit doit être enregistré pour le bien du royaume, dont le roi est l’ultime garant. Et pour manifester sa certitude quant à l’avenir, voir les français pratiquer une seule religion, il ne se hâte pas, d’où l’absence de lits de justice pour faire enregistrer l’édit, mais la mise en place d’une guerre d’usure que les parlements vont perdre, car le temps va jouer pour le roi. Les Français vont apprécier la fin de la guerre civile. Ses bienfaits en 1605 apparaîtront comme encore beaucoup plus évidents qu’en 1598 ! En agissant comme il l’a fait, Henri, par grâce d’état, a senti qu’il avait l’assentiment des Français, même si de part et d’autre on attendait mieux. On avait obtenu la paix bienfaisante, chassant la peur toujours néfaste au peuple. Et l’accord était si général sur ce point que même la mort tragique et brutale du roi en 1610 ne remit pas en cause les bases de l’édit et ce malgré la reprise de gaves désordres.

 

IV Henri IV et le Saint-Siège

À la mort de son prédécesseur Henri III, le 2 août 1589, assassiné alors qu’il était menacé d’excommunication, Henri de Navarre devint Henri IV, mais étant protestant et excommunié. Les relations diplomatiques étaient rompues avec le Saint-Siège depuis le 26 mai 1589, quand Sixte Quint avait lancé le monitoire et d’excommunication contre Henri III suite à l’assassinat du cardinal de Guise. La situation n’était guère bonne pour le nouveau roi. Son empressement à rétablir de bonnes relations avec la papauté, en l’allant même jusqu’à les améliorer, constitua une preuve supplémentaire de son génie. Il va d’abord commencer par saisir toutes les occasions qui vont se présenter pour rentrer dans les bonnes grâces du Saint-Siège, comme la récupération en 1598 de l’enclave que constituait le duché de Ferrare pour les États pontificaux. Le duc était mort sans enfant, et alors que l’Espagne et l’empire poussaient un cousin illégitime à prendre la succession, Henri IV va s’y opposer avec succès, et les armées de Clément VIII pourront entrer dans le duché sans difficultés.

Grâce à un grand spécialiste d’Henri IV, Bernard Barbiche, s’étant particulièrement intéressé aux questions religieuses de ce règne et à la diplomatie pontificale de cette époque, nous pouvons avoir une idée précise de ce qui s’est passé. Notre auteur, né en 1937 fut président de la Société d’histoire religieuse de France de 2008 à 2011 ; il a publié un livre sur Sully en 1978 et auparavant, en 1964, la correspondance du nonce en France 1601-1604, ainsi que les lettres d’Henri IV concernant les relations du Saint-Siège et de la France 1595-1609 (1968). Aussi me référerai-je souvent à son remarquable article « L’influence française à la cour pontificale sous le règne d’Henri IV » (5). Et l’intérêt de son travail saute aux yeux dès la lecture d’une de ses premières phrases « en 1595, le crédit de la France est à peu près ruiné à la cour pontificale, au bénéfice de l’Espagne, qui en a profité pour faire élire papes, à plusieurs reprises, des cardinaux à sa dévotion ; dès 1605, la situation est renversée et elle va continuer à évoluer en faveur de la France jusqu’à la fin du règne. Comment, en quelques années, un tel changement a-t-il pu se produire ? » (6) Il y avait certes quelques Français de très grande qualité auprès du pape comme le cardinal de Joyeuse ou le père d’Ossat et les ambassadeurs eux-mêmes. Mais cela ne suffit pas pour expliquer ce succès si rapide ! Notre historien qui est chartiste de formation a pu mettre au clair que tout cela avait été scrupuleusement planifié et accepté de suite par le roi de France. C’est clairement écrit dans un document destiné au roi, du  3 novembre 1603, dont il n’a pu identifier l’auteur.

Le premier conseil donné est de copier la méthode espagnole, à savoir attribuer des bénéfices ecclésiastiques substantiels à quelques cardinaux italiens de la curie, et favoriser l’élévation au cardinalat de prélats italiens favorables à la France. Ensuite il était conseillé d’envoyer souvent à Rome des cardinaux français, de leur demander d’y séjourner un moment, pour visiter les personnes qui convenaient, et surtout d’inviter largement ; on pourrait ainsi organiser un séminaire français, dans lequel seraient invités après leurs études quelques jeunes ecclésiastiques brillants. Certains devraient rester et se mettre au service du Saint-Siège. Jusqu’à Henri IV, les cardinaux ne pouvaient sortir de France et y revenir qu’avec permission du roi et comme ils avaient des charges en France, les voyages étaient rares et courts, sauf exception. Le roi va mettre en application ce conseil et être beaucoup plus souple que ses prédécesseurs.

Un exemple : le cardinal de Joyeuse, doyen des cardinaux français (créé en 1583), Protecteur des affaires de France en cour de Rome (en plus d’un ambassadeur, sauf au moment de la rupture). Il se trouve à Rome en 1595 pour préparer avec du Perron et d’Ossat l’absolution d’Henri IV. Il rentre en France en janvier 1596. Le roi l’envoie en Italie en 1598 (affaire de Ferrare) et il est à Rome le 13 février 1599. Il y négocie lui-même la nullité du mariage du roi avec Marguerite de Valois. Il s’en va pour la France le 29 août 1599. Il revient à Rome sur ordre du roi le 13 octobre 1603, et y séjourne six mois pour n’être de retour dans le royaume qu’en juillet 1604. Il put participer au conclave de 1605 qui élit Léon XI (un Medicis, parent de la reine Marie). Il séjourna encore en Italie de novembre 1606 à mai 1607 comme légat pontifical pour arbitrer le différend entre Rome et Venise. Les six autres cardinaux français, ayant moins de responsabilités, font moins de séjours romains mais prennent le temps d’y rester un moment (7).

Il faut aussi relever que les cardinaux français avaient ordre royal d’avoir avec eux une suite imposante. Cela joua son rôle dans la création de nouveaux cardinaux pour des prélats français qui travaillaient à la curie, ou d’autres qui faisaient partie des suites, tous des gens très brillants, et ils le prouveront : le père d’Ossat deviendra cardinal, Denis Simon de Marquemont, ordonné prêtre en 1603, avait fait partie de la délégation de 1595 chargée de négocier l’absolution du roi, il deviendra plus tard chargé d’affaires auprès de Paul V. Louis XIII le nommera archevêque de Lyon où il se dépensa sans compter et fut créé cardinal titulaire de la Trinité-des-Monts en 1626. (8)

Pour préparer cette présence française accrue à Rome, Henri IV avait commencé par pourvoir de bénéfices les cardinaux italiens qu’on lui avait indiqués. Avec les instructions données au nouvel ambassadeur à Rome, Philippe de Béthune, on voit que le roi veut aussi verser des pensions. L’influence des Espagnols était encore grande, mais elle paraissait de plus en plus pesante au pape et au Sacré Collège, et le versement des pensions promises était de plus en plus irrégulier. Les Français vont s’attacher à un versement très régulier. En 1605, c’est un pape pro français, parent de la reine de France, qui est élu, le Medicis Léon XI, qui malheureusement tombe malade et meurt après 23 jours de pontificat. Autre conclave : Camille Borghèse est élu sous le nom de Paul V. Il est pro français.

Enfin, Henri IV se montra très généreux vis-à-vis de la basilique du Latran. L’ambassadeur Philippe de Béthune va d’ailleurs se montrer d’une grande finesse dans sa compréhension du milieu curial en sachant bien discerner le rôle du cardinal neveu. Son influence ne cessait pas avec la mort de son oncle (pape), il avait constitué une « clientèle » qu’il fallait ménager, tout comme celle du nouveau cardinal neveu. Ces groupes voulaient garder leur indépendance, mais on pouvait s’en faire des alliés. Cela faisait du monde à satisfaire, et la France n’avait pas les moyens de l’Espagne ! Il lui fallait alors être très sélective et ne donner de bénéfices qu’à quelques cardinaux très influents, capables d’intervenir auprès des différents groupes constitués par les cardinaux-neveux.  Mais ce qui se produisit pendant le pontificat de Paul V constitua un tournant pour la papauté. Le 23 mai 1618, je l’expliquerai plus loin, le pape se trouvait devant bien autre chose que le maintien d’un certain équilibre entre la France et l’Espagne, il s’agissait de plusieurs conflits possibles qui risquaient de bouleverser l’Europe. Il fallait donc être plus neutre qu’auparavant pour jouer son rôle d’arbitre. Il n’y avait pas de désamour pour la France, mais une distance à prendre, car la France allait se trouver partie prenante dans ce qui allait être la guerre de trente ans.

 

V L’application de l’édit de Nantes sous le règne de Louis XIII

Roi depuis 1610 à la mort de son père, sacré avant sa majorité, Louis ne régna personnellement qu’à partir du 24 avril 1617. Il fit éliminer Concini, favori de sa mère, régente, qui lui ôtait le pouvoir et disgracia du même coup un autre de ses conseillers, monseigneur l’évêque de Luçon, Armand du Plessis de Richelieu. L’hostilité de l’Espagne existait toujours, par la solidarité familiale (Habsbourg) de son roi et de l’empereur. En clair, la menace Habsbourg persistait. Louis XIII en fut conscient et montra immédiatement qu’il entendait poursuivre la politique de ses prédécesseurs. Son armée étant épuisée par les guerres de religion, il ne pouvait envisager une guerre généralisée. Mais il commença par jouer les arbitres, comme le souhaitait le Saint-Siège. Une occasion extraordinaire lui fut donnée en Italie. L’Espagne menaçait des territoires de l’Italie du Nord dépendant du duc de Savoie, allié de la France ; Louis joua alors la fermeté avec l’Espagne, orchestrant même un mouvement de troupes, et la paix fut signée à Pavie en octobre 1617. On revenait au statu quo.

Sur le plan religieux le renouveau catholique initié par le Concile de Trente se faisait sentir, ce pourquoi on a raison de parler aujourd’hui de Réforme catholique et non plus de contre réforme au sujet de ce qu’il a engendré. Il mettait fin à des abus nombreux, il encourageait à se reporter à l’Écriture Sainte, il expliquait la doctrine et surtout il prit soin de la beauté liturgique, dont l’art baroque constitue une des plus belles expressions. Cela tranchait avec le dépouillement calviniste qui était celui des protestants français et qui s’était même imposé dans certains États allemands luthériens. Grâce à Elisabeth 1re, véritable fondatrice de l’anglicanisme, ce ne fut pas le cas dans son royaume, du moins pour la religion de l’État !

En France, la réforme catholique provoquait des conversions au catholicisme, ce qui ne put qu’encourager le très pieux Louis XIII dans son zèle religieux. Les protestants se préoccupaient plus de garder les avantages de l’édit de Nantes que de jouer la carte de l’expansion. Louis XIII crut qu’il pourrait en profiter pour faire appliquer en Béarn ce qui existait dans le reste du royaume. Mais il écouta les conseils de prudence de son favori d’Albert de Luynes et de la régente et s’en tint à ce que son père avait établi : deux évêques à Lescar et Oloron. Fort intelligemment on n’utilisa pas la force en Béarn, mais on soutint dans tout le reste du royaume tous les courants émanant du Concile de Trente qui développaient l’esprit de la reconquête catholique par la piété, nourrie d’une saine théologie. Le pouvoir royal veilla à mettre en lumière François de Salles, évêque de Genève, bon connaisseur du protestantisme et qui, parce qu’il s’était donné la peine de prendre au sérieux ses aspects positifs, avait ramené par la persuasion plus d’un protestant au catholicisme. Même chose pour le père Pierre de Bérulle, supérieur du Carmel et proche des jésuites, qui insistait sur l’unique médiation du Verbe incarné, conception très proche du solus Christus des protestants, mais qui avait l’avantage d’être proclamée avec l’ensemble de la piété catholique sur la sanctification.

Ainsi était démontré entre autre que la nécessité de l’intercession des saints, donc de leur vénération par les fidèles, ne faisait aucune ombre au « Solus Christus » ! Le pouvoir royal encouragea le développement de cette théologie, par la fondation de couvents et d’écoles. Et sans la paix civile obtenue par l’édit de Nantes, cela n’aurait pu se faire ainsi. Tout comme l’énorme développement des œuvres de charité auquel la population fut très sensible. De grandes figures s’affirmèrent, telles Vincent de Paul, remarqué tôt par de grands personnages. Nommé aumônier général des galères en 1619, il créa la congrégation de la mission en 1625, ce qui entraîna la fondation des sœurs de la Charité en 1633 par Louise de Marillac. L’État apporta son aide et du coup créa de nouveaux hôpitaux (Saint-Louis et La-Pitié) ou en agrandit, tel l’Hôtel-Dieu. Monsieur Jean Christian Petitfils a remarquablement expliqué ce renouveau catholique en France dans son d’admirable livre sur Louis XIII (9). Ceci est indispensable à connaître pour comprendre les abjurations et la diminution du nombre de protestants, qui ne se fit pas que par la force !

 

VI Les luttes de Louis XIII contre les protestants

Disons de suite qu’elles furent toutes limitées par « l’esprit » de l’édit de Nantes. Je dis l’esprit parce que la reprise des places de sûreté allait bien évidemment contre la lettre. Mais si on examine bien les situations, on s’aperçoit que dans les faits les protestants de France avaient faussé la notion même de places de sûreté en les transformant en bases de rébellion. La première action armée se porta sur le Béarn, et il ne faut pas s’en étonner quand on connaît le caractère de Louis XIII.

Son père l’avait compris en prédisant à son épouse qu’il lui causerait des ennuis, ce qui était une manière aimable de l’inviter à changer de caractère. Et surtout un autre homme l’avait compris mieux que tous les autres, l’évêque de Luçon rappelé au conseil du roi, et c’est là ce qui explique sa longévité auprès du roi. Louis XIII le savait aussi autoritaire que son père, et même plus, n’ayant pas connu les difficultés du feu roi. Il connaissait sa susceptibilité, ce que sa propre mère ne comprendra jamais. Il avait vécu la disgrâce de la reine mère et la chute de Concini. Un calculateur aussi intelligent que Richelieu ne pouvait pas en avoir déduit ce qui s’imposait. Il était évident que le roi ne supporterait pas que les anciennes possessions de son père demeurassent hors la loi, hors édit.

L’occasion d’intervention se produisit après une victoire militaire du roi contre une deuxième révolte de sa mère. L’armée était réunie, il marcha donc vers le Béarn. Le 14 octobre 1620 il fit son entrée dans Pau et le 20 fut organisée une procession solennelle avec célébration de la messe. C’était la première fois depuis 50 ans et ce fut l’occasion pour beaucoup de catholiques, convertis de force à la Réforme, de pouvoir y assister. Cette affaire qui valut au roi un retour triomphal à Paris déplut aux huguenots au point de provoquer une réunion d’une grande assemblée à La Rochelle qui devint on organisme permanent, possédant son propre sceau, qui demanda l’abolition des mesures prises en Béarn. Les chefs huguenots, comme Soubise et Duplessis-Mornay, désapprouvèrent cette démarche qui allait à l’évidence contre l’édit de Nantes et qui ne pouvait attirer que des représailles royales, ce qui ne manqua pas d’arriver.

Le roi se mit en campagne le 18 avril 1621. Il put soumettre pratiquement toutes les villes protestantes, mais avec La Rochelle ce fut plus difficile, les dirigeants de la ville s’organisaient de plus en plus comme territoire libre, ayant déjà des contacts avec l’Angleterre. Un édit de paix fut même signé en 1626, ce qui n’empêcha pas ses chefs militaires, Rohan et Soubise, de demander l’aide anglaise. Or à ce moment, la tension était remontée en Europe, la défenestration de Prague du 23 mai 1618 avait réouvert les hostilités entre catholiques et protestants dans le Saint-Empire (10). C’est en fait le début de la guerre de Trente Ans ! Personne ne pouvait bien sûr prévoir une pareille durée, mais les responsables politiques sentaient que la situation était très grave et qu’il fallait essayer d’éviter un embrasement. La paix d’Augsbourg était morte. Le Habsbourg d’Espagne se sentit appelé à soutenir au nom de la religion et de la famille son parent chef du Saint-Empire. La France se voit plus que jamais encerclée par les Habsbourg, elle va donc maintenir son alliance avec les États protestants, allant jusqu’à marier la sœur du roi avec Charles 1er d’Angleterre, avec dispenses pontificales, car le pape veut la ménager. Mais vu sa position difficile, elle doit veiller à son unité catholique, laissant la liberté religieuse aux protestants non menacée par l’édit de Nantes, pourvu qu’on s’y tienne. Beaucoup de protestants français proches du roi l’avaient finalement compris, pas les Rochelais ! Ils ne seront donc pas attaqués par les troupes royales pour leur différence de religion, mais comme rebelles à l’autorité légitime, menaçant l’intégrité et la sécurité du royaume.

Buckingham, le principal ministre de Charles 1er, détestait Louis XIII et Richelieu et était près à tout pour leur nuire. Soubise réfugié à Londres encourageait son frère Rohan resté en France à prendre la tête d’un soulèvement des provinces du Midi, à forte densité protestante. La Rochelle pouvait être un excellent point de départ. Cette ville stratégique avait bénéficié de privilèges qui lui donnaient un sentiment d’autonomie. Une majorité d’habitants ne manqua pas de se convertir au calvinisme et à persécuter violemment les catholiques. Des prêtres avaient été jetés du haut de la tour de la Lanterne et en 1573, l’armée royale conduite par le duc d’Anjou avait pendu 20 000 hommes en tentant de reprendre la ville (11). Le mardi 20 juillet 1627, une importante flotte anglaise débarquait à l’île de Ré, infligeant aux français sur place une sévère défaite. Mais ils n’avaient pas osé aller jusqu’à La Rochelle. Le roi était en route avec son armée, mais malade, et Richelieu dut prendre la direction des opérations. Dans La Rochelle, on était finalement divisé. Les édiles avaient réalisé qu’ouvrir la ville aux Anglais relevait de la haute trahison et ils tenaient à demeurer sujets du roi de France. Mais tel n’était était pas l’avis des pasteurs et du petit peuple ainsi que celui des Rohan. La ville sombra dans la rébellion, mais Richelieu avait agi, usant de ses possibilités de crédit personnel pour bâtir la fameuse digue. Et l’armée royale était présente.

Le 6 novembre 1627, Buckingham lança son débarquement vers Saint-Martin-de-Ré, et ce fut l’échec. « Curieusement », des voiles espagnoles firent leur apparition après la victoire française. Le cardinal, au courant du double jeu de l’Espagne avait fait la même chose, la gravité de la situation européenne l’exigeait, mais passait bien au dessus de la tête des Rochelais révoltés. Ceux-ci s’obstinaient à ne pas vouloir se rendre, alors qu’il était évident qu’ils étaient perdus. Le marquis de Spinola, un des meilleurs spécialistes européens de la guerre de sièges, avait dit en voyant la digue fin janvier 1628 « la ville est prise » (12). Mais la maladie revint et le roi qui n’avait pas ménagé sa peine remit tout le commandement au cardinal. Tous les jours il envoyait des rapports extrêmement complets auxquels le souverain répondait toujours par des annotations.

Pendant ce temps, l’Angleterre persistait dans son agression contre la France parce qu’elle voyait au-delà du cas de La Rochelle, à savoir les projets maritimes du cardinal. Et une entente se conclut : « Les Rochelais apporteraient leur entier soutien aux efforts de guerre anglais ; en retour, Charles 1er s’engagerait à ne pas traiter, tant que le roi de France n’aurait pas garanti l’autonomie de la cité. Ainsi ratifiée par Jean Guiton et les édiles de la cité fut conclue la convention qui ajoutait la trahison à la rébellion. » (13) Une nouvelle escadre fut envoyée à La Rochelle mais fut tenue en respect au large par l’artillerie française, un second port ayant été construit. Les Anglais suggérèrent au maire de négocier avec l’armée royale tant que la flotte anglaise était présente. Il le fit d’une manière si peu préparée que tout échoua et la flotte repartit. La famine s’installa dans la ville. Guiton se décida à envoyer une ambassade à Richelieu qui promit le pardon et la paix religieuse, mais exigeait l’abandon des privilèges exorbitants de la ville, et c’est ce point qui empêcha la capitulation, d’autant plus qu’on espérait une autre intervention anglaise : Elle eut lieu mais dut repartir ! La Rochelle enfin se rendit et sur les conseils du cardinal, le roi choisit la clémence totale et fit son entrée le 1er novembre 1628. Sur les 28 000 habitants, il n’en restait plus que 5 400. Tout dans cette affaire avait démontré les limites de l’édit de Nantes et la nécessité de songer à d’autres méthodes permettant de sauvegarder la paix religieuse et civile du royaume sans risquer de faire éclater son unité.

Ainsi, l’assemblée de La Rochelle avait divisé la France en plusieurs départements militaires. Henri de Rohan, duc et pair de France, avait été désigné comme commandant du Haut-Languedoc et de la Guyenne. Après la chute de La Rochelle, il assuma ce commandement et se tourna vers la très catholique Espagne pour obtenir une aide financière afin de soutenir sa révolte armée. Il obtint son traité et une pension de 40 000 ducats d’or (3 mai 1629). Richelieu en eut les preuves écrites (14). Louis XIII avait d’ailleurs déchu Rohan de tous ses titres un an auparavant, par ce qu’il était sûr de sa détermination. Dès que la trahison avec l’Espagne fut connue, le roi se mit en campagne pour reprendre toutes les places fortes protestantes du Midi, le 14 mai 1620, en partant de Valence. Le premier siège fut celui de Privas, long et difficile ; il fallut attendre les renforts conduits par Richelieu lui-même pour prendre la ville. On sait que le cardinal recommanda, comme à La Rochelle la clémence totale. Mais il ne fut pas suivi et cela peut se comprendre, car il y avait rébellion et trahison, et ce, après l’affaire de La Rochelle : le pardon total était impossible, il y eut plusieurs pendaisons et condamnations aux galères (15). Mais cela produisit son effet. Les autres villes se rendirent et il n’y eut pas de représailles.

Rohan laissa alors les partisans de la négociation agir : Il délégua auprès de Richelieu Louis de Montcalm, seigneur de Candiac, pour proposer la reddition. Le cardinal exigea la destruction des fortifications, ce qui fit difficulté mais fut finalement accepté par l’ambassadeur protestant. Il fallut néanmoins la ratification des autres. Richelieu permettra alors à Rohan d’appeler à Anduze une assemblée générale, dont les principaux représentants se trouvaient à Nîmes, et la question des fortifications posa encore problème. Le 23 juin 1629, une députation alla trouver Louis XIII à Alès pour présenter la reddition, en essayant une ultime requête pour les fameux remparts. Réponse du roi « Je vous fais grâce, mais ne me parlez pas de vos fortifications ». La paix sera donc conclue à Alès le 27 juin 1629, sous le nom « d’Édit de grâce d’Alès ». Rohan fut amnistié mais banni du royaume, avec des indemnités pour ses terres. C’est le cardinal qui termina la pacification en se faisant ouvrir les portes de Montauban où il reçut tout le monde, y compris les pasteurs. Le démantèlement des remparts fut accepté. Il n’y eut aucunes représailles. L’édit ne retirait que les places de sûreté et interdisait de constituer des zones quasiment indépendantes du pouvoir royal comme La Rochelle.

Du côté catholique, même si le Concile de Trente n’avait pas été accepté officiellement par l’autorité royale, à cause du gallicanisme des parlements, il y avait quasi unanimité pour approuver son orientation doctrinale. Si contestation il y avait, c’était du côté des partisans de l’augustinisme strict qu’il fallait la chercher. C’est ce qui se manifestera dans la querelle janséniste. Mais sous le règne de Louis XIII, elle n’avait pas encore éclaté et le roi comme le cardinal étaient persuadés que ce qu’avait apporté le Concile de Trente et ce que, de fait, le catholicisme français avait reçu, ferait rayonner l’Église catholique et que les protestants y reviendraient d’eux-mêmes. Il suffisait d’être patient et de veiller à l’observation stricte de l’édit de Nantes, tel qu’il était maintenant encadré par l’édit de grâce d’Alès.

Michel Viot

 

1) Joachim Stephani, Règles du droit canonique de 1599

Partant du principe que compte tenu de l’opposition des évêques à la Réforme, leurs droits sont transférés aux princes, il écrit « C’est pour cela qu’aujourd’hui on peut dire que sa religion et son royaume sont liés, car là où l’on trouve son royaume, c’est à dire un commandement militaire, l’exercice d’un pouvoir princier, un territoire et sa possession légitime, de même l’on trouve sa religion, c’est à dire un droit épiscopal ou une juridiction spirituelle.

2) et 3) Père Michel Viot, L’heure du royaume de France est-elle venue ? Ed. Via Romana 2018, p. 210

4) Jean-Christian Petitfils, Henri IV, Éditions Perrin 2021, p. 495

5) Bernard Barbiche, « Mélange d’archéologie et d’histoire », L’influence française à la cour pontificale sous le règne d’Henri IV, tome 77, nº1

6) Bernard Barbiche, op. cité, p. 278

7) Bernard Barbiche, op. cité, p. 284

8) Bernard Barbiche, op. cité, p. 285

9) Jean-Christian Petitfils, Louis XIII, Éditions Tempus 2008, p. 290

10) La défenestration de Prague : deux partisans catholiques de l’empereur furent défenestrés le 23 mai 1618 à Prague.

11) Jean-Christian Petitfils, op. cité, p. 456

12) Jean-Christian Petitfils, op. cité, p. 469

13) Jean-Christian Petitfils, op. cité, p. 475

14) Jean-Christian Petitfils, op. cité, p. 508

15) Jean-Christian Petitfils, op. cité, p. 509

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