« La situation politique et sociale du pays » ainsi que « des thèmes à caractère régional » ont été abordés au cours de la rencontre du pape François avec le président de la République du Burundi, M. Évariste Ndayishimiye, samedi 26 mars 2022, au Palais Apostolique du Vatican. Le président met le cap sur la réconciliation.
La conversation a commencé à 9h55 et a duré 25 minutes. Le président s’est ensuite entretenu avec le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin, accompagné de Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les relations avec les États.
Au cours des « discussions cordiales » à la Secrétairerie d’État, lit-on dans un communiqué officiel, « les bonnes relations entre le Saint-Siège et le Burundi » ont été soulignées ainsi que la satisfaction a été exprimée « pour la contribution de l’Église catholique à la vie du pays dans divers secteurs de la société ».
Lors du traditionnel échange de cadeaux, le pape François a offert au chef de l’État burundais un médaillon de bronze représentant un Ange de la paix embrassant et rapprochant les deux hémisphères du globe, vainquant l’opposition d’un dragon, avec l’inscription : « Un monde de solidarité et de paix fondé sur la justice ». Il s’agit de l’œuvre de l’artiste italien Guido Veroi (1926-2013). « La figure de l’ange, lit-on dans une note explicative en italien, donne les objectifs de notre temps : rapprocher le nord et le sud de la planète, en harmonisant l’unicité et en combattant toutes les forces de désagrégation, telles que la logique d’exploitation et d’opposition intransigeante, les nouveaux colonialismes, le désintérêt, la méfiance et les préjugés. »
Le pape a également offert au président les principaux documents du pontificat, dont le message pour la Journée mondiale de la paix 2022, un livre sur la « Statio Orbis » du 27 mars 2020 (prière pour la fin de la pandémie), édité par la Maison d’édition du Vatican (LEV), et la Déclaration sur la Fraternité humaine signée à Abu Dhabi.
Le président Ndayishimiye a remis au pape les instruments musicaux traditionnels de son pays et une attestation de la contribution à l’édification de la basilique Sainte-Marie de Mugera, au Burundi.
Après la rencontre avec le pape, le président Ndayishimiye a accordé une interview à Vatican News dans laquelle il a exprimé sa gratitude au pape François, « qui est aussi engagé dans les efforts que le Burundi est en train de mener pour son développement ».
Le président a raconté qu’il avait présenté au pape les projets du Burundi et la situation sociopolitique du pays. Le pape s’est particulièrement réjoui des efforts de réconciliation en cours au sein du peuple burundais, a indiqué M. Ndayishimiye. Le pape a également apprécié l’amitié qui se crée entre les Églises au Burundi.
Le président a indiqué qu’il compte sur l’Église catholique pour le processus de réconciliation dans son pays : « Nous avons besoin de l’Église pour réconcilier ce peuple », a-t-il dit.
M. Ndayishimiye a souligné que la reconstruction du pays avait commencé après plusieurs années de tensions : « Le Burundi est un pays qui a vécu une histoire très douloureuse, jonchée des massacres, des tueries, des conflits sociaux, dont le peuple est déjà fatigué. Depuis 2005, nous avons commencé à rétablir notre société … En 2020, les élections transparentes et démocratiques se sont passées sans tensions, avec une grande participation. Aujourd’hui, tous se disent fatigués des tensions, et tous trouvent que c’est le temps de construire notre Nation. »
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