Angélus, 5 mars 2023, capture

Angélus, 5 mars 2023, capture

Angelus : reconnaître « la beauté de l’amour qui se donne »

Paroles du pape François avant l’angelus

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Il est important de savoir « rester avec Jésus », même lorsque nous ne comprenons pas « tout ce qu’il dit et tout ce qu’il fait pour nous », affirme le pape François. « C’est en restant avec lui, explique-t-il, que nous apprenons à reconnaître sur son visage, la lumineuse beauté de l’amour qui se donne, même lorsqu’il porte les signes de la croix ».

Le pape François a commenté l’évangile du jour, dimanche 5 mars 2023, avant la prière de l’angelus, récitée à midi en présence d’environ 25 000 personnes, selon les estimations de la Gendarmerie vaticane. Lorsque Jésus est transfiguré sur la montagne, devant Pierre, Jacques et Jean, « ses disciples ont vu de leurs yeux la beauté et la splendeur de l’Amour divin incarné dans le Christ », a souligné le pape.

A travers cette expérience, Jésus « forme » et « prépare » ses disciples à faire « un pas » supplémentaire » : en effet, fait observer François, ils devront bientôt « être capables de reconnaître en lui la même beauté, lorsqu’il montera sur la croix et que son visage sera défiguré », beauté qui « ne détourne pas les disciples de la réalité de la vie », mais qui leur donnera « la force de le suivre jusqu’à Jérusalem, jusqu’à la croix ».

Le pontife a conclu en invitant à reconnaître « la lumière de l’amour de Dieu dans notre vie », dans ceux que nous côtoyons au quotidien, et à choisir entre cette lumière du Seigneur et celle, « fausse et artificielle » des « feux de paille des idoles ». La contemplation « des merveilles de Dieu » et de son « visage », a conclu le pape, doit « nous pousser au service des autres ».

 

Paroles du pape François avant l’angelus

 

Chers frères et sœurs, bonjour !

En ce deuxième dimanche de carême, c’est l’évangile de la Transfiguration qui est proclamé. Jésus emmène avec lui, sur la montagne, Pierre, Jacques et Jean, et il se révèle à eux dans toute sa beauté de Fils de Dieu (cf. Mt 17, 1-9).

Arrêtons-nous un moment sur cette scène et interrogeons-nous : en quoi consiste cette beauté ? Que voient les disciples ? Un effet spectaculaire ? Non, ce n’est pas cela. Ils voient la lumière de la sainteté de Dieu resplendir sur le visage et les vêtements de Jésus, image parfaite du Père. La majesté de Dieu, la beauté de Dieu se révèle. Mais Dieu est Amour et par conséquent ses disciples ont vu de leurs yeux la beauté et la splendeur de l’Amour divin incarné dans le Christ. Ils ont eu un avant-goût du paradis ! Quelle surprise pour les disciples ! Ils avaient eu pendant longtemps sous les yeux le visage de l’Amour et ils ne s’étaient jamais rendu compte à quel point il était beau ! C’est seulement maintenant qu’ils s’en rendent compte et avec beaucoup de joie, avec une joie immense.

En réalité, à travers cette expérience, Jésus est en train de les former, il les prépare à un pas encore plus important. Bientôt, en effet, ils devront être capables de reconnaître en lui la même beauté, lorsqu’il montera sur la croix et que son visage sera défiguré. Pierre peine à comprendre : il voudrait arrêter le temps, mettre la scène sur « pause », rester là pour prolonger cette merveilleuse expérience ; mais Jésus ne le permet pas. En effet, sa lumière ne peut se réduire à un « moment magique » ! Elle deviendrait quelque chose de faux, d’artificiel, qui se dissout dans la brume des sentiments passagers. Au contraire, le Christ est la lumière qui oriente le chemin, comme la colonne de feu pour le peuple dans le désert (cf. Ex 13,21). La beauté de Jésus ne détourne pas les disciples de la réalité de la vie, mais elle leur donne la force de le suivre jusqu’à Jérusalem, jusqu’à la croix. La beauté du Christ n’est pas aliénante, elle te pousse toujours en avant, elle ne te pousse pas à te cacher : tu avances !

Frères et sœurs, cet évangile trace aussi une route pour nous : il nous enseigne l’importance de rester avec Jésus, même lorsqu’il n’est pas facile de comprendre tout ce qu’il dit et tout ce qu’il fait pour nous. C’est en restant avec lui, en effet, que nous apprenons à reconnaître sur son visage, la lumineuse beauté de l’amour qui se donne, même lorsqu’il porte les signes de la croix. Et c’est à son école que nous apprenons à saisir la même beauté sur les visages des personnes qui marchent à nos côtés chaque jour : nos proches, nos amis, nos collègues qui, de manières très diverses, prennent soin de nous. Tant de visages lumineux, tant de sourires, tant de rides, tant de larmes et de cicatrices parlent d’amour autour de nous ! Apprenons à les reconnaître et à nous en remplir le cœur. Et puis partons, pour porter aux autres la lumière que nous avons reçue, avec les œuvres concrètes de l’amour (cf. 1 Jn 3,18), nous immergeant avec davantage de générosité dans nos occupations quotidiennes, en aimant, en servant et en pardonnant avec un plus grand élan et une plus grande disponibilité. La contemplation des merveilles de Dieu, la contemplation du visage de Dieu, de la face du Seigneur, doit nous pousser au service des autres.

Nous pouvons nous interroger : savons-nous reconnaître la lumière de l’amour de Dieu dans notre vie ? La reconnaissons-nous avec joie et gratitude sur les visages des personnes qui nous aiment ? Cherchons-nous autour de nous les signes de cette lumière qui nous remplit le cœur et qui l’ouvre à l’amour et au service ? Ou bien préférons-nous les feux de paille des idoles, qui nous aliènent et nous ferment à nous-mêmes ? La grande lumière du Seigneur et la lumière fausse, artificielle, des idoles. Qu’est-ce que je préfère ?

Que Marie, qui a gardé dans son cœur la lumière de son Fils, même dans l’obscurité du Calvaire, nous accompagne toujours sur la voie de l’amour !

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Hélène Ginabat

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