Angelus 2 octobre 2022 © Vatican Media

Angelus 2 octobre 2022 © Vatican Media

Angelus : le pape François lance un appel aux présidents Poutine et Zelenski

« La guerre en soi est une erreur et une horreur ! »

Share this Entry

Le pape François a supplié le président de la Fédération de Russie « d’arrêter cette spirale de violence et de mort » et le président de l’Ukraine d’être « ouvert à des propositions de paix sérieuses », dimanche 3 octobre, de la fenêtre du studio du palais apostolique, devant la foule rassemblée pour la prière mariale.

Avant la prière de l’angelus, dimanche 3 octobre dernier, le pape François a surpris l’assistance sur la Place Saint-Pierre et les habitués du rendez-vous dominical. Fait rarissime, le pape n’a pas commenté l’évangile du jour, selon la tradition, mais il a lancé un appel vigoureux à un cessez-le-feu immédiat, s’adressant directement au président Poutine et au président ukrainien. Le 1er septembre 2013, avant la prière de l’angelus, François avait également lancé un appel pour la Syrie alors dans une situation dramatique.

Dénonçant les « conséquences incontrôlables et catastrophiques » d’une possible guerre nucléaire, le pape s’est également adressé à « tous les protagonistes de la vie internationale et aux dirigeants politiques des Nations », leur demandant « instamment » de « faire tout ce qui est en leur pouvoir » pour mettre fin à la guerre en cours, « sans se laisser entraîner dans de dangereuses escalades », et pour promouvoir et soutenir les initiatives de dialogue.

François a appelé à trouver des solutions « concertées, justes et stables », c’est-à-dire fondées sur le respect de « la valeur sacro-sainte de la vie humaine », ainsi que « de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de chaque pays et des droits des minorités et de leurs légitimes préoccupations ».

 

Voici l’appel du pape François :

Le développement de la guerre en Ukraine est devenu tellement grave, si destructeur et menaçant qu’il suscite une grande préoccupation. C’est pourquoi aujourd’hui, je voudrais y consacrer ma réflexion tout entière avant l’angelus. En effet, au lieu de se cicatriser, cette blessure terrible et inconcevable de l’humanité continue de saigner de plus en plus, risquant de s’étendre.

Je suis affligé par les fleuves de sang et de larmes versés ces derniers mois. Je suis attristé par les milliers de victimes, en particulier parmi les enfants, et par toutes les destructions qui ont laissé sans toit de nombreuses personnes et familles et qui menacent de froid et de faim de vastes territoires. On ne peut jamais justifier certaines actions, jamais ! Comme il est angoissant que le monde apprenne la géographie de l’Ukraine à travers des noms comme Boutcha, Irpin, Marioupol, Zaporijia et d’autres lieux devenus des lieux de souffrance et de peur indescriptibles. Et que dire du fait que l’humanité se trouve à nouveau confrontée à la menace nucléaire ? C’est absurde !

Que devra-t-il encore arriver ? Combien de sang devra encore couler pour que nous comprenions que la guerre n’est jamais une solution, mais qu’elle n’est que destruction ? Au nom de Dieu et au nom du sens de l’humanité qui habite tous les cœurs, je renouvelle mon appel à un cessez-le-feu immédiat. Que se taisent les armes et que l’on cherche des conditions de négociations qui mèneront à des solutions non pas imposées par la force, mais concertées, justes et stables. Et elles le seront si elles sont fondées sur le respect de la valeur sacro-sainte de la vie humaine, ainsi que de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de chaque pays et des droits des minorités et de leurs légitimes préoccupations.

Je déplore profondément la grave situation qui s’est créée ces derniers jours, avec de nouvelles actions contraires aux principes du droit international. En effet, celle-ci augmente le risque d’une escalade nucléaire, au point de faire craindre des conséquences incontrôlables et catastrophiques au niveau mondial.

Mon appel s’adresse avant tout au président de la Fédération de Russie, le suppliant d’arrêter cette spirale de violence et de mort, en particulier pour son peuple. D’autre part, peiné par l’immense souffrance de la population ukrainienne en raison de l’agression qu’elle a subie, je lance un appel tout aussi confiant au président ukrainien afin qu’il soit ouvert à des propositions de paix sérieuses. A tous les protagonistes de la vie internationale et aux dirigeants politiques des Nations, je demande instamment de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour mettre fin à la guerre en cours, sans se laisser entraîner dans de dangereuses escalades, et pour promouvoir et soutenir les initiatives de dialogue. S’il vous plaît, permettons aux jeunes générations de respirer l’air sain de la paix et non l’air pollué de la guerre qui est une folie !

Après sept mois d’hostilités, que l’on recoure à tous les instruments de la diplomatie, y compris ceux qui n’ont pas encore été employés, pour faire finir cette immense tragédie. La guerre est en soi une erreur et une horreur !

Mettons notre confiance en la miséricorde de Dieu qui peut changer les cœurs et dans l’intercession maternelle de la Reine de la Paix, alors que s’élève la Supplique à la Vierge du Rosaire de Pompéi, en étant spirituellement unis aux fidèles rassemblés dans son sanctuaire et dans de nombreuses parties du monde.

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

Share this Entry

Hélène Ginabat

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel