Soeurs de Sainte-Dorothée de Frassinetti © Vatican Media

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« Laissez-vous toujours guider par l’Esprit d’amour », recommande le pape à des religieuses

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Communion, participation et mission des soeurs de Ste Dorothée

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« Laissez-vous toujours guider par l’Esprit d’amour », a demandé le pape François en s’adressant aux Sœurs de sainte Dorothée de Frassinetti. « Votre charisme et votre mission sont toujours pertinents, mais je dirais particulièrement aujourd’hui, dans un contexte culturel et social qui exige un nouveau ‘pacte éducatif’ », a-t-il souligné.

Le pape a rencontré ce vendredi midi 18 mars 2022, dans la salle du Consistoire, au Vatican, la supérieure de la Congrégation, Sr Maria da Conceiçao Marques Ribeiro, et les sœurs ayant participé au XXe chapitre général.

Le pape a noté que « l’expérience du Chapitre » « est une manière concrète de mettre en œuvre la synodalité : un temps fort de fraternité, d’écoute, de dialogue, de discernement ; le tout dans la lumière et avec l’onction du Saint-Esprit ».

Le pape a rappelé « la parole directrice » des travaux du Chapitre qui était celle de saint Matthieu (à la fin de l’épisode des mages) : « Ils regagnèrent leur pays par un autre chemin… » (2, 12). Dans le cas des mages, a expliqué le pape, « c’était un parcours alternatif, pour échapper aux complots du roi Hérode ». « Mais « un autre chemin » peut aussi signifier une manière nouvelle de cheminer ». Il a aussi évoqué les disciples d’Emmaüs qui, « après avoir rencontré le Seigneur, sont revenus à Jérusalem complètement changés » : « La route était la même, mais elle était ‘une autre’ : ce n’était plus la route du crépuscule, mais celle d’une nouvelle aube ; ce n’était plus la route de la tristesse, sans espérance, sans avenir, mais une autre, nouvelle, pleine d’émerveillement, de gratitude, voire de repentance. »

Le pape François a rappelé que dans l’Église, « les Instituts de vie consacrée sont les dépositaires d’un grand héritage et d’une riche tradition de synodalité : cheminer ensemble, avec le Christ et dans l’Esprit ». « Qu’il est beau, chères sœurs, a-t-il dit, de prendre un autre chemin, différent, quand c’est le Seigneur lui-même qui nous l’indique ! Qu’il est beau de prendre un autre chemin quand on le découvre dans le dialogue fraternel ! »

Citant l’héritage de sainte Paola Frassinetti (1809-1882), fondatrice des Sœurs de sainte Dorothée, le pape a voulu réfléchir sur les trois points importants : communion, participation et mission.

Sainte Paola, a-t-il noté, « a passionnément aimé Jésus-Christ, un amour qui l’a amenée à témoigner aux autres de la vie de communion qu’elle a été la première à vivre ». Elle a été également fascinée « par l’unité des Douze autour de Jésus, par la communion qui distinguait la première communauté de Jérusalem ». Et « en donnant vie à sa propre communauté …, elle entendait reproduire ces modèles évangéliques, être d’un seul cœur et d’une seule âme, jouir de la présence du Seigneur ».

La fondatrice des Sœurs de sainte Dorothée « nous montre également la manière de participer », a dit le pape. En fait, « elle a parcouru le chemin de la communion à la participation, se laissant troubler par les « cris », par les manques, par les urgences de son temps ». Et elle, « qui n’avait pas fréquenté l’école, a eu l’audace de donner vie dans l’Église à une Congrégation vouée à l’éducation, impliquant de nombreuses personnes et créant des espaces de participation ». « Ce projet qui est le sien » a été « rendu fructueux par l’Esprit Saint », a souligné le pape.

Sainte Paola, a-t-il poursuivi, « vous a également montré le chemin de la mission » : « Vous avez reçu le charisme d’ »évangéliser en éduquant et d’éduquer en évangélisant ». » Et « dans la mesure où vous êtes fidèles à cette mission, vous êtes une présence génératrice dans l’Église ».

En concluant, le pape a encouragé les religieuses « à redonner toujours le meilleur » d’elles-mêmes pour « raviver l’engagement pour et avec les nouvelles générations, renouvelant la passion pour une éducation plus ouverte et inclusive, capable d’écoute patiente, de dialogue constructif et de compréhension mutuelle ».

Chères sœurs, a-t-il dit, « en ce moment de l’histoire marqué par une crise lourde, d’abord avec la pandémie de Covid-19 et en ces jours avec une guerre qui blesse tout le monde, je vous exhorte à poursuivre votre chemin avec enthousiasme, en perpétuant la méthode éducative de sainte Paola : par la voie du cœur et de l’amour, « pour que chaque être humain puisse devenir l’artisan de son propre destin » ».

La congrégation a été fondée le 12 août 1834 à Gênes, sous le nom de Filles de la Sainte Foi, par Paule Frassinetti (1809-1882) pour l’éducation des filles pauvres. Aujourd’hui, les sœurs de Sainte Dorothée se dédient principalement à l’enseignement de la jeunesse.  Elles sont présentes en Europe (Albanie, Espagne, Malte, Portugal, Royaume-Uni, Suisse); en Amérique (Argentine, Brésil, Espagne, Pérou); en Afrique (Angola, Cameroun, Mozambique, Sao Tomé-et-Principe), et en Asie (Philippines, Taiwan). La maison généralice est à Rome. En 2017, la congrégation comptait 837 sœurs dans 123 maisons.

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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