« Dieu est miséricorde. Sa justice est miséricordieuse », affirme le pape François en s’adressant aux milliers des fidèles rassemblés place Saint-Pierre, avant la prière mariale de l’Angélus, en la fête du Baptême du Seigneur, dimanche 8 janvier 2023. « Nous aussi, disciples de Jésus, poursuit le pape, nous sommes appelés à exercer ainsi la justice, dans nos relations avec les autres, dans l’Église, dans la société : non pas avec la dureté de ceux qui jugent et condamnent en divisant les gens entre bons et mauvais, mais avec la miséricorde de ceux qui accueillent en partageant les blessures et les fragilités des frères et sœurs, pour les relever. »
Le pape souligne encore une fois : « non pas en divisant, mais en partageant. Ne divisez pas, mais partagez ».
« Faisons comme Jésus, demande le pape : partageons, portons les fardeaux les uns des autres au lieu de bavarder et de détruire, regardons-nous avec compassion, aidons-nous les uns les autres. »
Le pape invite à un examen de conscience : « Demandons-nous : suis-je une personne qui divise ou partage ? Réfléchissons un peu : suis-je un disciple de l’amour de Jésus ou un disciple du commérage, qui divise ? Le commérage est une arme mortelle : il tue, il tue l’amour, il tue la société, il tue la fraternité. »
Le pape réfléchit sur le baptême du Christ – sa première apparition publique « après sa vie cachée à Nazareth » – en se demandant pourquoi Jésus s’est mêlé « aux pécheurs » qui étaient venus « se faire baptiser » « l’âme et les pieds nus », « c’est-à-dire avec humilité et avec un cœur transparent ».
« Nous trouvons la réponse dans les paroles que Jésus adresse à Jean, explique le pape François : « Laisse faire pour le moment, car il convient que nous accomplissions ainsi toute justice. » (Mt, 3,15)
En se faisant baptiser, poursuit le pape, le Christ « nous révèle la justice de Dieu, cette justice qu’il est venu apporter au monde ».
Nous avons souvent « une idée étroite de la justice, explique le pape, et pensons que cela signifie : celui qui commet une erreur paie et satisfait ainsi le tort qu’il a fait ». Mais « la justice de Dieu, comme l’enseigne l’Écriture, est bien plus grande, affirme le pape : son but n’est pas la condamnation du coupable, mais son salut, sa renaissance ». C’est « une justice qui vient de l’amour », « des profondeurs de la compassion et de la miséricorde qui sont le cœur même de Dieu ».
Le pape note que sur les bords du Jourdain, « Jésus nous révèle le sens de sa mission : Il est venu accomplir la justice divine, qui est de sauver les pécheurs ». Le Christ est venu pour « prendre le péché du monde sur ses épaules et descendre dans les eaux de l’abîme, de la mort, pour nous récupérer et non pour nous noyer ».
Le Christ, dit le pape, « nous montre aujourd’hui que la véritable justice de Dieu est la miséricorde qui sauve ». « Dieu est miséricorde, car sa justice est précisément la miséricorde qui sauve, c’est l’amour qui partage notre condition humaine, se fait proche, compatit à notre douleur, entre dans nos ténèbres pour apporter la lumière ».
