Catéchèse en français : le Christ, « maître de l’annonce » / Vatican news

Catéchèse en français : le Christ, « maître de l’annonce » / Vatican news

Catéchèse en français : le Christ, « maître de l’annonce » (texte intégral)

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« La joie, la libération, la lumière, la guérison et l’émerveillement »

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Nous regardons le Christ « comme maître de l’annonce », affirme le pape François précisant qu’« Il nous aide à l’annoncer en communiquant la joie, la libération, la lumière, la guérison et l’émerveillement ».

Le pape poursuit son cycle de catéchèses sur «la passion pour l’évangélisation » ce mercredi 25 janvier 2023, en la solennité de la conversion de saint Paul, depuis la salle Paul VI.

Le pape souligne que « la joyeuse annonce est adressée aux pauvres » : « Pour accueillir le Seigneur, chacun de nous doit se faire “pauvre à l’intérieur” », note-t-il.

En saluant « cordialement » les pèlerins de langue française, le pape François évoque « la clôture », aujourd’hui, « de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens sur le thème: ‘Apprenez à faire le bien! Recherchez la justice ‘ (Is 1, 17) » : « Demandons la grâce d’être revêtus de la lumière du Christ », pour être « porteurs d’une joyeuse annonce à toutes les personnes qui ont besoin de libération et de guérison », invite le pape.

« Que Dieu vous bénisse! » conclut-il.

Catéchèse en français :

Frères et sœurs, mercredi dernier nous avons réfléchi sur Jésus modèle de l’annonce. Aujourd’hui, nous le regardons comme maître de l’annonce, en nous laissant guider par l’épisode où, dans la synagogue de Nazareth, il enseigne sur le passage prophétique de ce qu’il est Lui-même. L’on peut donc identifier cinq éléments. Le premier est la joie, l’annonce joyeuse. Un chrétien triste peut parler de belles choses, mais tout est vain si l’annonce qu’il transmet n’est pas joyeuse. Le deuxième élément est la libération. Toute annonce digne du Rédempteur doit communiquer la libération. Le troisième aspect est la lumière. Jésus nous donne la lumière de la filiation. Car la vie dépend essentiellement de l’amour du Père qui prend soin de nous, ses enfants bien-aimés. Le quatrième aspect est la guérison. Jésus nous guérit toujours et gratuitement du péché qui nous opprime sans cesse. Celui qui croit en Jésus peut donner la force du pardon de Dieu aux autres. Le jubilé, l’année de grâce, est le dernier point de l’annonce de Jésus qui doit toujours apporter l’émerveillement de la grâce. L’Évangile s’accompagne d’un sens de stupeur et de nouveauté qui a un nom: Jésus. Il nous aide à l’annoncer en communiquant la joie, la libération, la lumière, la guérison et l’émerveillement. La joyeuse annonce est adressée aux pauvres. Pour accueillir le Seigneur, chacun de nous doit se faire “pauvre à l’intérieur”.

 

Catéchèse. La passion de l’évangélisation : le zèle apostolique du croyant. (texte intégral)

3. Jésus maître de l’annonceChers frères et sœurs, bonjour!

Mercredi dernier, nous avons réfléchi sur Jesus, modèle de l’annonce, sur son cœur pastoral toujours dirigé vers les autres. Aujourd’hui, nous le regardons comme le « maître de l’annonce ».
Jésus, modèle de l’annonce et Jésus, aujourd’hui, maître de l’annonce.
Laissons-nous  guider par l’épisode dans lequel il prêche à la synagogue de son village, Nazareth. Jésus lit un passage du prophète Isaïe (cf. 61, 1-2) et il surprend ensuite toute l’assemblée avec une prédication très brève, d’une seule phrase, une seule phrase! Et il dit ainsi : « Aujourd’hui s’accomplit l’Ecriture que vous venez d’entendre. » (Lc. 4:21). Voilà la prédication de Jésus:  «Aujourd’hui, s’accomplit ce passage de l’Ecriture que vous venez d’entendre. »
Cela signifie que pour Jésus, ce passage prophétique contient l’essentiel de ce qu’il veut dire de lui-même.
Ainsi, chaque fois que nous parlons de Jésus, nous devons nous calquer sur sa première annonce. Voyons donc en quoi consiste cette première annonce.  On peut en distinguer cinq éléments essentiels.

Le premier élément, c’est la joie.
Jésus proclame : « L’Esprit du Seigneur est sur moi, […] il m’a envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres » (v. 18), c’est donc une annonce d’allégresse, une annonce joyeuse. (Bonne nouvelle). On ne peut pas parler de Jésus sans joie, car la foi est une merveilleuse histoire d’amour à partager. Témoigner de Jésus, faire quelque chose en son nom, c’est dire « entre les lignes » que nous avons reçu quelque chose de si beau qu’aucun mot ne suffit à l’exprimer. Et au contraire, lorsque manque la joie, l’Évangile ne « passe » pas, parce que  – et c’est le mot lui-même qui le dit – l’Evangile est  une « bonne nouvelle », une annonce de joie!

Un chrétien triste peut parler de choses merveilleuses,  mais tout cela est vain si l’annonce qu’il transmet n’est pas joyeuse. Un penseur a dit un jour :  » Un chrétien triste est un triste chrétien.  » Ne l’oublions pas!Nous en arrivons au deuxième aspect : la libération.
Jésus dit qu’il a été envoyé pour           « annoncer aux captifs leur libération ». Cela signifie que celui qui annonce Dieu ne peut pas faire de prosélytisme, non, il ne peut pas faire pression sur les autres, mais au contraire, il a à les alléger: il ne peut pas leur imposer des fardeaux, mais les enlever ; porter la paix, et non pas faire porter la culpabilité.
Bien sûr, suivre Jésus implique une ascèse, cela demande des sacrifices ; après tout, si toute bonne chose exige des sacrifices, combien plus la réalité décisive de notre vie ! Cependant, celui qui témoigne du Christ montre la beauté du but plutôt que la peine du chemin.
Il peut nous arriver de raconter à quelqu’un un beau voyage que nous avons fait : par exemple, nous aurions parlé de la beauté des lieux, de ce que nous avons vu et vécu, pas du temps pour y arriver et des files d’attente à l’aéroport, non ! Ainsi, toute annonce digne du Rédempteur doit communiquer la libération,  comme cette annonce de Jésus: «  Aujourd’hui, il y a de la joie, parce que je suis venu pour libérer ».

Troisième aspect : la lumière.
Jésus dit qu’il est venu apporter « la vue aux aveugles » (ibid.). Il est frappant de constater que dans toute la Bible, avant le Christ, la guérison d’un aveugle n’apparaît jamais, jamais. Il s’agissait d’un signe promis qui viendrait avec le Messie. Mais ici, il ne s’agit pas seulement de la vue physique, mais aussi d’une lumière qui fait voir la vie d’une manière nouvelle.
Il y a une  » naissance à la lumière « , une re-naissance qui ne se produit qu’avec Jésus. Si nous y réfléchissons, c’est ainsi que la vie chrétienne est née pour nous : avec le baptême, qui dans l’Antiquité était appelé précisément « illumination ».
Et quelle lumière Jésus nous apporte-t-il ? Il nous apporte la lumière de la filiation : Il est le Fils bien-aimé du Père, vivant pour toujours ; avec Lui, nous sommes nous aussi des enfants de Dieu aimés pour toujours, malgré nos erreurs et nos fautes. La vie n’est donc plus un long chemin aveugle vers le néant, non ; elle n’est pas une question de destin ou de chance, non. Ce n’est pas quelque chose qui dépend du hasard ou des étoiles, non, ni même de la santé ou des finances, non!
La vie dépend de l’amour, de l’amour du Père, qui prend soin de nous, ses enfants bien-aimés. Comme il est merveilleux de partager cette lumière avec les autres !
Vous est-il venu à l’esprit que la vie de chacun de nous – ma vie, votre vie, notre vie – est un acte d’amour ? Et une invitation à l’amour ? C’est merveilleux ! Mais si souvent, nous l’oublions, face aux difficultés, face aux mauvaises nouvelles, face même – et c’est dommageable – à la mondanité, à une façon de vivre  mondaine.

Le quatrième aspect de l’annonce: la guérison.
Jésus dit qu’il est venu « libérer les opprimés » (ibid.). Les opprimés sont ceux qui, dans la vie, se sentent écrasés par quelque chose qui leur arrive : la maladie, les peines, un poids sur le cœur, la culpabilité, les erreurs, les vices, les péchés… Opprimés  par cela… Pensons au sentiment de culpabilité, par exemple. Combien d’entre nous en ont souffert ? Nous pensons un peu au sentiment de culpabilité pour ceci ou cela…..  Ce qui nous oppresse avant tout, c’est précisément ce mal qu’aucun médicament ou remède humain ne peut guérir : le péché. Et si quelqu’un se sent coupable pour quelque chose qu’il a fait, il se sent mal. Mais la bonne nouvelle, c’est qu’avec Jésus, ce mal ancien, ce péché, qui semble invincible, n’a plus le dernier mot!

Je peux pécher parce que je suis faible. Chacun de nous peut pécher, mais cela n’a pas le dernier mot. Le dernier mot, c’est la main tendue de Jésus qui te relève du péché. « Et mon Père, quand fait-il cela ? Une fois ? » Non. « Deux fois ? » Non. « Trois fois ? » Non, il le fait toujours. Chaque fois que tu ne te sens pas bien, et bien, le Seigneur tend sa main vers toi! Il veut seulement que tu t’y agrippes et que tu le laisses te  porter. La bonne nouvelle, c’est qu’avec Jésus, ce mal ancien n’a plus le dernier mot : le dernier mot, c’est la main tendue de Jésus qui te fait avancer.
Jésus nous guérit du péché, toujours. Et combien dois-je payer pour cette guérison ? Rien. Jésus invite ceux qui sont fatigués, opprimés, qui peinent
-dit l’Evangile-,  il les invite à venir à Lui (cf. Mt 11,28). Ainsi, accompagner quelqu’un à la rencontre de Jésus, c’est l’amener au médecin des cœurs, de l’âme, qui soulage notre vie. C’est lui  dire :  » Frère, sœur, je n’ai pas de réponse à tous tes problèmes, mais Jésus te connaît, Jésus t’aime et il peut guérir et apaiser ton cœur. Va et laisse-les à Jésus ».

Ceux qui portent des fardeaux ont besoin d’une caresse pour le passé. On entend si souvent :  » Mais il faudrait que je guérisse mon passé… J’ai besoin d’une caresse sur ce passé qui me pèse tant…  »  Il a besoin de pardon. Et ceux qui croient en Jésus ont justement cela à donner aux autres : le pouvoir du pardon, qui libère l’âme de toutes dettes.
Frères, sœurs, ne l’oublions pas : Dieu oublie tout.
Comment cela ? Oui, il oublie tous nos péchés. Il les oublie. Pour cela… il n’a pas de mémoire!
Dieu pardonne tout parce qu’il oublie tous nos péchés. Nous devons seulement nous approcher du Seigneur et Il nous pardonne tout. Il veut seulement que nous nous approchions du Lui et il nous pardonne tout.
Pensez à ce quelque chose de l’Évangile, à ce fils cadet qui a commencé à dire à son père: « Seigneur, j’ai péché ! » Ce fils… Et le père lui met la main sur la bouche. « Non, ça va, ce n’est rien… » Il ne le laisse pas finir… Et c’est bien, c’est beau.
Jésus nous attend pour nous pardonner, pour nous guérir, nous restaurer.
Et combien de fois ? Une fois ? Deux fois ? Non. Toujours. « Mais Père, je fais toujours les mêmes choses… » Et lui aussi, Il fera toujours la même chose: Il te pardonnera, t’embrassera.
S’il vous plaît, ayons confiance en cela, voilà comment nous aime le Seigneur; voilà comment nous aimons le Seigneur!
Celui qui porte des fardeaux et a besoin d’une caresse pour le passé a besoin de pardon, et Jésus le donne. Voilà ce que Jésus fait: il libère l’âme de toute dette.
Dans la Bible, on parle d’une année où l’on était libéré du poids de ses dettes : le Jubilé, l’année de grâce. Comme si c’était le point ultime de l’annonce…

Effectivement, Jésus dit qu’il est venu « proclamer une année de grâce du Seigneur » (Luc 4:19). Il ne s’agissait pas d’un jubilé programmé, comme ceux que nous avons aujourd’hui, où tout est planifié et où l’on réfléchit à la manière de le faire. Non. Mais avec le Christ, la grâce, qui rend nouvelle notre vie, arrive, étonne, et nous émerveille toujours.
Le Christ EST le Jubilé de chaque jour, de chaque heure, celui qui t’approche, qui t’embrasse, qui te pardonne. Et l’annonce de Jésus doit toujours apporter l’émerveillement de la grâce. Cet émerveillement … « Non, je ne peux pas le croire ! J’ai été pardonné. » Mais c’est ainsi que notre Dieu est si grand: ce n’est pas nous qui faisons des grandes choses, mais c’est la grâce du Seigneur qui, à travers nous, accomplit des choses inattendues et imprévisibles. Voilà les surprises de Dieu!  Dieu est le maître des surprises. Il nous surprend toujours, il nous attend toujours, il nous attend. Nous arrivons, et Lui, Il nous attend!  Toujours. L’Évangile s’accompagne d’un sentiment d’émerveillement et de nouveauté qui a un nom : Jésus.

Qu’Il nous aide à le proclamer comme Il le désire, en communiquant la joie, la délivrance, la lumière, la guérison et l’émerveillement. Voilà comment on communique Jésus.

Une dernière chose : cette « bonne nouvelle », dont l’Évangile dit qu’elle est adressée  » aux pauvres  » (v. 18). Nous oublions souvent les pauvres,  et pourtant ils sont les destinataires explicitement mentionnés, car ils sont les bien-aimés de Dieu.
Souvenons-nous des pauvres, et souvenons-nous que, pour accueillir le Seigneur, chacun de nous doit devenir « pauvre au-dedans ». Non pas auto-suffisant,  non: mais pauvre « de l’intérieur », de cette pauvreté qui fait dire… : » Seigneur, j’ai besoin, j’ai besoin de pardon, j’ai besoin d’aide, j’ai besoin de force « . Cette pauvreté que nous avons tous, en réalité, et bien,  voilà, se rendre pauvre intérieurement.
Il faut dépasser toute notre prétention à l’autosuffisance pour comprendre enfin que l’on a besoin de la grâce, que l’on a toujours besoin de Lui.
Si quelqu’un me dit : « Père, quel est le chemin le plus court pour rencontrer Jésus ? »
Alors, je lui répondrai: « Sois dans le besoin. Rends-toi nécessiteux, nécessiteux de la grâce, nécessiteux du pardon, nécessiteux de la joie. Et Lui, Il s’approchera de toi. »
Merci.

Traduction: Père Thomas Brenti
Transcrit par Zénit

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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