Rencontre du pape avec les femmes du magazine « Donna, Chiesa et Mondo »Photo: Vatican Media

Rencontre du pape avec les femmes du magazine « Donna, Chiesa et Mondo »Photo: Vatican Media

Les trois langages des femmes : l’esprit, le cœur et les mains

Rencontre avec l’équipe du mensuel « Femmes, Église et monde »

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Traduction de l’espagnol

Le pape François a rencontré l’équipe du mensuel « Femmes, Église et monde », supplément de l’Osservatore Romano, quotidien de l’État de la Cité du Vatican, à l’occasion du 10e anniversaire du magazine.

(ZENIT News / Cité du Vatican, 05.03.2023) – « Les femmes ont la capacité de parler trois langages à la fois : celui de l’esprit, celui du cœur et celui des mains. Elles pensent ce qu’elles ressentent, ressentent ce qu’elles pensent et font ce qu’elles ressentent et pensent. Je ne dis pas que c’est le cas de toutes les femmes, mais elles ont cette capacité. C’est formidable. »

C’est le cœur de l’allocution brève mais intense que le pape François a adressé à la rédaction de la revue « Donna, Chiesa e Mondo »(« Femmes, Église et monde ») lors de l’audience qui s’est tenue le samedi 4 mars au matin dans la salle des audiences du palais papal.

C’était à l’occasion du 10e anniversaire du supplément mensuel de L’Osservatore Romano, et du 4e anniversaire – dans le prochain numéro de mai – du Comité de rédaction sous la coordination de Rita Pinci qui s’est adressée au Saint-Père au nom de la rédaction, en soulignant la beauté du travail d’équipe : « Nous travaillons tous ensemble, ceux qui sont présents ici aujourd’hui et ceux qui, pour différentes raisons, n’ont pas pu venir : le comité directeur, l’équipe éditoriale, nos deux graphistes. Nous formons un bon groupe et nous travaillons avec une grande motivation, de la passion et aussi de la joie. Notre groupe est interculturel et interreligieux. Parmi nous, il y a des croyants et des non-croyants ; nous sommes des femmes de croyances et de confessions différentes, des mères de famille et des femmes sans enfant, des professeurs, des fonctionnaires, des employés, des journalistes, des écrivains, et c’est une force pour notre journal. »

Le Saint-Père a remercié la coordinatrice et, s’adressant à toutes les personnes présentes, a souligné le plaisir qu’il avait à lire ce mensuel. « Je lis « Donna, Chiesa e Mondo » depuis l’époque où le professeur Scaraffia était coordinateur. Je l’ai toujours lu parce que je l’apprécie, j’aime ce défi qui se trouve déjà dans le titre. »

Et d’ajouter : « Les femmes ont une capacité de gestion et de réflexion totalement différente de la nôtre et je dirais même supérieure à la nôtre d’une autre nature. Nous le voyons aussi au Vatican : là où nous plaçons des femmes, aussitôt les choses changent, elles avancent. Et dans la vie de tous les jours. Je l’ai vu à maintes reprises en passant en bus : les femmes faisaient la queue pour rendre visite à leur fils en prison. Une mère ne quitte jamais son fils, jamais ! Et je me souviens d’un bon syndicaliste, aujourd’hui décédé, qui me racontait que lorsqu’il avait 20 ou 21 ans, il avait la belle vie, il vivait avec sa mère, tous deux pauvres. Il dormait dans l’entrée de la petite maison. Le matin, encore ivre de la nuit précédente, il voyait sa mère sortir de sa chambre, s’arrêter, le regarder tendrement, puis partir travailler, comme domestique, pour un salaire de misère. C’est ce regard « fort et doux », me dit-il, « qui un jour a touché mon cœur et j’ai changé ». Et cet homme est devenu un grand syndicaliste. »

Des confidences personnelles à la réflexion générale, il n’y a qu’un pas : « Femmes, femmes : nous utilisons le féminin comme quelque chose à écarter, avec laquelle jouer, avec laquelle plaisanter » et, à nouveau, il fait référence à un souvenir précis et concret : « Un jour, j’ai demandé à Madame Von der Leyen : Dites-moi, madame, vous êtes médecin et vous avez sept enfants, vous les appelez tous les après-midis au téléphone. Dites-moi, comment avez-vous pu débloquer cette opposition au rapport de l’Union européenne à l’Europe pendant le COVID, la question du Benelux et d’autres pays qui s’opposent. Comment avez-vous fait ? Elle m’a regardé et, en silence, a commencé à bouger ses mains d’une manière impatiente. Je l’ai regardée attentivement, j’ai observé ses mains et, finalement, elle a dit : « Comme le font les mères ». C’est ainsi. C’est une autre façon de penser. Il ne s’agit pas seulement de la pensée : la pensée, les sentiments et les actes. Et c’est là que le Saint-Père fait référence aux trois langages des femmes : l’esprit, le cœur et les mains. Avant de conclure : c’est pourquoi j’aime lire et j’encourage ce mensuel, et il ne s’agit pas d’une sorte de féminisme clérical du pape. Non ! Il s’agit d’ouvrir la porte à une réalité, à une réflexion qui va au-delà. C’est pourquoi je vous remercie et je salue chacun d’entre vous. »

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Rédaction

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