Délégation du Parti populaire européen © Vatican Media

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Parlement européen: Manfred Weber et une délégation du Parti populaire reçus par le pape

L’Europe de la paix peut devenir « un modèle pour le monde »

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La « question ukrainienne » et les efforts « pour créer la paix avec le soutien à l’unité européenne » ont été au coeur de l’audience privée accordée par le pape François à une délégation de 5 membres du Parti populaire européen (PPE) siégeant au Parlement, guidée par le Bavarois Manfred Weber, ce vendredi 18 mars 2022. Pour le pape argentin, l’Europe de la paix peut devenir « un modèle pour le monde »

L’Ukraine et l’énergie en Europe

Après l’entretien avec le pape, Manfred Weber (Allemagne, CSU), catholique et membre du Comité central des catholiques allemands (ZdK), a confié au micro de Radio Vatican (Stefanie Stahlhofen), son analyse sur la situation ukrainienne: « Après cette attaque brutale et non motivée contre l’Ukraine par la Russie, l’Union européenne a adopté l’un des plus importants ensembles de sanctions que nous ayons jamais lancés dans l’histoire. Nous faisons preuve de détermination. Les sanctions que nous avons mises en place font effet : la bourse de Moscou est fermée, le rouble est en chute libre. Avec l’inflation, les gens en Russie ressentent l’influence directe réelle de ces sanctions dans un sens négatif ».

Mais le député bavarois  estime qu’il faut aller plus loin, sur la question énergétique: « L’Union européenne a agi. Mais il reste une question, à savoir si nous allons continuer à acheter de l’énergie à la Russie. Et avec cela nous finançons indirectement la guerre. Tout le monde doit le savoir. Et c’est pourquoi nous devrons prendre une décision avec les chefs d’État et de gouvernement la semaine prochaine : peut-on continuer à la payer ? Sommes-nous prêts à continuer à effectuer ces paiements ou devons-nous maintenant parler de l’arrêt des importations d’énergie en provenance de Russie ? »

La paix en Europe et les réformes dans l’Eglise catholique

Plus largement, il a aussi été question avec le pape de l’avenir de l’Europe: « En tant que pape non européen, il est très proche du sens de l’idée européenne selon laquelle les nations partagent volontairement leur pouvoir et prennent des décisions les unes avec les autres, rendant les frontières superflues pour les gens dans la vie quotidienne. Il a également dit: «Allez-y, continuez avec cette idée. C’est un modèle pour le monde, pour d’autres régions du monde, où les nations vivent simplement ensemble en paix. » Un autre message important était le suivant : lorsque nous parlons de l’avenir de l’Europe, nous devons lutter contre le populisme. Le pape nous a également encouragés à reprendre ce combat et à défendre un développement sensé en Europe. »

Pour ce qui est de la vie de l’Eglise, le député bavarois souligne la nécessité de réformes, notamment après le scandale des abus : « Les réformes internes de l’Église sont d’une importance fondamentale (…), en particulier dans la communauté ecclésiale occidentale, surtout après les terribles scandales que nous avons également vécus. Et donc il est bon que l’Église universelle, que le pape François aussi ouvre la porte et initie le chemin synodal au niveau mondial et invite les diocèses à discuter, conseiller, élaborer et qu’il se résume ensuite ici l’année prochaine avec un synode des évêques à Rome. Cela signifie ouvrir la porte au changement. C’est urgent. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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