« Les armes doivent être arrêtées et le soleil doit enfin se lever sur l’Ukraine » : c’est le vœu du cardinal Konrad Krajewski, aumônier pontifical, joint par téléphone par la rédaction de L’Osservatore Romano alors qu’il quittait l’Ukraine en voiture, indique le quotidien du Vatican du lundi 14 mars 2022. Le cardinal est arrivé en Ukraine le 8 mars dernier en tant qu’envoyé du pape François.
Parlant du bilan de sa mission, l’aumônier pontifical raconte : « Je suis entré en Ukraine pour soutenir nos frères, apporter la bénédiction du Saint-Père, être proche, prier avec eux… Et puis aussi pour remercier les gens de bonne volonté qui offrent leurs maisons aux réfugiés, les nombreux volontaires en Ukraine et aussi les nombreux donateurs …C’était un voyage de foi, un voyage d’Évangile, un voyage de mission totalement religieuse. »
Le cardinal note que parmi les images qu’il va garder dans la mémoire après ce voyage ce sont « toujours » celles des « femmes » : « Aujourd’hui encore, j’ai vu beaucoup de femmes avec des enfants sur le chemin de la frontière. On voit que les gens sont très fatigués, les gens sont très épuisés par les nombreux jours de voyage. Mais d’un autre côté, vous pouvez voir l’incroyable accueil et l’aide. Je dois donc dire qu’en plus de la souffrance, il y a beaucoup d’espérance et d’amour. »
L’aumônier pontifical souligne la gratitude des gens qui appréciaient la proximité du pape François : « J’ai apporté de nombreuses couronnes de chapelet que j’ai pu aussi donner aux soldats, aux personnes quittant le pays, en route vers la frontière polonaise. … Puis je voyais toujours les larmes quand il a été dit : « Tiens, ces chapelets sont du Saint-Père qui est proche et prie pour toi ».
« Nous avons aussi beaucoup prié. Partout nous nous mettons en prière », ajoute le cardinal.
Concernant l’aide concrète apportée en Ukraine, le cardinal souligne qu’ « il y a eu beaucoup de contributions ». « Partout où nous sommes allés, il y avait des gens qui ont aidé même de façon modeste, raconte-t-il. Bien sûr, le voyage a été un soutien très concret, mais c’était surtout important d’être avec eux, avec les gens. Les maires et les préfets de la région sont également venus avec nous, malgré le son des sirènes de l’alarme les avertissant de se mettre à l’abri. Nous avons prié, parlé du futur proche. »
Le cardinal Krajewski note une grande importance de cette mission pour lui personnellement: « Je m’apprête à quitter ce pays avec un grand enrichissement personnel, dit-il, car j’ai rencontré des gens de grande foi, appartenant à toutes les confessions. C’est aussi une espérance; une espérance d’unité. »
Une messe près de Lviv
Le cardinal Krajewski a célébré une messe dans la cathédrale de San Lorenzo à Zhovkva, près de Lviv, à la frontière avec la Pologne le samedi 12 mars, indique L’Osservatore Romano du 14 mars. Dans son homélie en polonais, il s’est interrogé sur la réalité dramatique de la guerre. Pourquoi l’homme va-t-il si loin ? « Parce que, a-t-il dit, il y a des gens qui ne marchent pas dans les voies de Dieu; ils ont créé leurs propres voies, des voies maudites, car … les chemins sans Dieu sont destructeurs pour tous, ils détruisent tout, à commencer par ceux qui les parcourent ».
L’aumônier pontifical a souligné que malgré ce qui se passe, nous sommes appelés à être des fleurs qui fleurissent, qui offrent leur beauté même dans les difficultés, car « les fleurs sont bonnes pour toutes les occasions : pour la naissance, quand quelqu’un doit demander pardon ou quand on est amoureux. Ici, nous devons être comme des fleurs. Même dans cette situation difficile, toujours belles, toujours épanouies et toujours avoir de l’espérance ».
