La Diaconie de la Beauté a lancé à Rome lors de son 7ème Symposium (14/20 février 2022) un comité Michael Lonsdale sous la bénédiction du pape François, et la présidence du cardinal Paul Poupard, explique Anne Facérias, le samedi 19 mars 2022 aux lecteurs de Zenit.
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Ce comité a bien connu Michael de son vivant. Personnellement, j’ai eu la grâce de l’accompagner les trois dernières années de sa vie, jusqu’ à son dernier souffle dans son appartement parisien. Un envol sans bruit sinon celui du vent, sur la pointe des pieds, comme un papillon qui s’éloigne au loin pour l’éternité laissant derrière lui la trace d’un prophète.
Michael est un ami depuis plus de 30 ans. Il est pour moi, pour nous, comme un « père », un « papa », un « saint Joseph » qui nous a transmis durant toute sa vie son amour pour l’autre, sa passion pour les arts et sa foi en Dieu bâtie sur le roc.
Le premier travail de ce comité sera l’ouverture d’une galerie Michael Lonsdale le 31 mars prochain au 30, rue de Bourgogne dans le 7ème arrondissement de Paris sous la coordination de Brigitte de Lanouvelle.
Les quatre premiers artistes qui exposeront sont : Marie La Varande du 31 mars au 14 avril (escales africaines de bronze et d’ébène de Gao à Mopti), Anne-François de Sérilly du 12 au 26 mai, Richard de Lassus du 2 au 16 juin et Véronique Desjonquières du 20 juin au 4 juillet. Venez nombreux à la rencontre de ses beaux talents !
Comme une méditation, une amie me partage ce matin l’extrait d’une si belle interview de Michael en 2007 : (…) « Il y a eu un jour où, en train de peindre, j’ai enfin respiré. Un jour où j’ai renoncé à la volonté. Je me suis alors abandonné à cette force intérieure qui sait mieux que vous ce que vous voulez ou pouvez faire. Pendant 10 ou 15 ans, j’ai ramé ! Je voulais faire un beau tableau, je le voyais dans ma tête, j’essayais de le reproduire et, au final, je m’ennuyais. Et puis, ce jour-là, alors que j’écoutais de la musique, j’ai tellement été pris que ma main a travaillé presque toute seule. Je me suis comme réveillé et j’ai vu sur la toile quelque chose qui me dépassait, au point que je me suis dit : « Mais qu’est-ce que j’ai fait là ? » Eh bien, j’avais laissé venir l’inconnu et le mystère des êtres humains, qui s’expriment quand on ne décide pas à l’avance ce qui va être et ne pas être. J’avais laissé venir l’improvisation. C’était moi, mais au-delà de la clarté intelligente de ce que j’étais. C’est ce qu’on peut appeler le mystère, et c’est ce à quoi je m’efforce d’être fidèle, au théâtre, au cinéma et dans la vie » (interviewé par Gérard Milller).
Michael est venu à plusieurs reprises à Lourdes dans notre maison d’artistes de la Diaconie. Il aimait se rendre à la grotte de Massabielle où il confiait toutes ses intentions. Je me rappelle l’une d’elle : prier pour tous les artistes, les présenter au doux cœur du Seigneur pour que chacun découvre le mystère de Dieu qui est en lui.
Michael est venu également à tous nos Symposiums à Rome et a rencontré le pape François plusieurs fois dans sa fidélité de vouloir servir la vraie Beauté. Nous avons invité le Pape à nous rejoindre à Lourdes pour une rencontre d’artistes. La récente visite du maire de Lourdes en audience privée nous laisse espérer que ce soit possible. Michael en serait si heureux, confions-lui, que le vent souffle où il veut et quand il veut !
Belle fête de saint Joseph.
Anne Facérias