Participants au congrès du Groupe de travail conjoint pour le dialogue entre le Dicastère pour le dialogue interreligieux et la Commission palestinienne pour le dialogue interreligieux, 9 mars 2023 © Vatican Media

Participants au congrès du Groupe de travail conjoint pour le dialogue entre le Dicastère pour le dialogue interreligieux et la Commission palestinienne pour le dialogue interreligieux, 9 mars 2023 © Vatican Media

Jérusalem, « mère dont le cœur ne trouve pas la paix »

Avec la Commission palestinienne pour le dialogue interreligieux

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« Combien d’hommes et de femmes, juifs, chrétiens, musulmans, ont pleuré et pleurent encore aujourd’hui pour Jérusalem ! », a déploré le pape François en rencontrant les participants à un congrès sur le dialogue interreligieux. Avant d’ajouter que « parfois, penser à la Ville sainte nous fait verser des larmes, parce qu’elle est comme une mère dont le cœur ne trouve pas la paix à cause des souffrances de ses enfants ».

Le pape François a reçu en audience les participants au congrès du Groupe de travail conjoint pour le dialogue entre le Dicastère pour le dialogue interreligieux et la Commission palestinienne pour le dialogue interreligieux, ce jeudi 9 mars 2023. Il les a encouragés à poursuivre leur travail « si important ».

François s’est inspiré de l’épisode de l’évangile dans lequel Jésus, se dirigeant vers la Ville sainte et vers sa passion, « pleure sur Jérusalem » qui n’a pas « reconnu en ce jour ce qui donne la paix » : « ces pleurs de Jésus méritent qu’on les médite, en silence », a insisté le pape, parce qu’ils expriment « la compassion de Dieu » pour Jérusalem, qui doit devenir « notre » compassion, « plus forte que toute idéologie et que toute coalition ».

Evoquant le thème du congrès, « la signification spirituelle de Jérusalem, ville sainte pour les juifs, pour les chrétiens et pour les musulmans », le pontife a souligné que la « valeur universelle » de Jérusalem est déjà contenue dans la signification de son nom : « Ville de la paix ». Et il a rappelé l’appel, lancé avec le roi du Maroc pour que la ville soit « patrimoine commun de l’humanité » et « lieu de rencontre et symbole de coexistence pacifique ».

 

Salutations du pape François

Chers frères et sœurs, bonjour et bienvenue !

Je remercie le cardinal Coccopalmerio pour les paroles qu’il m’a adressées et je suis heureux de vous accueillir tous, vous qui avez suscité ce congrès du Groupe de travail conjoint pour le dialogue.

Il me tient à cœur d’évoquer le cardinal Jean-Louis Tauran qui a lancé ce groupe avec le cheikh Mahmoud Al-Habbash, ici présent et que je salue. Que son zèle et sa sagesse continuent d’inspirer votre engagement et vos initiatives.

Vous avez choisi pour thème de cette rencontre la signification spirituelle de Jérusalem, ville sainte pour les juifs, pour les chrétiens et pour les musulmans. A cet égard, j’aimerais rappeler ce que nous avons déclaré en 2019, avec Sa Majesté le Roi du Maroc, à savoir l’appel afin que Jérusalem soit considérée « comme patrimoine commun de l’humanité et, surtout pour les fidèles des trois religions monothéistes, comme lieu de rencontre et symbole de coexistence pacifique ».

Dans l’évangile, Jérusalem est le lieu où se déroulent de nombreux épisodes de la vie de Jésus, depuis son enfance, lorsqu’il fut présenté au temple, où ses parents se rendaient tous les ans pour la fête de Pâques. Dans la ville sainte, Jésus a enseigné et réalisé des signes prodigieux ; mais surtout, c’est en ce lieu qu’il a mené à son accomplissement sa mission, à travers sa passion, sa mort et sa résurrection, cœur de la foi chrétienne. L’Eglise est née à Jérusalem, lorsque l’Esprit Saint est descendu sur les disciples, recueillis en prière avec la Vierge Marie, et les a poussés à annoncer à tous le message du salut.

Mais Jérusalem a une valeur universelle, déjà contenue dans la signification de son nom : « Ville de la paix ». Et à ce propos, je voudrais rappeler ce moment de la vie de Jésus où, désormais quelques jours avant sa passion, il arriva à la Ville sainte et, « lorsque Jésus fut près de Jérusalem, voyant la ville, il pleura sur elle, en disant : “Ah ! si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui donne la paix !“ (Lc 19, 41-42). Jésus a pleuré sur Jérusalem. Nous ne devons pas passer dessus trop rapidement. Ces pleurs de Jésus méritent qu’on les médite, en silence. Frères et sœurs, combien d’hommes et de femmes, juifs, chrétiens, musulmans, ont pleuré et pleurent encore aujourd’hui pour Jérusalem ! Pour nous aussi, parfois, penser à la Ville sainte nous fait verser des larmes, parce qu’elle est comme une mère dont le cœur ne trouve pas la paix à cause des souffrances de ses enfants.

Cet épisode de l’évangile rappelle la valeur de la compassion : la compassion de Dieu pour Jérusalem, qui doit devenir notre compassion, plus forte que toute idéologie et que toute coalition. L’amour pour la Ville sainte doit toujours être plus grand, comme pour une mère qui mérite le respect et la vénération de tous.

Chers frères et sœurs, je vous fais partager ces pensées et ces sentiments, tout en vous remerciant de votre visite et j’encourage de tout cœur votre travail de dialogue interreligieux, qui est si important. Que le Très-Haut l’accompagne et lui fasse porter toujours plus de fruit. Et qu’il comble chacun de vous de ses bénédictions. Merci !

© Traduction de Zenit

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Hélène Ginabat

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